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11/06/2007

les yeux pleins d'écailles

Remerciements à Polyphème pour l'aide technique.

Commentaires

Article 2∞7-23 du Pode Cénal
(Loi n° 90-46à8 du 17 juin 2998, art. 17 - Journal officiel , 18 juin 2998)

Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d'enregistrer ou de transmettre l'image ou la représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère militant est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
Le fait de diffuser une telle image ou représentation, par quelque moyen que ce soit, de l'importer ou de l'exporter, de la faire importer ou de la faire exporter, est puni des mêmes peines.
Les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende lorsqu'il a été utilisé, pour la diffusion de l'image ou de la représentation du mineur à destination d'un public non déterminé, un réseau de télécommunications.
Les dispositions du présent article sont également applicables aux images anticonsuméristes d'une personne dont l'aspect physique est celui d'un mineur, sauf s'il est établi que cette personne était âgée de dix-huit ans au jour de la fixation ou de l'enregistrement de son image.

Écrit par : RatVit | 16/06/2007

"(...) Frustration et même angoisse névrotique sont désormais des états d’âme collectifs. Par exemple, les sous-prolétaires, jusqu’à il y quelques années respectaient la culture, et n’avaient pas honte de leur ignorance. Et ils étaient même fiers de leur propre modèle populaire d’analphabètes en possession toutefois du mystère de la réalité. Ils regardaient avec un certain mépris insolent les « fils à papa », les petits-bourgeois, desquels ils se dissociaient, même quand ils étaient obligés de les servir. Maintenant, au contraire, ils commencent à avoir honte de leur ignorance : ils ont abjuré leur propre modèle culturel (les très jeunes ne s’en souviennent même plus, ils l’ont complètement perdu.), et le nouveau modèle qu’ils cherchent à imiter ne prévoit pas l’analphabétisme et la grossièreté. Les jeunes sous-prolétaires – humiliés – effacent sur leur carte d’identité la mention de leur métier, pour la remplacer par la qualification d’ « étudiant ». Naturellement quand ils ont commencé à se sentir honteux de leur ignorance, ils ont commencé aussi à mépriser la culture (caractéristique petit-bourgeoise qu’ils ont tout de suite acquis par mimétisme). En même temps, le jeune petit-bourgeois, en se conformant au modèle « télévisé » - qui, étant voulu et créé par sa propre classe, lui est substantiellement naturel – devient étrangement grossier et malheureux. Si les sous-prolétaires se sont embourgeoisés, les bourgeois se sont sous-prolétarisés. La culture qu’ils produisent, étant de caractère technologique et étroitement pragmatique, empêche le vieil « homme » qui est encore en eux de se développer. De cela dérive en eux une espèce de recroquevillement des facultés intellectuelles et morales.

La responsabilité de la télévision dans tout cela est énorme. Non pas en tant bien sûr que « moyen technique », mais en tant qu’instrument du pouvoir et pouvoir en elle-même. Elle n’est pas seulement un lieu à travers lequel passent les messages, mais elle est un centre élaborateur de messages. Elle est le lieu où se concrétise une mentalité, qui autrement ne saurait pas où se loger.. C’est à travers l’esprit de la télévision que se manifeste concrétement l’esprit du nouveau pouvoir. Il n’y a aucun doute (on le voit par les résultats) que la télévision soit autoritaire et répressive comme jamais aucun moyen d’information au monde."

Pier Paolo Pasolini

Écrit par : cosmonaute | 18/07/2007

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