06/08/2013
Italia # 7
« Mostra Giottesca.
Il faut du temps pour s’apercevoir que les visages des primitifs florentins sont ceux qu’on rencontre tous les jours dans la rue. C’est que nous avons perdu l’habitude de voir l’essentiel d’un visage. Nous ne regardons plus nos contemporains, ne prenant d’eux que ce qui sert à notre orientation (dans tous les sens). Les primitifs ne déforment pas, ils « réalisent ».
Dans le cloîtres des Morts, à la Santissima Annunziata, ciel gris chargé de nuages, architecture sévère, mais rien n’y parle de la mort. Il y a des dalles funéraires et des ex-voto, celui-ci fut père tendre et mari fidèle, cet autre en même temps que le meilleur des époux un commerçant avisé, une jeune femme, modèle de toutes les vertus, parlait le français et l’anglais « si come il nativo ». (Tous se sont créé des devoirs, et des enfants, aujourd’hui, jouent à saute-mouton sur les dalles qui veulent perpétuer leur vertu.)
(…)
Au cloître de San Francesco, à Fiesole, une petite cour bordée d’arcades, gonflée de fleurs rouges, de soleil et d’abeilles jaunes et noires. Dans un coin, un arrosoir vert. Partout, des mouches bourdonnent. Recuit de chaleur, le petit jardin fume doucement. Je suis assis par terre et je pense à ces franciscains dont j’ai vu les cellules tout à l’heure, dont je vois maintenant les inspirations, et je sens bien que s’ils ont raison, c’est avec moi qu’ils ont raison. Derrière le mur où je m’appuie, je sais qu’il y a la colline qui dévale vers la ville et cette offrande de tout Florence avec ses cyprès. Mais cette splendeur du monde est comme la justification de ces hommes. Je mets tout mon orgueil à croire qu’elle est aussi la mienne et celle de tous les hommes de ma race – qui savent qu’un point extrême de pauvreté rejoint toujours le luxe et la richesse du monde. S’ils se dépouillent, c’est pour une plus grande vie (et non pour une autre vie). C’est le seul sens que je consente à comprendre dans le mot « dénuement ».
Albert Camus , « Carnets, mai 1935 – février 1942 »
12:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italia, camus, albert camus
04/08/2013
Ne reculer devant aucun sacrifice...
11:58 Publié dans où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sacrifice
03/08/2013
En attendant "FIRE NOTICE" # 2
« J’avais oublié ce que j’aimais
dans la vie. Il paraît que les propriétaires de chimpanzés
cessent vite d’être amusés par leur animal. Les écrivains
et les politiciens connaissent cet instant délicat où
ils sont sûrs que tous les problèmes disparaîtront
s’ils trouvent le langage juste.
Ils partagent d’autres choses – avec leurs pairs
ils se comportent comme des gamins surpris
à jouer à touche-pipi aux toilettes.
Au pire, ils ont le don de la parlote.
Au mieux, ils sont Martin Luther King et Rimbaud.
S’acharner sur l’amour ou la mort
produit une réaction égale et opposée.
Toutes ces années ils se sont partagé le gâteau,
abandonnant le nappage aux prêcheurs
qui ne veulent pas voir les gens baiser et bouffer.
Quelle magie, quel rite de fertilité
transcendera cette pitance merdique ? »
Jim Harrisson, « Une heure de jour en moins » (trad. Brice Matthieussent)
20:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/07/2013
Toujours l'été, toujours Camus...
« Les couples : l’homme essaie de briller devant un tiers. La femme immédiatement : « Mais toi aussi… » et essaie de le diminuer, de le rendre solidaire de sa médiocrité. (...)
Une mère à son enfant : - Ne suce pas tes doigts, sale.
Ou : - Si tu continues, tu vas recevoir.
Id. Couples : la femme s’est levée dans le train bondé.
- Donne, dit-elle.
Le mari cherche dans sa poche et lui donne le papier qu’il faut. »
Albert Camus , « Carnets, mai 1935 – février 1942 »
08:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/07/2013
En attendant "FIRE NOTICE"...
Après ma trilogie des "Anges profanes " (ANGIOMES - ENGELURES - ENGEANCES), j'ouvre un nouveau triptyque poétique à la rentrée. Le 9 septembre, paraît "FIRE NOTICE" aux Editions Le Pont du Change. Et comme il faut bien désigner un coupable, nommons l'éditeur : Jean-Jacques Nuel, tout aussi capable de placer ses pas d'auteur dans ceux de Sternberg que de rééditer du Léon Bloy ou d'écrire dans "Fluide Glacial" chaque mois (un C.V pareil, ça vous pose un homme) !
Il fallait bien ce genre de lascar pour oser publier un livre comme "Fire notice".
Le thème de mon prochain recueil ? Je préfère vous le laisser deviner au travers d'indices que je vais distiller tout au long de cet été sur mon blog.
09:03 Publié dans a.1) MES LIVRES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean-jacques nuel, nuel, éditions le pont du change
25/07/2013
Le jour de mon anniversaire...
09:12 Publié dans où mon taux d'adrénaline augmente | Lien permanent | Commentaires (0)
21/07/2013
Les 24, 25 & 26 juillet
Mercredi 24 et jeudi 25 juillet
Quartier Jeunet - proche 3, rue Jeunet (Lyon 5)
Vendredi 26 juillet
Parc Roquette, Vaise (Lyon 9)
à 19h et à 21h - durée : 45 minutes
sous une yourte
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Au terme de trois mois de résidence dans le quartier Jeunet à Lyon, la compagnie Chiloé vous invite à venir découvrir le travail artistique réalisé sur le thème de la nuit.
Un spectacle sous yourte sera proposé à 19h et à 21h (entrée gratuite) avec :
Isabelle Paquet (comédienne),
Frédérick Houdaer (poète),
Léonore Grollemund (violoncelliste),
Johanna Solvéry (photographe).
De 14h à 16h, des ateliers artistiques sont proposés aux enfants (en partenariat avec le centre social du Point du jour et les bibliobus des Bibliothèques municipales de Lyon).
Un livre de poésie de Frédérick Houdaer édité à la suite de la résidence sera disponible à la vente, ainsi que des cartes postales du quartier mis en scène et pris en photo la nuit par Johanna Solvéry.
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08:03 Publié dans planches, SIGNATURES | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2013
"SETE-LODEVE" (extrait))
(...)
Serge Pey toujours plus rouge
rouge comme les cheveux de sa compagne
Pierre Tilman toujours plus gentil
gentil comme quoi ? comme qui ?
Natyot toujours aussi belle
Patrick Dubost toujours plus échevelé
cette traductrice de Yannis Ritsos
dont les yeux pleurent
tandis que la bouche rit
et au milieu de tout ça
je n’écoute qu’un seul et unique flash-info
sur mon autoradio
c’est officiel
la ville de Détroit
vient d’être déclarée en faillite
et si on faisait de Détroit
la Capitale Mondiale de la Poésie ?
(...)
07:45 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre tilman, tilman, serge pey, patrick dubost, détroit, natyot, lodève, sète
17/07/2013
Remise à niveau (anglais) # 5
10:53 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (2)