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11/04/2024

"Pour vivre ici"

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Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente.
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul. 

Paul Eluard, Pour vivre ici 

 

01/04/2023

Le journal de René Fallet

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

Mon œuvre aurait pu être tout autre. Mais il aurait fallu travailler davantage. Merci bien ! J’ai voulu écrire justement pour ne pas travailler. Bah ! Il y a là-dedans de beaux morceaux choisis, comme dans le bœuf. 

 

Je n’écris plus de poèmes. Manque d’émotion. Ecrire pour quatre lecteurs, non, ce n’est pas possible. Pour moi seul, passe encore. De plus, je n’étais pas un grand poète, je ne perds pas grand-chose. On peut empiler sa poésie aux hasards d’un roman. 

 

Léautaud parlait en son temps de littérature de professeurs. Nous en sommes à la littérature d’étudiants. 

 

Léautaud a raison de manquer d’indulgence [vis-à-vis de ses confrères]. Employé, il n’a jamais eu à tirer à la ligne, défaut majeur de tous les écrivains ou journalistes professionnels. Je n’ai pas, moi, choisi la littérature, mais la liberté. La littérature mène à tout à condition d’y rester. 

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Ne pas offrir ses livres aux amis. Je ne les donne pas à Georges*, qui s’en passe admirablement mais s’en tire avec humour : « La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres, sauf les tiens. »

Les autres les empochent et ne m’en parlent plus, pour m’éviter sans doute la pêche – et la bredouille – aux compliments.

(…) Au début, ils sont contents voire flattés, de vous connaître. Devenus intimes, ils s’en foutent, plus rien de vous ne les étonne. Bien sûr, si je deviens Anouilh, leur intérêt se réveillera : ils seront les copains d’Anouilh, et lui taperont sur le ventre, de préférence en public. Excepté Georges, qui est déjà Anouilh. 

* : Brassens

 

Georges, à une heure du matin, s’affirme gaulliste. Je me dis, s’il est gaulliste, c’est qu’on est bourrés. On l’était. 

 

A ses tout débuts, Canetti, patron des Trois Baudets, pria Brassens de se choisir (on se demande bien pourquoi) un pseudonyme. « D’accord, fit Georges, je chanterai sous le nom de PÉPIN CADAVRE. » Et on ne parla plus de pseudonyme.

 

Oui, Brassens est un type exceptionnel. Ce qui ne me réconcilie pas avec le reste de l’humanité. 

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 J’aurais bien donné un grand jour d’amour de ma vie pour être l’auteur du "Vieil homme et la mer", ce bouquin devant lequel nos intellectuels font une moue de bon aloi. 

 

Un ami de cent ans : Baudelaire. Nous sommes restés très copains. 

 

J’ai laissé ma vieille Olivetti rouge. J’ai acheté une modeste Brother japonaise. Sous le gaullisme, j’achète le moins possible français. 

  

Vous qui vous levez, pensez à ceux qui dorment.

Vous qui dormez, pensez à ceux qui se lèvent. 

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Il n’y a que deux sortes de littérature, l’ennuyeuse et l’autre. On me passionnerait si on m’entretenait avec primesaut de la fabrication des verres de lampe en Tchécoslovaquie. Si mes romans ont ennuyé quelqu’un, je lui demande pardon, c’est qu’ils n’ont pas atteint leur but.  

 

Le principal intérêt d’une vie d’écrivain : nul besoin d’être intelligent toute l’année. Quatre ou cinq mois, et même moins, c’est bien assez.  

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 -Tu sens bon.

- C’est parce que je t’aime. 

 

Elle n’en porte pas. J’ôte les miennes et murmure : « Tu es mieux sans lunettes. »

 

Oui, les hommes sont égoïstes. Ils ne pensent qu’à elles. 

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La gauche, la vraie, est un mythe. Tout est de droite, dans la nature et dans l’homme. Surtout les gouvernements de gauche.  

 

Je ne veux pas manquer de moutarde, et j’en cache un tube dans ma bibliothèque, derrière la collection Seghers des Poètes d’aujourd’hui. 

 

22/10/2021

Brassens, cent ans aujourd'hui...

Ne croyant ni en Dieu, ni en une société parfaite, ni en une amélioration de l’homme, je suis désespéré. Les choses n’étant pas ce que je voudrais qu’elles fussent, j’ai tendance à râler, à rouspéter… Et puis je transforme ça en gaieté. En ironie. En humour. Ne voulant pas pleurer, parce que je suis quand même un type pudique, ne voulant pas trop non plus crier, ni me plaindre, ni pousser les cris souffrants des romantiques (au fond, je suis un romantique dénaturé…), alors je fais semblant d’être gai. Même devant moi, je n’aime pas pleurer.

Georges Brassens

 

24/01/2017

Fallet

René FALLET,fallet

Il est préférable de mourir à cinquante ans en ayant usé, abusé de l'existence sous toutes ses coutures, à l'envers, à l'endroit, couché, n'importe comment, pourvu qu'elle ait servi à quelque chose, que de la terminer à quatre-vingts ans sans un souvenir qui en vaille la peine, après avoir besogné comme un con pour des prunes, fait trente-six gosses à une rémouleuse de lentilles et avoir décroché des certificats de bonne conduite, de bonne tenue, de bon travail, à en fournir ses cabinets de papier hygiénique pour l'éternité…

René FALLET, "Banlieue sud-est"

 

31/07/2015

Vrac de vrac # jenesaisplus

D'abord, du local, une photo de ma chère place de la X-Rousse. Elle date de 1860, on y relève la présence de quelques spectres. Et cette question : nous, les membres du "Syndicat des poètes qui vont mourir un jour", à quel moment apparaîtrons-nous à l'état de fantômes ?

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Une brève revue de presse, ensuite. Un brin sérieuse.

Cet article consacré à la loi sur le renseignement qui vient d'être votée.

Cet autre sur "La déconnexion volontaire, nouvelle fracture numérique".

Ce troisième papier sur la souffrance animale (mais pas que) en été.

Pour "alléger" cette notule, un avertissement adressé à quelques amis grâce à un moustachu et à une guitare : 

 

26/08/2012

Compile Face-Bouquienne # 5

Frédérick Houdaer

est un artiste très très courageux & très très engagé qui ne craint pas de dire HAUT & FORT que... la poutine est un plat dégueulasse saturé de graisse. Voilà. / hurlait quand sa mère essayait de lui enfiler une cagoule dans les années 70. N'est donc pas prêt à se coiffer d'une espèce de chaussette géante à trou, en solidarité avec les Pussy Riots. Mon courage a ses limites. / encore impressionné par la pleine page que le journal Le Progrès a consacrée à la ville de Sète, où il est question de son port, de son Brassens, de son Valery, de son (ses) cimetière(s), avec l'interview d'une nana de l'office du Tourisme à la clé... Une pleine page du Progrès, ça fait plein de signes, celle-ci comptait au moins trois ou quatre articles... et PAS UNE LIGNE sur le Festival de Poésie Voix Vives qui s'y tient chaque année ! Chapeau... / en pleine injonction intra-musculaire ! / « J’en reviens au côté utilitaire des langues et ne puis que constater qu’il porte un détriment sérieux à ce qu’il y a en elles de beaucoup plus important qui est afférent à la cantilène et ce qu’elle signifie et au rythme et ce qu’il signifie, et au timbre, au registre, aux espacements, au silence, aux tenues, aux anacrouses, aux phénomènes de rationalité ou au contraire d’irrationalité connumérée, dinumérée, en bref, tout ce qu’il y a de si excitant et de si digne d’intérêt dans le débit prosaïque. C’est splendide, à vrai dire, d’entendre vibrer comme vibre un bocal dangereusement significatif cet instrument étourdissant qu’est un être. » Charles-Albert Cingria in *Florides helvètes et autres textes*, L'Âge d'Homme, 1983 (p.89) / Ciao Toppi

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/ La pire restauration de l'histoire ? / Claude Hagège : "Imposer sa langue, c'est imposer sa pensée" / à suivre... 

24/11/2011

Le Gang des Lyonnais # 1

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 « Je suis un homme de télévision, je la fais, et je sais que le meilleur moyen d’éteindre la lecture, de tuer toute curiosité, d’abandonner ses projets de voyage ou de refuser de sortir le soir, c’est d’allumer cette saloperie. »

Jacques Martin, in « L’autre journal » (1992)

06:52 Publié dans LyonnÈseries | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : martin, brassens

25/07/2011

Mon cadeau d'anniversaire (pour vous)

Avertissement : cette vidéo parle de littérature et d'amitié...

 

18/05/2011

Las de la porsherie ambiante...

... je ne m'astreindrai sûrement pas à résumer l'affaire...

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... me tournerai vers des valeurs sûres, envisagerai de vendre mes poèmes un par un plutôt qu'en recueil (histoire de me faire une marge plus importante), finirai pas trouver un Président pour lequel voter...

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... machinerai ce que je pourrai.