29/03/2008
actualité
07:50 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guégan, de roux, gérard guégan, dominique de roux
15/01/2008
lecture samedi prochain
12:20 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les hauteurs, lecture, Puigserver
07/10/2007
"PARENTHESES" de Pascal Garnier
Au commencement, il y a la fin de la guerre. « Été 44. (…) On pourrait croire qu’il ne s’est rien passé ». Les drapeaux « ne sont plus bleu, blanc, rouge mais plutôt mauve, beige et rose fané ». Tout l’art de Pascal Garnier est déjà là, qui dépasse de loin le sens du détail. Des hommes « avec leur fusil de chasse encore plein de paille et leur brassard FFI de la dernière heure » tondent un trio d’amies. Des femmes que Garnier fait se perdre de vue puis se retrouver quarante ans plus tard grâce ou à cause de quelques contretemps. Pas n’importe où : sur l’épicentre de leur humiliation, une bourgade du bord de Cher.
Pour Garnier, aujourd’hui se conjugue au passé simple, et les souvenirs de guerre qui ponctuent le récit au présent. Ce choix n’a rien de gratuit. Une fois ouverte sa « Parenthèse », il sait qu’il lui faudra bien la refermer, et il n’ignore pas que le réalisme de son récit se renforce à chaque coïncidence troublante (par exemple, tous les allemands croisés dans le roman, même à 40 ans de distance, s’appellent Manfred). Héritier de Maupassant et de Simenon, Garnier sait aussi bien croquer certains ruraux dans toute leur cruauté, que camper des personnages féminins riches d’une force proportionnelle à leurs meurtrissures.
« Trois vieilles chouettes sur une branche pourrie. (…) Au fond, toutes ces années passées n’avaient fait qu’une grande boucle pour les ramener à ces trois gamines qui formaient une espèce de bande dans la cour de la récréation. Sûr qu’on devient ce qu’on a été. »
Et quand les animaux se mettent à parler à un personnage qui s’enlise (au sens propre du terme), comment ne pas songer à l’univers sombre et bucolique de « La nuit du chasseur », où la faune la plus glauque offre une sorte de réconfort après que l’humanité ait démontré toute sa saloperie.
Une dernière précision, et d’importance. Le roman se conclut sur la phrase : « Je suis heureux ». Est-ce bon signe ? se demanderont les afficionados de Garnier.
F.H.
Parenthèse
De Pascal Garnier
Editions Plon
184p., 16 euros
ISBN 2 259 19978 X
21:05 Publié dans où je lis, polar | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Garnier, Simenon, Maupassant
01/09/2007
RENTREE...
… et sortie d’un été compliqué (les initiés comprendront).
Sur le feu, plein de choses dont un roman en cours de rédaction (toujours), et deux commandes de textes :
L’un avec la Compagnie In Time pour le Musée d’Art Contemporain de Saint-Étienne
L’autre, écrit à quatre mains avec Fanny Britt, pour le colloque « Hommes et femmes : la révolution inachevée » dans le cadre des 20ème entretiens du Centre Jacques Cartier (rencontres franco-québécoises).
Dans ma pile de lectures en cours, la biographie de Topor récemment sortie. Je savais que sa famille avait failli être déportée, j’ignorais qu’il avait échappé de justesse à une rafle À LYON MÊME.
J’ignorais également que c’était Jacques Sternberg qui lui avait donné sa chance, un peu plus tard (Sternberg que j’ai lu cet été sur la plage grâce au « Cœur froid » que Eric m’a envoyé).
A signaler: Frantz Vaillant, l'auteur de "Topor ou le rire étranglé", a développé un blog autour du grand Roland. Travail exemplaire.
08:49 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : In Time, Musée d'Art Contemporain de Saint-Etienne, Britt, Topor, Sternberg, Dejaeger, Vaillant
02/08/2007
le livre de cet été
Dans ma pile, il y a cette "nouveauté" (date de parution: début juillet 07):
... la correspondance inédite de Dominique de Roux, le vade mecum idéal pour résister au régime "plage + T.F.1+...".
Ici, on parle des 50 premières pages de ce recueil.
Je ne suis pas le seul à être bouleversé par cette publication.
06:25 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de Roux, Barré, J.L.K
29/07/2007
Philémon Le Guyader
... ça s'intitule "Novembre à Prague", je déteste le mois de novembre et me f... de Prague, mais j'ai trouvé ce recueil de poésie formidable (bien que pas terrible la maquette du livre). Merci à Renaud de m'avoir envoyé ce cadeau !
06:45 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Le Guyader, Marhic
26/07/2007
LA BELLE PROVINCE ?
"L’Enfer des anges"
de Chantal Pelletier
Chantal Pelletier n’a pas écrit un « polar de plus ». Le lecteur averti sait que chaque nouveau livre de la dame est un rendez-vous avec une écriture magnifique, râpeuse, sensible. D’une grande lisibilité mais sans concession.
Le fil rouge (sanglant) de son histoire nous emmène en Amérique du Nord. Une fille marche sur les traces d’un père qu’elle n’a pas connu, un auteur sans doute assassiné par les Hells Angels. « Papa pas joyeux luron, plus triste sire que Roi-Soleil, ne parlait apparemment pas d’un Québec à sirop d’érable, comédies musicales et chanteurs sympas. Il préférait le fond bien brûlé de la marmite ». Pelletier, elle aussi, préfère le fond brûlé de la marmite, qu’elle ne craint pas de rayer avec un style d’une rare nervosité (Dantec-le-Montréalais rappelle justement que le mot « style » vient de « stylet », synonyme de poignard).
Quand Pelletier explore une réserve dans la banlieue montréalaise, ses mots font mouche. Trois lignes sur les suicides d’enfants chez les Amérindiens, « génocide patient », et tout est dit. « L’industrie du cancer du poumon, héritière des fumigations sacrées, reversait quelques droits de succession aux Indiens. (…) Des miettes de morale dans les plis de l’Histoire. » Portrait magnifique d’une indienne forte, et pas forcément sympathique. La prose de Pelletier, garantie 0% de manichéisme.
« Maudite » histoire que celle de ce pays. Le Québec « existe pour expliquer aux extraterrestres ce qu’est un balancier. Encore ébranlé par une révolution trop récente, il oscille, français-anglais, paysan-moderne, Moyen Âge-nouvel âge, Europe-Amérique, trop froid-trop chaud, très grand-très petit ».
L’héroïne de ce roman, « infomane et nymphomane », ne pourra faire l’impasse sur le puissant voisin , cet « empire américain périssant par le sucre comme les Romains par le plomb ».
Il y a 2 ans, Chantal Pelletier bénéficiait d’une résidence d’auteur à Montréal grâce à l’Arald. Elle était l’auteur idéal pour explorer le Québec, pour nous donner à voir « ses noirceurs et la force de ses femmes ».
F.H
L’Enfer des anges
de Chantal Pelletier
Editions Fayard (Noir)
266p., 17 euros
ISBN 2 213 62445 3
21:05 Publié dans où je lis, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pelletier, polar, Québec
05/07/2007
Peckinpah, Nietzsche et le rire
Comme précisé dans ma note bio-biblio, suis sorti du ventre de ma mère le jour où "La horde sauvage" sortait sur les écrans.
D’une certaine façon, cela faisait plusieurs années que j’attendais la parution du (grand) petit livre de Fabrice Revault. Je viens de le trouver par hasard à la librairie « Au Bal des Ardents ». Merci de lire l'article en lien pour plus de précisions.
"La tragédie est justement la preuve que les Grecs n'étaient pas pessimistes."
Nietzsche
08:00 Publié dans où je lis, où je youtube, tu dailymentionnes..., où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Revault, Peckinpah, Nietzsche, La Horde sauvage, librairies lyonnaises, au bal des ardents, wild bunch
26/06/2007
BÉRAUD
Article mis à jour le 26 juin.
« Les directeurs de théâtre, les journalistes, les peintres, les chefs d’orchestre, peuvent tout à leur aise agiter leurs engagements, leur porte-plume, leur palette et leur bâton, la bourgeoisie lyonnaise s’en fiche un peu, pourvu que fleurisse l’inventaire, que l’associé soit roulé, que la fille épouse un fabricant et le fils ne tombe que des femmes mariées. »
Henri Béraud (en octobre 1913 !).
Toujours sur Béraud, ce portrait signé par son ami Marius Mermillon (et trouvé dans l’ouvrage « Une histoire de peinture », éditions Stéphane Bachès) :
« Chaque ville détient ses personnages falots et glorieux, risibles et haïssables, des Barrès professeurs, des Mandel conseillers municipaux, des Maurice Rostand poètes, des Georges Boy croque-morts, des bonhommes médaillés, galonnés, plaqués, dorés, vernis et tabous pour les citoyens.
Béraud, de tempérament excitable, dressa un catalogue de ces pingouins lyonnais et les appela un par un, en combats singuliers. Mais il avait double muscle et cognait sur des toquards. Ses adversaires prenaient figure de victimes. Pour corser le jeu, il résolut de cantinelliser son public tout entier. Il l’invita à une conférence : les Lyonnais considérés comme un jeu de massacre, et il en annonça une seconde : cafards et cloportes, essai sur la générosité, la cordialité et la franchise lyonnaise. Le public vint et se divertit, sans se fâcher, une rigolade de bonne compagnie, discrète sous les mouchoirs. Cela faisait dans la salle un bruit de petites bêtes écrasées.
Il y avait de quoi dégoûter un belluaire vindicatif, balayeur d’écurie. Béraud, dégoûté, partit, fit la guerre et ne revint pas à Lyon. A Paris, il mit bas la veste, enfila les gants de quatre onces et reprit son entraînement.
(…) Il a distribué quelques rudes horions. Ici même nous l’avons vu pocher l’œil de Mr Gide, et le temps de compter neuf lignes, on emporte sur un brancard les restes flasques de Mr Suarès. Pareille infortune échoit rarement à ses messieurs. Espérons qu’elle se renouvellera. De Lyon, ses amis suivent les matches. Mon vieux, dit le journaliste qui tire un illustré de sa poche. J’ai vu sa photo en tenue de combat. On écarte les verres, les têtes se penchent sur le papier. L’esthète est en garde. Un monocle tache la vaste rondeur des joues. Mèches raides et sourcils crispés, son regard vise la scène où doit naître et mourir quelque pièce de Francis de Croisset. Il médite un brutal direct du corps. Est-ce bien lui ?
Ils le reconnaissent mal. Béraud ne leur apparaît point tel, lorsque entre deux trains, évadé de Paris, de retour d’Irlande, d’Italie ou d’Orient, il vient prendre place toute une soirée à la vieille table. Alors cette moue s’épanouit en un large sourire, ses pommettes roulent dans cette face de caoutchouc en mille expressions de bonne humeur et de jovialité. Car il n’est pas de ces jeunes premiers au profil anguleux qui perdent leur personnalité s’ils sourient ou baissent la paupière. »
Sur son blog, Roland Thévenet nous retrace le parcours de Béraud.
Dans l'une de mes dernières "Fantaisies urbaines", j'évoque le fils du boulanger.
A charge, un historien se penche sur le cas "Béraud".
Un article du Matricule des Anges consacré à « Ciel de suie ». Un autre, toujours du Matricule des Anges, évoque la collaboration de Béraud au Crapouillot.
Et pour finir, une petite critique maison:
« LE VITRIOL DE LUNE »
Attention, historique roman historique ! Avec son « Vitriol de lune » Goncourisé en 1922, Henri Béraud dessine la trajectoire du jeune Blaise dans la France du XVIIIème siècle. Les premières et les dernières cases de son périple sont à Lyon, bien sûr, Lyon où le jeune homme est séparé de son oncle Giambattista, Génois qu’il chérit malgré les préjugés de l’époque (« Génois, cela signifie républicain d’Italie, plus conspirateur qu’insurgé, et qui confond assez volontiers la politique et l’assassinat »). Voilà notre gone employé par un riche marchand. Voilà Blaise contraint d’accompagner ce Monsieur Farge, à la tardive vocation de libertin, des « sordides venelles entre le cimetière de Saint-Nizier et la rue Tupin » jusqu’à… Paris.
Les maîtres se suivent et ne se ressemblent pas pour Blaise lassé de porter lanterne et pistolets. C’est à la table de jésuites parisiens, entre les médisances d’alcôves, les racontars de basse police et les querelles d’emploi, qu’il entend parler à nouveau de l’oncle chéri qu’il croyait mort.
Béraud peint avec soin ses tableaux, qu’ils soient parisiens ou lyonnais : une rue de la capitale où les gens de police enlèvent des prostituées en robe de fête, un tournebride fameux où se réunissent tous les domestiques hors de condition de la ville (« le cuisinier insultait le garçon de carrosse, le suisse humiliait le porte-plat, le concierge raillait le fouille-au-pot. »).
Blaise retrouve son oncle. Avec lui, il assiste au martyr de Damien, l’homme qui blessa le Roi. « Le glas se tut, afin qu’on entendit crier l’homme dans les supplices. ».
Le pendant de cette scène atroce se situe à la fin du roman : l’agonie de Louis XV. « Sur un lit d’apparat, entre quatre colonnes d’or, le roi pourrissait… » Une fois de plus, Blaise est le témoin privilégié de l’histoire en marche. Il ignore à quel point il en est le cœur.
F.Houdaer (publié dans « Livre & Lire » en novembre 2004)
Le vitriol de lune
D’Henri Béraud
Éditions Lyonnaises d’Art et d’Histoire
158 p., 10 euros
ISBN 2 84147 155 1
21:05 Publié dans C.A.P de lettres, carottages littéraires, LyonnÈseries, où je lis | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Béraud, Thévenet, Vitriol de lune, Goncourt, Lyon, littérature