UA-136760349-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/04/2024

Autrefois, les auteurs savaient s'amuser

loti.jpg

 

24/04/2024

Remise à niveau (english) #184

325244104_962920674679018_1690956073957975600_n.jpg

 

23/04/2024

"... mains vides..."

maxresdefault.jpg

Nul ne possède rien. Pour posséder quelque
chose, il est nécessaire de le mettre à nu, de
s'emparer de son centre et d'avoir un espace où
le protéger.
Pour posséder une rose,
nul ne peut la dévêtir de ses pétales et retenir son arôme.
Les mains de l'homme sont toujours des mains
vides. Peut-être notre exercice fondamental
consiste-t-il à aimer et à écrire avec les mains
vides.
 
Roberto Juarroz, Fragments verticaux, éd. José Corti
 

22/04/2024

Se relire...

se relire.jpg

 

18/04/2024

Wisława Szymborska

Comme beaucoup d'ami-e-s, je l'ai découverte l'année où lui a été attribué le prix Nobel de littérature. D'ordinaire, je ne m'intéresse pas à ce genre de récompense, mais cette fois-ci, que le prix aille à une poète  polonaise maniant l'humour... cela m'a intrigué.

Depuis lors, je n'ai cessé de la retrouver sur ma route de lecteur.

Un portrait.

Quel recueil vous conseiller ? Sans doute De la mort sans exagérer ou Je ne sais quelles gens (trad. Piotr Kaminski), éd. Fayard.

Deux extraits :

" Voilà les petites filles,
maigres, et sans certitude
que leurs taches de rousseur disparaîtront un jour,

n'attirant l'attention de personne,
elles marchent sur les paupières du monde [...] "

wislawa.jpg

" Un bon conseil :

n'emmenez pas de railleurs dans le cosmos.

Quatorze planètes mortes,
quelques comètes, deux étoiles ;
avant qu'on n'atteigne la troisième,
ils auront perdu tout sens de l'humour.

Le cosmos est ce qu'il est,
autrement dit : parfait.
Les railleurs ne lui pardonneront jamais.

Rien ne saura les réjouir :
Temps — trop éternel,
Beauté — trop immaculée,
Gravité — comment la tourner en dérision.
Les autres resteront bouche bée,
eux, ce sera pour bâiller.
(...) "

wislawa_szymborska_640x0_rozmiar-niestandardowy.jpg

 

16/04/2024

"... extrêmement peu de gens..."

circonspect.jpg

Lettre de Dubuffet à Asger Jorn :
 
Je m'aperçois chaque jour (et je ne cesse de m'en étonner) qu'il y a extrêmement peu de gens, et notamment parmi les écrivains et les artistes, qui aient comme vous et moi conscience du caractère spécieux et frelaté de l'art culturel…
 

15/04/2024

SELBY

LE documentaire de Ludovic Cantais consacré à Hubert Selby jr dans son intégralité !

Et le bonus dévédé (dans lequel Selby gagne... un magnétoscope) :
 

 

13/04/2024

Un "Lorgnon mélancolique"

Merci à Patrick Corneau (dont je rajoute l'excellent et très littéraire site-blog Le lorgnon mélancolique à ma liste des liens à suivre), pour les lignes qu'il vient de consacrer à CHEZ ELLE

"L’art de Frédérick Houdaer est comparable à celui d’un géographe qui aurait rompu avec l’arpentage des grands espaces pour se limiter à la mensuration de la distance Le Havre – Étretat, puis se bornerait à celle d’une plage, celle de Sainte-Adresse, par exemple, puis à une laisse de mer entre deux marées, et puis aux contours de tel rocher, et puis à cet alvéole laissé dans ce rocher par une moule qui s’en est détachée, et puis au minuscule trou qui en marque le centre, et puis aux infimes découpages que seul le microscope laisserait voir dans ce trou. Et puis, ce que son œil voit au travers de cette puissante loupe, il le considère comme si c’était toute la côte entre Le Touquet et Cancale, recommence à s’en approcher, à mesurer ce qu’il découvre, et cela plusieurs fois de suite, jusqu’à ce que la netteté disparaisse au profit d’un flou kaléidoscopique faisant place à des scènes hallucinatoires. Alors les monuments se déplacent, une femme et un chien disparaissent, les mouettes sont muettes et les disques durs cafardent, la nuit remue hésitant entre fantasque et fantastique, entre Chagall et Magritte… le réel prend des allures de fractales, éclate en puzzle.
On pourrait dire aussi que CHEZ ELLE est un lavis à l’encre sur lequel un des protagonistes verse des larmes – à la fin il ne reste que les contours fondus d’un test de Rorschach.
Un long week-end, une ville natale côtière, des retrouvailles ratées, une histoire d’amour qui dérape. Bref, la vie du haut d’un piédestal qui vacille. CHEZ ELLE est dédié à Judith Wiart (détail non trivial)."
 

11/04/2024

"Pour vivre ici"

437566091_10161398880023872_288972586895268130_n.jpg

Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente.
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul. 

Paul Eluard, Pour vivre ici