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20/07/2014

En "Pacabavière"...

L'année dernière, je lisais les Carnets d'Albert Camus sur la plage. Aujourd'hui, ensablé, je lit (tout) "Chéri-Bibi" de Gaston Leroux. C'est ce qu'on appelle un parcours philosophique.

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Premières lignes du premier roman estampillé "Chéri-Bibi" :

" - Mon rêve à moi a toujours été d'être un honnête homme ! fit Petit-Bon-Dieu en jetant un coup d'oeil du côté des garde-chiourme qui, révolver au poing, se promenaient entre les cages.

- Pourquoi faire ? demanda Gueule-de-Bois. "

15/06/2014

" ... je ne m'en excuse pas. "

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" De n'avoir rien fait, je demande le pardon, de ce que j'ai fait, je demande aussi le pardon, mais je ne m'en excuse pas. "

 

30/04/2014

Lecture parfaite pour une nuit de Walpurgis

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Autrement, demain, je serai chez elle pour une réunion (au sommet ou à la base ?) entre poètes. Et je dormirai chez lui.

Plus d'infos sur le taboulé de l'une ou le canapé de l'autre dans une prochaine notule.

 

19/04/2014

C.Q.F.D.

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Jean-Marc Flahaut vient de publier un livre rouge avec une nana et un flingue en couverture. Un flingue baveux. Le style de l’auteur, lui, n’a rien de baveux. Il est même d’une redoutable précision. Tout ce qu’il ne mentionne pas (à commencer par le nom de son héroïne), c’est à dessein.

L’histoire de « Stockholm » où des « étudiants végètent sur la pelouse comme après une sortie de route », où une pov’petite fille riche est enlevée par « l’armée du peuple » avant d’épouser la cause de ses ravisseurs ? Elle est vraie. Paul Schrader en a fait un film. Pierre Bellemare en a sûrement causé à la radio. Est-ce une raison pour que Flahaut s’interdise de nous en proposer sa version ?

« C’est simple comme bonsoir. Et facile comme passer la porte d’une boulangerie. Parce que c’est justement là qu’on y trouve le blé. C’est à ça qu’elle pense lorsqu’elle pénètre dans la banque en suivant les autres en diagonale comme un pion sur un damier. »

Flahaut est un poète. Il est donc pauvre et a les moyens. Qu’on en juge :

«  Au bout du voyage et d’une route de terre passablement longue et ennuyeuse, se dresse une colline. Et derrière cette colline, se cache une vallée. Et quelque part au milieu de cette vallée, se trouve une ferme. Entourée par des étangs. Et une forêt de bouleaux.

Devant, quelqu’un est là, qui les attend. C’est une jeune femme japonaise. Recherchée pour des attentats à la voiture piégée.

Et qui avance dans leur direction.

Dans un concert de grenouilles et de grillons.

Pour leur souhaiter la bienvenue.

Comme une trêve imaginaire.

Un possible retour au calme.

Et une invitation à la paix. »

La Patty Hearst de Jean-Marc Flahaut est l’une des héroïnes les plus troublantes de cette non-rentrée littéraire d’avril.

 

« Stockholm » de Jean-Marc Flahaut

50p., 12,50 €

ISBN 978 2 919098 08 8

Editions Les États Civils

Le commander ? ICI

 

 

09:29 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (1)

16/04/2014

Empruntés à la bibliothèque municipale ce jour...

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... accompagnés quelques heures plus tard de ce charmant courriel envoyé par cette même bibliothèque :

" ATTENTION : vos privilèges de transactions sont suspendus, veuillez contacter un membre du personnel de la bibliotheque pour mettre à jour votre dossier. Vous avez un litige dans votre compte.
Vous avez atteint le maximum de frais permis.
Vous avez des documents en retard.
Votre abonnement arrive à échéance. "

J'ai intérêt à me tenir A CARREAU maintenant.

 

06:36 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (1)

11/04/2014

"LE MOUTON NOIR" de Jean-Jacques Nuel

Encore un nouveau recueil de textes courts de Jean-Jacques Nuel ? Oui, et l'un de ses meilleurs, et l'un de ses plus... courts !

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« Frédérick Houdaer m’avait donné rendez-vous au café COURT-CIRCUIT, sis à l’angle de la rue Jangot et de la rue Sébastien Gryphe.  Depuis longtemps Frédérick écrivait des poèmes dans les cafés, mais aussi des poèmes sur les cafés ; il lui arrivait même d’écrire un poème sur un café dans un café, voire dans le café même qui était le sujet du poème en cours. Il en éprouvait un sentiment de puissance et de jouissance comme s’il était à l’intérieur de sa création, à l’instar d’un peintre qui se mettrait à peindre les murs, le sol et le plafond de l’atelier autour de lui. Quand je le  rejoignis, il était déjà attablé ; il écrivait un poème qu’il avait intitulé COURT-CIRCUIT, comme s’il était l’auteur de la raison sociale. Il avait intégré dans ses vers les éléments du décor, le serveur et les rares clients présents dans la salle, il écrivait que j’allais le rejoindre, il écrivait que je l’avais rejoint. Un moment, je fus tenté de refuser d’entrer dans cette fiction, ne sachant où elle me mènerait, mais en voyant la tête de Frédérick Houdaer à la verticale de son texte, considérant les mots de haut avec une sévère distance critique, les toisant presque, je compris, rassuré, qu’il dominait la situation. »

Jean-Jacques Nuel

09/04/2014

Vrac de vrac # 14

Ce vendredi, je participerai à une soirée autour d'Hubert Selby jr à la librairie "Au bal des ardents" dans le cadre du festival "Hallucinations Collectives".

Samedi, à midi, je serai à la bibliothèque de Lans-en-Vercors pour une performance autour de mes différents recueils (et particulièrement le dernier).

Autrement ? Un drôle de phénomène se produit autour de ce "No Parking no business". Des lecteurs (se sont-ils donnés le mot ? Peut-on parler d'un complot ?) me font parvenir de drôles de photos du livre. Voici la première (cela finira peut-être par composer un rébus) :

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Remerciements à Carlo de Boisset pour cette première pièce à charge.

07/04/2014

"La compagnie noire" de Glen Cook

Pas lu de roman d'héroïc-fantasy depuis ceux de Jean-Philippe Jaworski... Ne regrette pas le voyage. Autrement plus troublant que "Le trône de fer". La parole est à Toubib :

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" Un bataillon de la grande armée rebelle se trouvait à un ou deux jours derrière nous. Nous aurions pu faire demi-tour et les battre à plate couture, mais le capitaine préférait leur fausser compagnie. L'idée me plaisait. (...) Dans l'état de fatigue qui était le nôtre, nous nous attendions à devoir livrer d'autres combats acharnés avant que l'hiver mette un frein à la guerre.

- Toubib ! Vise-moi ça !

Blanchet a déboulé à fond de train vers le bivouac où j'étais assis avec le capitaine, Silence et un ou deux autres. Il portait une femme nue sur l'épaule. Elle aurait été belle si on ne lui avait pas fait subir les derniers outrages.

- Pas mal, Blanchet. Pas mal, ai-je dit avant de me replonger dans l'écriture de mon journal. Derrière Blanchet, les cris de triomphe et les hurlements continuaient. Les hommes récoltaient les fruits de la victoire.

- Des barbares, a fait observer le capitaine sans animosité.

- De temps en temps,faut leur laisser la bride sur le cou, lui ai-je rappelé. Vaut mieux qu'ils fassent ça ici qu'avec les habitants de Seigneurie.

Le capitaine l'a reconnu à contrecoeur. Il manque un peu de cran pour le pillage et le viol, bien que ça fasse partie du boulot. Je le crois secrètement sentimental, du moins quand des femmes sont en cause.

J'ai essayé de soulager sa conscience.

- Ils l'ont cherché, ils ont pris les armes.

La mine sombre, il m'a demandé :

- Depuis combien de temps ça dure, Toubib ? Depuis toujours, on dirait, non ? Est-ce que tu te souviens d'une époque où tu n'étais pas soldat ? A quoi ça nous mène? Pourquoi ne pas décider que tout est fini et qu'on rentre chez soi ?

(...)

Il y avait des cadavres partout. Ces crétins devaient se croire en parfaite sécurité. Ils n'avaient pas dressé de palissade ni creusé de tranchées autour du camp. Idiot. C'est la première précaution à prendre, même avec la certitude qu'il n'y a pas d'ennemi dans un rayon de cent cinquante kilomètres. On s'installe un toit sur la tête seulement après. Mieux vaut mouillé que mort.

Je devrais avoir l'habitude de tels spectacles. Je suis depuis longtemps dans la Compagnie. Et ils me gênent moins qu'autrefois. J'ai protégé par des plaques d'armure mes faiblesses intimes. mais j'évite autant que possible de regarder des horreurs.

Vous qui continuerez après moi à griffonner ces annales, comprenez sans tarder que je répugne à révéler toute la  vérité sur notre bande de canailles. Vous savez qu'ils sont dépravés, violents et ignares. Ce sont de vrais barbares qui réalisent leurs fantasmes les plus cruels, et dont seule la présence de quelques hommes droits tempère la conduite. Je ne montre pas souvent ces travers car ces hommes sont mes frères, ma famille, et j'ai appris tout jeune à ne jamais dire du mal de mes parents. Les leçons de l'enfance ont la vie dure.

Corbeau se marre toujours quand il lit mes comptes rendus; "Du sucre et des épices", il appelle ça, et il me menace d'embarquer les Annales pour écrire les évènements tels qu'il les voit se produire.

Corbeau le dur à cuire. Qui se moque de moi. Mais qui donc rôdait dans le camp et dispersait les hommes chaque fois qu'ils se livraient à une petite torture, histoire de se divertir ? Qui trimballe derrière lui une gamine de dix ans sur un vieux mulet ? Pas Toubib, les gars. Pas Toubib. Toubib n'est pas un sentimental. Il laisse ça au capitaine et à Corbeau."

 

jean-philippe jaworski,la compagnie noire,glen cook,le trône de fer

14/01/2014

LE PAVÉ VINAU (ceci n’est pas une critique littéraire)

 

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Reçu le pavé Vinau ce jour dans ma boite aux lettres (290 pages de poésie !). Je dis « le pavé », mais ça n’a rien de péjoratif, rien d’indigeste. Au contraire. Le volume  est fort riche, mais fort digeste. Tout ce qu’il me fallait pour entrer dans la nouvelle année et laisser derrière moi les dix dernières journées de décembre (la pire décade de l’année 2013 en ce qui me concerne).

Thomas, cela fait quelques années que je le lis. J’ai publié l’un de ses recueils au Pédalo Ivre. Les gens qui m’en ont dit du bien, les gens qui m’en ont dit du mal, je les ai rarement rejoints sur leurs conclusions. Vinau, comme de nombreux poètes qui me sont chers, est un auteur que l’on peut aimer ou détester pour de mauvaises raisons. Il y en a pour le traiter de « ravi de la crèche », je crois simplement qu’ils ne l’ont pas lu. Certes, son bestiaire est plus riche que le mien et il évoque plus facilement les nuages et les rivières que je ne le fais.

Au fond, Thomas Vinau, c’est quelqu’un que j’ai toujours pris au sérieux. Et jamais, à chaque fois que nous nous sommes vus,  nous ne nous sommes pris la tête.

J’ai lu un poème assez cruel de lui dans une école primaire (j’y ai également lu des textes de Bukowski !). Je ne suis pas prêt d’oublier la réaction des gosses à l’écoute de ce texte. Ça fait ça, d’entrer en contact avec la poésie ? Oui, c’est comme enfoncer ses doigts dans une prise et ne pas en sortir indemne… d’autres questions ?

Et "JUSTE APRES LA PLUIE", ce nouveau recueil paru chez Alma éditeur ? J’y reviens, j’y reviens. Avec un nouvel extrait :

COMPLICES

Nous sommes les complices

d’une grande et belle évasion

il y a celui qui aime

celui qui lit

celui qui écrit

celui qui rêve

celui qui refuse

celui qui plante

celui qui marche

celui qui joue

celui qui nie

celui qui apprend

celui qui doute

celui qui se moque

celui qui se saoule

celui qui dit non

nous sommes tous les complices

d’une grande et belle évasion

nous creusons des tunnels

nous tressons des cordages

nous prenons des notes

nous rusons nous savons

que les détours sont nécessaires

qu’il faut esquiver l’ordre des choses

qu’au bout il y a dehors

demain

dedans

 

Thomas Vinau persiste. Et signe.

 

 

10:41 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (2)