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30/05/2020

Encore temps

Et, chez mon éditeur :

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Confinage Laurapalmerien #20

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28/05/2020

"Le jour où la dernière Clodette est morte"

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Le commander ? C'est par ICI. Et vous ne le regretterez pas.

 

26/05/2020

Confinage Laurapalmerien #19

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25/05/2020

FATHERLAND (# 1)

Je suis une ville portuaire qui a appartenu périodiquement au Comté de Flandre, au Royaume d'Espagne, au Royaume d'Angleterre et au Royaume de France.
Je suis une ville qui a changé trois fois de nationalité en vingt-quatre heures (le 25 juin 1658).
Mon nom signifie "Eglise des dunes". Je me suis appelée "Dune libre" pendant la Révolution Française.
Je suis la dernière ville française libérée en 1945.
Christopher Nolan a tourné son neuvième film dans mes rues et sur ma plage, et l'a titré de mon nom.
Je suis une ville du Nord plus étendue que Lille.
Ma température moyenne en été est de 18°C. En décembre, de 6°C. On appelle ça un climat tempéré océanique
Je suis le berceau familial des Houdaer.
Je suis, je suis...

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22/05/2020

Confinage Laurapalmerien #18

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21/05/2020

A la croisée des anges...

Katia Bouchoueva

Texte de Katia : "Frédérick Houdaer et le monstre maladroit du lyrisme vrai".

Extrait d'une lecture avec Katia.

 

19/05/2020

Confinage Laurapalmerien #17

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18/05/2020

L'invitation

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Chez lui, l’ordre régnait. Sitôt entrée, j’ai repéré, sur la table basse de son salon, mes différents ouvrages alignés. Tous fendus par le milieu d’un signet beige. Il me les a montrés du doigt, comme s’il ne les avait pas suffisamment mis en évidence. Il m’a invitée à m’asseoir, m’a demandé si je voulais boire quelque chose pour accompagner les quelques bretzels qu’il avait disposés au fond d’un bol. Je lui ai demandé ce qu’il avait.

– Que du Perrier.

C’était parfait, j’aimais l’eau et les bulles.

Il ne s’est pas levé tout de suite, il avait autre chose à me demander. Acceptais-je d’écouter quelques uns de ses propres textes ?

J’ai acquiescé et pris un bretzel. Mon hôte s’est mis en mouvement. Il s’est redressé, a quitté la pièce, est revenu avec une pochette jaune sous le bras. Épaisse.

– Mes textes

J’avais soif. Le stick salé avait irrité le fond de ma gorge. Je lui ai rappelé mon / notre Perrier. Il a souri, est allé chercher deux verres et la bouteille mais il ne nous a pas servis. Il a tout de suite commencé à lire un premier texte. Long. Au troisième, j’ai décidé de remplir moi-même mon verre.

J’étais venue chez lui pour que l’on parle du projet qui se montait dans la bibliothèque où il travaillait. Aux dernières nouvelles, il avait réussi à convaincre ses collègues et sa directrice de lâcher un mini budget pour une double lecture poétique. J’allais partager le micro avec Machin, un poète qui, à défaut de me bouleverser, m’inspirait un certain respect. Où en était ce projet ?

Le fonctionnement d’une bibliothèque municipale ressemblait parfois à une usine à gaz. La décision finale avait-elle été prise ? Une date décidée pour de bon ?

J’ai senti un malaise chez mon hôte. Je me suis mise à tousser. Toujours ce fichu bretzel. Il m’a demandé si je voulais boire autre chose, je lui ai rappelé qu’il n’avait que du Perrier. J’attendais la suite

– J’ai fait une erreur.

À ces mots, j’ai su que c’était mort. J’ai voulu le contredire, lui dire qu’il avait fait de son mieux quand sa précision est tombée.

– J’ai viré Machin du programme, je l’ai remplacé.

Je n’ai pas osé demander par qui ? Il s’est resservi en Perrier, a vidé la bouteille.

– Mes collègues ne l’ont pas bien pris. Je vous dis les choses honnêtement, ma chère, ils n’ont pas supporté que je veuille lire mes textes à vos côtés. Pour eux, je ne suis que l’un des leurs, pas un poète. Je n’ai pas le droit de me positionner comme poète sur mon lieu de travail. J’ai voulu forcer un peu leur décision, ils se sont braqués. Ils ont tout annulé.

Le consoler ? J’ai pensé au café qui se trouvait en bas de chez lui. Et si on y descendait pour se changer les idées ?

Il a prononcé une réponse inaudible. Devant mon absence de réaction, il l’a répétée…

– Parfois, on croit bien faire.

… puis il m’a proposé de finir les bretzels avant de quitter les lieux.

 

F.Houdaer