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03/04/2024

"Malgré les secours..."

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Malgré les secours que quelques cuistres célèbres ont apportés à la sottise naturelle de l'homme, je n'aurais jamais cru que notre patrie pût marcher avec une telle vélocité dans la voie du progrès. Ce monde a acquis une épaisseur de vulgarité qui donne au mépris de l'homme spirituel la violence d'une passion. Mais il est des carapaces heureuses que le poison lui-même n'entamerait pas.
J'avais primitivement l'intention de répondre à de nombreuses critiques et, en même temps, d'expliquer quelques questions très simples, totalement obscurcies par la lumière moderne : qu'est-ce que la Poésie ? quel est son but ? de la distinction du Bien d'avec le Beau ; de la Beauté dans le Mal ; que le rythme et la rime répondent dans l'homme aux immortels besoins de monotonie, de symétrie et de surprise; de l'adaptation du style au sujet ; de la vanité et du danger de l'inspiration, etc., etc ; mais j'ai eu l'imprudence de lire ce matin quelques feuilles publiques ; soudain, une indolence, du poids de vingt atmosphères, s'est abattue sur moi, et je me suis arrêté devant l'épouvantable inutilité d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit. Ceux qui savent me devinent, et pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas comprendre, j'amoncellerais sans fruit les explications.
 
Charles Baudelaire - Œuvres posthumes, (1908)
 

24/03/2024

S'en-dimancher...

 

dead man,jarmush,deep

 

23/03/2024

Remise à niveau (english) #183

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22/03/2024

Question posée...

...à Jérôme Leroy (éd. La table Ronde, éd. La Manufacture de livres, éd. Gallimard, etc.), prix Saint-Lary de poésie 2024 :
 
" - Quels sont les poètes d’aujourd’hui que tu lis ?
 
- Il y en a beaucoup et j’ai peur d’en oublier mais j’aime la poésie avec des gens dedans, la poésie qui n’est pas une expérience de laboratoire. Daniel Biga, François de Cornière, Thomas Vinau, Frédérick Houdaer, Eric Poindron, Valérie Rouzeau, William Cliff, Etienne Faure, Jacques Darras, Marlène Tissot, Christian Viguié… La liste est bien sûr incomplète. "

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19/03/2024

Bal Littéraire !

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Ce jeudi (21 mars), à l'occasion du Magnifique Printemps et organisé par l' Espace Pandora, BAL LITTERAIRE à la Médiathèque de Villefranche sur Saône (79 rue des jardiniers).
Venez danser sur les paroles poétiques et les musiques proposées par Sylvie Callet, Estelle Dumortier, Elisabeth Granjon, Judith Wiart, Gyslain.N & Frédérick Houdaer.
+ DJ Mademoiselle Charby !

15:46 Publié dans planches | Lien permanent | Commentaires (0)

12/03/2024

Salon Magnifique Livre

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Ce week-end, je signerai deux de mes livres (CHEZ ELLE & DURES COMME LE BOIS) sur le stand des Editions Sous le Sceau du Tabellion.
 
De plus, ce vendredi-samedi et dimanche, je tiendrai le stand des Editions Le Clos Jouve.
 
Au plaisir de nous y retrouver...
 

08/03/2024

Ce week-end...

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26/02/2024

Formules magiques pour la chasse au phoque

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Ô Nuliajuk, déesse de la mer,

quand tu étais une petite orpheline dont personne ne voulait

nous t’avons laissé te noyer.

Tu es tombée à l’eau

et lorsque tu t’es accrochée aux kayaks en pleurant,

nous t’avons coupé les doigts.

Tu as sombré dans la mer

et tes doigts sont devenus

les phoques innombrables.

 

Toi douce orpheline Nuliajuk,

je t’en supplie maintenant,

apporte-moi un cadeau,

rien qui soit un don de la terre

mais un don de la mer,

qui fera une bonne soupe.

Osé-je le dire tout haut ?

Je veux un phoque !

 

Chère petite orpheline,

faufile-toi hors de l’eau

pantelante sur ce magnifique rivage,

peuh, peuh, comme ça, peuh, peuh,

Ô cadeau bienvenu,

Sous la forme d’un phoque !

 

Version anglaise d’Edward Fiel, d’après Knud Rasmussen

trad. de Anne Talvaz & Christophe Lamiot Enos

extrait de l'(extraordinaire) anthologie de poésie amérindienne parue aux Presses Universitaires de Rouen et du Havre "SECOUER LA CITROUILLE" (dans la foulée du non moins extraordinaire "Techniciens du sacré")

 

16/02/2024

" Patage ignorant sa nature de patate..."

Voici plus de vingt ans que j’ai commencé à étudier et à pratiquer le zen dans un esprit de cupidité et d’auto-satisfaction rapaces. Je me suis aussitôt mis à lire des centaines de livres sur le sujet, presque tous contemporains et imprégnés d’une authentique médiocrité. Nulle part il n’existait un organisme vivant plus autoréférentiel que moi, patate ignorant sa nature de patate.

Bien sûr, les années ont vite passé, sinon brutalement. Je pratiquais parce que j’aime la vie et que cela me semblait la meilleure manière pour moi d’aller au  cœur des choses. Nous sommes davantage que des mouches en train de crever dans un chiotte, même si nous sommes aussi cela. Il y a des centaines de manière de glisser d’un coussin, mais une seule de s’y asseoir. Le zen est le  véhicule de la réalité et je le trouve autant chez Wordsworth que dans les textes du Chan. Comme je l’ai déjà dit, il est facile de prendre la plomberie pour le fleuve. Nous autres Occidentaux ignorons volontiers nos traditions littéraires, tandis que les adeptes orientaux du zen ont toujours été industrieux et syncrétiques, désireux de serrer contre leur cœur la poésie, Confucius et le taoïsme. Difficile de trouver un meilleur kôan que le passage  où Achab, confronté à la blancheur d’une baleine, contemple deux océans de part et d’autre de l’énorme tête.

(…) Le lecteur se souviendra bien sûr que je suis poète et que nous divaguons volontiers dans ces parages où la vie est davantage qu’elle ne semble être. Je ne me prends en aucun cas pour un bouddhiste zen, étiquette trop commode et inepte, doublée d’un sévère obstacle pour un homme toute sa vie obsédé par l’art plutôt que par la religion. Robert Aiken Roshi, par exemple, est bouddhiste zen. Moi, je suis toujours un imbécile. Au début de l’adolescence, je me suis gavé de théologie protestante et je remarque, selon les termes de Coleridge, que telles des araignées nous filons la toile du mensonge par notre gros cul flasque, qu’elle s’autorise de Jésus ou du Bouddha.

La pratique procède néanmoins par accumulation, et quelles créatures zen m’ont ainsi ouvert les portes ? Peter Matthiessen, Gary Snyder, Kobun Chino Sensei, Bob Watkins, Dan Gerber et Jack Turner, parmi les plus importants.

(…) Pour écrire un poème, il faut d’abord fabriquer un crayon qui écrira ce que vous voulez dire. Pour le meilleur comme pour le pire, c’est l’œuvre d’une vie. 

 

Jim Harrisson, « Une heure de jour en moins » (trad. Brice Matthieussent)

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