24/07/2015
PRÉPARATION PHYSIQUE
à la télé
une femme se confie à un homme
elle lui dit
sur un ton très bas
j’ai fait analyser ces poils
qui te sont poussés sur la poitrine
l’autre soir
l’homme ne semble pas comprendre
où elle veut en venir
et attend la suite
j’ai fait analyser ces poils
et
ils ne sont pas humains
je ne t’apprends rien
n’est-ce pas ?
j’éteins le poste
je le souffle comme disait ma grand-mère
et me rabats sur une revue de vulgarisation scientifique
à l’intérieur
un article me promet une collision entre deux galaxies
il la qualifie même d’inévitable
mais ne l’annonce que dans quelques milliers d’années
je n’aurai jamais la patience
F.Houdaer ("NO PARKING NO BUSINESS", éd. Gros textes)
06:28 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : no parking no business
04/07/2014
Où mes chevilles gonflent...
" Frédérick Houdaer fait partie de tout un mouvement qui se cale actuellement dans la poésie française, dont il serait l’une des figures majeures. On raconte des micro-histoires, des anecdotes minuscules, de courtes péripéties, des pensées fulgurantes, où il ne se passe presque rien, mais c’est ce presque rien qui est savoureux. On emploie la plupart du temps une langue parlée, sans recherche ni affèterie, c’est dire qu’on ne sacralise pas le mot, ni dans son étymologie, ni dans son emploi. On cultiverait peut-être même le sens d’un certain négligé de la parole qui l’authentifierait quelque part. Le fait d’écrire en vers, ce qui se révèle au final pas vraiment nécessaire, donne de la vitesse et du rythme au texte. L’objectif le plus constant de cette poésie est de viser le rire. Le rire en général, ou différentes nuances du rire, parfois plus vachard, parfois plus salace. On passe facilement de l’absurde à la malice, au grinçant, à l’humour noir. Une autre chose qui frappe reste la place particulière accordée au titre du poème. Il peut alternativement présenter, renforcer, résumer, expliquer, compléter le texte qui suit… Suivant une tradition d’auteurs américains auxquels le titre général offre comme un clin d’œil, (de même la photo de couv’ fait penser à un Buster Keaton en varappe), l’école à laquelle appartient l’auteur prône une écriture du quotidien d’aujourd’hui estampillé au décontracté, au saugrenu, loufoque ou grotesque. Le poète à la piscine, le poète au Marché de la Poésie, le poète chez le dentiste, le poète à la poste, le poète à Lyon… La narration vire au comique, mayonnaise qui prend chaque fois. "
Jacques Morin, revue DÉCHARGE n°162
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Lire d’autres critiques ou des extraits de ce recueil ?
Paparazzié par le Non Photographe, chez Hélène Dassavray.
08:59 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : no parking no business, revue décharge, décharge, jacques morin
14/04/2014
Vrac de vrac # 15
Pour une fois, il n'y a pas de choses fausses dans cet article du Progrès. Pour le lire, n'hésitez pas à cliquer dessus.
Un autre article, sur le Net cette fois, tout frais bien qu'évoquant mon avant-avant-dernier recueil (la poésie ne se périmant pas, et Thierry Roquet trouvant moyen de pointer des choses qui n'avaient guère été relevées dans mes textes jusqu'à présent...).
Merci également à D.J Duclock pour s'être emparé de mon dernier livre comme bon lui semblait ! Et Laurent Cachard, pas en reste, qui évoque le même recueil dans un bel article.
08:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le progrès, engeances, thierry roquet, frédérick houdaer, d.j. duclock, laurent cachard, no parking no business
13/03/2014
PARUTION
Cliquez sur l'image pour l'agrandir et (éventuellement) être consterné(e). Pour apprécier ce nouveau recueil, il n'est pas indispensable d'avoir lu "FIRE NOTICE"... Mais pour le salut de votre âme, la réussite au permis de conduire et la reconduction de vos droits paternels-maternels devant le juge aux affaires familiales, cela reste préférable.
Un premier extrait...
Un deuxième...
Un troisième...
D'autres extraits (et la possibilité de commander l'ouvrage) sur le site de l'éditeur.
Premier retour signé Hélène Dassavray (sur Facebook) : " Je viens de terminer la lecture du dernier recueil de poèmes d’Houdaer / Je referme le livre et je dis "putain" à haute voix / Il y a entre autre une pointe de jalousie dans mon exclamation / Je me dis que la jalousie c’est comme la poésie et les chasseurs / Il y en a des bonnes et des mauvaises "
Un article signé Laurent Cachard
Un autre par François-Xavier Farine.
Un troisième par Georges Cathalo
07:34 Publié dans a.1) MES LIVRES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : no parking no business, éditions gros textes, françois-xavier farine, laurent cachard, georges cathalo, hélène dassavray
28/01/2014
Premières planches
" je déroule ma scène
un tapis Ikea 125 X 195 cm
je n’ai pas purifié l’emplacement
en l’inondant d’un mélange de bouse de vache
d’eau
et de boue
le metteur en scène ne m’a pas poussé jusque là
il ne se prend pas pour Peter Brook à ce point
quant à l’auteur
il parle d’un lieu neutre
de trois portes semblables
de personnages déjà en scène
à tricoter et à jouer aux cartes
c’est comme ça qu’Anouilh plante le décor
il rajoute aussi que le Prologue se détache
et s’avance
alors je me détache
et m’avance
pour déclamer mon monologue
trois pleines pages à dire
à articuler
pour annoncer le programme de la pièce
pour tuer tout suspense
le drame ne comporte pas le moindre épisode comique
Antigone s’appelle Antigone
et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout
les pestateurs doivent s’attendre
à plus d’une heure de pestacle
sans pouvoir respirer
personne ne sortira vivant
de la pièce
le public reste froid
face à mes annonces
est-ce bon signe ?
mon message est-il bien passé ?
au moins mes parents
ne se sont pas déplacés
des profs baillent dans la salle
quand j’évoque le titre princier d’un personnage
qui ne lui donne que le droit de mourir
je vais au bout
finis les présentations
sans oublier personne
présente même les types rougeauds
qui jouent aux cartes
les gardes
pas de mauvais bougres
même si tout à l’heure
ils vous empoigneront tranquillement les accusés
je retourne dans les coulisses
où une apprentie comédienne me lâche
on a cru que tu finirais jamais
mais pour le reste
t’étais bien
t’étais audible "
extrait de "NO PARKING NO BUSINESS" (à paraître en mars aux éditions Gros Textes)
17:48 Publié dans a.2) MES TEXTES, planches | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean anouilh, antigone, no parking no business