UA-136760349-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/08/2013

Natyot

Alors je me suis tue.

 

On pourra peut être se parler maintenant.

Essayer sans la bouche. Je suis déjà tranquille.

J’ai un peu marché et je me suis enfoncée dans les bois.

Il n’est pas trop tard pour s’enfoncer dans les bois.

Je le saurais.

Les bois, c’est comme une petite forêt.

Tu ne m’as pas suivie, c’est encore partie remise.

J’inhale chaque pollen proposé. Je m’en mets partout.

Ce n’est pas raisonnable mais j’avais dit :

Plus de bouche ! Plus de bouche !

Il fait toujours plus froid dans les bois.

Plus froid que n’importe où ailleurs.

Mais jamais autant que lorsque tu ne me parles pas.

Alors j’ai couru. Il y avait plein de raisons de le faire.

 

Martinet noir : Cris de vol stridents « srrriiiiiii » poussés fréquemment.

18_couv_NATYOT.jpg

 

NATYOT 

 

 

05/06/2013

Pour ceusses qui ne connaissent Pirotte ni d'Eve ni d'Adam

" Mais il nous reste un peu de rage

au cœur un brin d’amour humain

le tenace espoir que demain

nous serons élus par l’orage. " 

Jean-Claude Pirotte 

 


20/05/2013

"Plus que les hommes..."

Les chants des hommes
Sont plus beaux qu’eux-mêmes
Plus lourds d’espoir
Plus tristes
... Plus durables
Plus que les hommes
J’ai aimé leurs chants
J'ai pu vivre sans les hommes
Jamais sans leurs chants
Il m’est arrivé d’être infidèle
A ma bien-aimée
Jamais aux chants que j’ai chantés pour elle
Jamais non plus les chants ne m’ont trompé
Quel que soit leur langage
J’ai toujours compris tous les chants
Rien en ce monde
De tout ce que j’ai pu boire et manger
De tous les pays où j’ai voyagé
De tout ce que j’ai pu voir et entendre
De tout ce que j’ai pu toucher et comprendre

Rien, rien
Ne m’a rendu aussi heureux
Que les chants
Les chants des hommes.

Nazim Hikmet
 

Nazim Hikmet

 

29/04/2013

"... il en écouta très peu jusqu'au bout."

 

 

castaneda,don juan,le don de l'aigle

« Nous arrivâmes à Oaxaca en début de soirée. Je garai la voiture dans une rue latérale, puis j’entraînai la Gorda vers la place, au centre de la ville. Nous cherchâmes le banc ou don Juan et don genaro s’asseyaient toujours. Il était vide. Nous nous y assîmes, dans un silence respectueux. Enfin, la Gorda me dit qu’elle était venue très souvent en cet endroit avec don juan, et aussi avec une autre personne dont elle ne parvenait pas à se souvenir.

- Avec don Juan, qu’avez-vous fait sur ce banc ?

- Rien. Nous attendions l’autocar, ou le camion de bois qui nous ramènerait dans les montagnes.

Je lui dis que sur ce banc, don juan et moi avions parlé pendant des heures.

Je lui racontai la grande passion de don Juan pour la poésie. Souvent, quand nous n’avions rien d’autre à faire, je lui lisais des poèmes. Il les écoutait selon le principe que seule la première strophe (et parfois la deuxième) mérite d’être lue ; il trouvait que le reste était de la complaisance de la part du poète. Sur les centaines de poèmes que je lui lus, il en écouta très peu jusqu’au bout. »

 

Castaneda, « Le don de l’aigle » (trad. Guy Casaril)

 

14/04/2013

Fils de pute

 

OUI133525e-image-de-L-Aile-ou-la-cuisse-5341.jpg

 

" Un bon poète n'est pas plus utile à l'état qu'un bon joueur de quilles. "
Malherbe

29/03/2013

« satané » langage noble

 

Villon, Gérard de Nerval, Gongora me paraissent avec le grand Baffo, des sujets de réflexion actuelle quant à la technique poétique. Unir le langage populaire, le populaire, à une atmosphère inexprimable, à une imagerie aiguë : annexer des domaines, qui même de nos jours, paraissent incompatibles avec le « satané » langage noble qui renait sans cesse des langues nobles arrachées du cerbère galeux qui défend l’entrée du domaine poétique, voilà qui me paraît besogne souhaitable sans oublier, je le répète, certains motifs impérieux d’inspiration actuelle…


Robert Desnos

 

13/02/2013

POUR UNE PRÉSENCE ACCRUE DE LA POÉSIE À LA FÊTE DU LIVRE DE BRON

« Il n'y a que deux manières d'écrire : la première, en se passant d'autorisation, la seconde, en demandant une autorisation. » Ossip Mendelstam

 

À la veille de l’ouverture de la vingt-septième Fête du Livre de Bron, et quel que soit l’intérêt que l’on peut encore trouver à cette manifestation (elle ne risque pas d’être confondue avec une foire du livre), force est de constater que sa programmation laisse une place minuscule à la poésie. Et d’année en année, cela ne s’améliore pas.

« La poésie a disparu des écrans radars » entend-t-on souvent. Est-ce le rôle d’une manifestation comme la Fête du Livre de Bron d’aider à faire bouger les choses ? Ou n’y en a-t-il, là comme ailleurs, que pour le sacro-saint-roman ?

Les marchands du temple (et autres critiques littéraires ou « cro-culs » sous cacheton) n’ont aucun intérêt à ce qu’un strapontin supplémentaire soit attribué à la poésie.

Sans doute les poètes eux-mêmes ont leur part de responsabilité dans cet état de fait…

« Nous pouvons avoir peur de bien des choses. D’un coup de tonnerre dans le ciel plus appuyé que les précédents. Du manque d’espace. Du manque de l’autre. D’une fatigue trop grande. Nous pouvons avoir peur d’une situation économique pénible. De la perte d’un toit. D’une guerre dans notre jardin. Mais il ne faut pas avoir peur de la poésie, pour tout simplement ne pas l’apeurer elle-même et qu’elle puisse venir à nous en toute confiance. Alors que sa parole est plus grande que nous, nous pourrons tout de même la lire et l’écrire, pour ainsi la comprendre de l’intérieur, comme l’on comprend l’étranger, le nouveau. Elle nous emportera plus loin que nous-mêmes en nous demandant sans cesse de venir la rejoindre. »
Joël Bastard. Extrait de « Sur cet air gracieux et léger ».Éditions Cenomane 2012

A suivre…

F.H

27/01/2013

L’invention de la dynamite

 

Dans sa salle de bain

Alfred Nobel

se décapsule

une autre bière

avec les dents

comme il le fait

depuis l’enfance.

 

Glouglouglouglouglou.

 

Il prend son portable

compose le 0450.48.05.17.75

presse yes

presse yes

presse yes

et BOUM !

A p’us d’Alfred.

 

Eric Dejaeger

08/12/2012

portrait du Lyonnais ?

Je me suis permis de retitrer ce poème de Pierre Tilman déniché voilà peu dans son recueil "tout comme unique".

 

c'était un homme désespéré

mais sa modestie était plus forte que son désespoir

il ne s'est pas suicidé

c'était un homme fort

mais sa faiblesse était plus forte que sa force

ou plus faible je ne sais pas ce qu'il faut écrire

en tout cas ce que je peux vous dire c'est qu'

il aura été un petit consommateur

(il réfléchissait)

il aura peu bousillé la planète

il aura même essayé de faire du ménage

mais peut-être que ce n'est pas ça qu'il

faut faire du tout

(réfléchir de la sorte)

peut-être qu'être vivant c'est foutre le bordel