15/04/2025
"la soie qu'on tisse..."
Il ne faut jamais préjuger d’une voile
de son tissu de sa forme de sa force
on ne sait toujours pas les limites
de la liberté.
On ne sait pas de quoi sont faits les nerfs
ni quelle aube nous arrache à notre peau
de servitude.
On ne sait pas la soie qu’on tisse
ni les bateaux que l’on répare
ni les fauves de l’océan qu’on palpe
avec le souffle
ni les lacs minuscules où l’on se noie.
On ne sait pas les aboiements des fleuves
sans niche ni piège ni collier
ni le désir qui gonfle la toile
et qui donne au vent la fureur
d’inventer sa force sa forme
et sa nouvelle solitude.
Yves Boisvert
Poèmes de l'avenir
(Ed. Écrits des Forges, 1994)
Tableau : Édouard Manet, 1868
15:50 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voile, yves boisvert, écrits des forges, manet, edouard manet