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01/01/2007

LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE

 



LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (1)



charles baudelaire

est un poète

il a touché une bourse en tant que tel

il est édité

chacun de ses différents recueils possède son code ISBN

on lit ses textes

sur différentes scènes

on en parle

dans de jolies revues

pourtant

il se souvient avoir offert à sa jeanne duval

il n’y a pas si longtemps de cela

à l’occasion de son anniversaire

un aspirateur

d’autres cadeaux entouraient l’engin à enrouleur de prise automatique

des présents plus beaux et moins utiles

mais il a bien offert

un aspirateur

emballé dans du papier-cadeau

à sa muse



qui accabler ?





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (2)



charles baudelaire

veut tourner un documentaire

sur des bestioles nocturnes

qui n’ont jamais connu l’honneur

d’un film animalier

les poissons d’argent qui virgulent chaque soir

sur le sol de ses toilettes



las

charles baudelaire n’a pas le sou

pour acheter une caméra

alors il demande une subvention

comme on la lui refuse

charles baudelaire casse la tête

d’un fonctionnaire de la culture



après

il va en prison

mais c’est déjà un autre épisode





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (3)



charles baudelaire

sent bien que son procès

s’annonce mal

alors

il saute dans un train

se rend sur une grosse montagne

pleine de neige

où il apprend à chausser les skis

sa jeanne duval est là

pour l’applaudir

quand il décroche sa première étoile





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (4)



à une jolie prostituée

charles baudelaire

montre ses initiales

allumées au dessus du distributeur automatique

de billets

façon de lui dire

fais-moi confiance





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (5)



roulant à vive allure

charles baudelaire aperçoit au dessus de l’A.6

un panneau lumineux

« DES HOMMES TRAVAILLENT

SOYEZ VIGILANTS »

il en attrape des frissons

les mains rivées sur son volant







LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (6)



charles baudelaire se fait du soucis

sa jeanne duval est entrée dans une secte

celle des généalogistes

elle harcèle les archives municipales

au poète

elle a des photos à montrer

celles de ses ancêtres

tous y sont

tout y est

constate charles baudelaire

les airs de vieille fille revêche

les superbes bacchantes

les beaux uniformes

les longues jupes

tout y est

à l’exception

des chevilles et des poignets

des gorges et des voix

reste sa jeanne duval

avec toutes ses preuves

de quoi ?





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (7)



charles baudelaire

anime des ateliers d’écriture

il demande à des gens qui ont payé pour cela

de décrire leur trousse

en quarante lignes minimum

cela lui laisse le temps

de réviser

le texte de son dernier poème

sobrement intitulé

« Dieu n’est pour rien dans la recrudescence des vols de sacs plastique »





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (8)



devant le distributeur de pailles du Mac’Do

charles baudelaire rencontre zarathoustra

qui lui souffle

les poètes mentent trop

charles baudelaire ne cherche pas à le contredire

il est pressé de ramener son plateau

à sa jeanne duval qui a un appétit de louve





LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (9)



charles baudelaire

relit

ce que l’on a écrit

sur son compte

il y a de quoi

en être accablé

la preuve

sitôt reposées toutes ces inepties

charles baudelaire

reprend du fromage

22:15 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Baudelaire

09/10/2006

Lundi 9 octobre

       Un texte inédit de moi, et plusieurs autres signés de la wild bunch, ici.

 

05/09/2006

R de jeu

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ÈRE DE JEUX

 

 

square

 

square

 

square

 

gratter la terre là où elle n’existe plus

 

mais ça ne fait rien

 

on finit toujours par dénicher quelque chose

 

alors on gratte

 

avec le seau plus qu’avec le râteau

 

on ne tient pas à avoir le sens pratique trop développé

 

trop tôt

 

les outils sont recouverts de motifs rigolos

 

cela n’empêche personne

 

de s’appliquer à la tâche

 

on gratte fouille creuse

 

et on trouve

 

on trouve à ramasser des cailloux

 

jusque dans les endroits les plus incongrus

 

sous les semelles des parents

 

ou dans la serrure du portillon par exemple

 

on ne porte pas les cailloux à la bouche

 

surtout pas

 

on a passé l’âge de faire des frayeurs faciles aux grandes personnes

 

on voit plus loin

 

on échafaude

 

on “ tire des plans sur la comète ”

 

on ne sait pas très bien ce que signifie cette expression

 

on l’a entendue la veille

 

on l’a trouvée chouette

 

on l’a prise

 

 

square

 

square

 

square

 

on garde les cailloux prisonniers dans son poing gauche

 

pourquoi le gauche ?

 

parce que c’est le poing le plus méchant

 

on le sait

 

on n’a pas eu besoin d’une grande personne

 

pour l’apprendre

 

on escalade le petit muret d’une seule main

 

on se cramponne au grillage branlant

 

là encore d’une seule main

 

on jette les cailloux de l’autre côté

 

où ?

 

de l’autre côté

 

 

square

 

square

 

square

 

on grimpe sur l’avion-balançoire

 

monté très haut sur ressort

 

en l’attaquant par le flanc droit

 

parce que c’est plus facile de l’escalader de ce côté là

 

une fois qu’on est installé à ses commandes

 

on se jette dans les orages

 

dans des cyclones qui ne portent pas de nom

 

c’est à ce genre de détail

 

qu’on reconnaît les cyclones les plus violents

 

on pourrait apprendre ces choses aux grandes personnes

 

mais on n’en a pas l’envie

 

 

square

 

square

 

square

 

la convoitise nous fait redescendre sur terre

 

on veut le ballon de l’autre

 

on ne peut pas le chiper au vu et au su de tous

 

avant on pouvait

 

plus maintenant

 

on veut se faire bien voir

 

corriger son image

 

on ramasse un biberon tombé

 

la tétine la première

 

on reçoit des félicitations

 

on en profite

 

on vient de créer son association

 

alors on demande des subventions

 

quand on les obtient

 

c’est bien

 

quand on se les voit refusées

 

ça ne va pas

 

on commence à se faire des cheveux blancs

 

puis plein d’autres maladies

 

 

square

 

square

 

square

 

on essaie d’autres manèges

 

on s’en lasse en trois secondes deux dixième

 

on change de femme

 

on essaie de déménager un banc

 

sous le regard amusé des grandes personnes

 

elles ne croient pas en notre révolte

 

elles ne misent pas un bonbec sur notre insurrection

 

elles ont raison

 

on ne fait pas bouger le banc d’un millimètre

 

même en s’y mettant à plusieurs

 

on court dans tous les sens

 

il faut bien compenser notre frustration

 

quel que soit notre âge

 

on pousse la provocation

 

on veut escalader le toboggan

 

par le mauvais côté

 

on menace de manger notre soupe

 

avec une fourchette

 

ce soir même

 

 

square

 

square

 

square

 

on entend sans les voir

 

les joueurs de tennis qui s’affrontent sur le terrain voisin

 

on s’amuse à reprendre leurs cris de victoire

 

ou de rage

 

et l’on commence à aimer

 

prendre des insolations en haut du manège

 

caresser des chiens inconnus

 

peut-être féroces

 

on oublie d’ouvrir le capot de sa voiture

 

de vérifier ses niveaux

 

on espère être seul

 

le jour de l’accident

 

on n’en est même pas certain

 

 

square

 

square

 

square

 

 

on veut sentir

 

ressusciter en nous

 

l’enfant aux doigts dans la prise

 

l’enfant traversé

 

 Frédérick Houdaer

extrait de "ANGIOMES", éditions de la Passe du Vent

29/04/2006

Samedi 29 avril

Le week-end dernier, j’ai participé à un marathon d’écriture d’une durée de 42 heures. Un texte inédit ici.

 

21/03/2006

Fantaisie urbaine (et inédite)

Printemps. Et pluie sur Thonon-les-bains où je co-anime un atelier en compagnie du musicien Stéphane Lam (« irrésumable », tel est l’adjectif qui lui conviendrait le mieux).

Le portable contre mon oreille, sur le bord d’un lac qui a enfin décidé à se montrer après un épisode nocturne et un autre brouillardeux, j’apprends la fin de mon aventure avec Lyon-Capitale. Il me reste quatre « Fantaisies urbaines » sur les bras. Je vous livre celle-ci :

PLACARD SEDITIEUX

Quand le lyonnais Henri Béraud (prix Goncourt en 1922, condamné au bagne vingt-trois ans plus tard) s’est baladé Place Bellecour pour écrire sa « Promenade autour du cheval de bronze », il n’a guère évoqué le Mac Do où je rédige ces lignes. On lui pardonnera cet oubli.

Dans ce lieu saturé de graisse et de sucre, borné WIFI jusque dans les toilettes, je me livre à la moins branchée des activités. Je me fais du bien. Je bouquine quelques travaux d’historiens, en parfait autodidacte. Je complète ma cartouchière, tandis qu’au dehors croissent l’arrogance des puissants et le ressentiment des sans-grades. Je finis mon menu XL en apprenant qu’à la Libération, chaque lyonnais avait perdu en moyenne dix kilos. Je découvre qu’à d’autres époques fleurissaient sur les murs de Lyon des « placards séditieux » signés « Le Povre » (sic). Je note ce genre de détails, m’amuse à lister ceux de mes contemporains qui mériteraient de se prendre ce genre de placard en pleine figure.

Je vais débarrasser mon plateau, retourne à ma place, à ma lecture et à mes « joyeurs d’espée ». J’apprends qu’en 1909 un des employés de l’usine Berliet de Monplaisir s’appelait Jules Bonnot. J’espère qu’à SEB, quelqu’un lira ces lignes.

Mes voisines de table causent de la grippe aviaire et de l’Ain tout en dévorant leurs chicken nuggets. Je continue de me piquer avec la plume de quelques érudits.

Jean Butin(1) a fait un énorme travail pour moi. Il a constaté que, sur les centaines de rues lyonnaises, quatorze d’entre elles perpétuent le souvenir d’une femme. Pas vingt, pas quinze, quatorze ! « 3 religieuses, 6 bienfaitrices, 3 résistantes, une aviatrice, et… Juliette Récamier ». Gageons qu’avec une Ségolène Royal en tête des sondages, les Collombophiles rééquilibreront la balance (mais que l’on ne compte pas sur eux pour donner à une rue le nom de l’écrivain mentionné en début de cette Fantaisie).

L’ami Gnafr’ me rejoint, les doigts pleins de ketchup lors même qu’il n’a pas attaqué son Big Mac. Il me tient un discours que je résumerai d’un « Pas de Vélo’v pour la banlieue, bien fait pour vos gueules les pauvres ». Contrairement à lui, je doute que la frustration occasionnée provoque une nouvelle « Grande Rebeyne » (du nom de l’un des plus importants soulèvements populaires qu’ait connu la ville).

Gnafr’ me tend un exemplaire du Progrès. À l’intérieur, une interview de Gérard Collomb où il est dit qu’il se Pradélise sans que cela fasse sourciller l’intéressé. Gérard tient plutôt la forme. Philippe Muray est mort. Lyon-Capitale vient de sauver sa peau. La roue tourne. Nous vivons à une époque où les duels sont interdits et les menus XXL autorisés. Préparons-nous à une grande opération de « Vivre ensemble ». 

(1) « Ces lyonnaises qui ont marqué leur temps », éditions ELAH

02/03/2006

ATELIÉ D’ÈKRITUR (2)

dans le blockhaus

les profs se teignent

les cheveux

en rouge

elles en éclaboussent

les copies

qu’elles corrigent

les élèves se rongent

les ongles

mordent

leurs stylos

lèvent

un doigt

jusqu’à leur nez

lisent

le journal

gratuit

ne lisent pas

les manuels

scolaires

ne lisent pas

tout court

28/02/2006

CERTITUDES ? (atelier d'écriture 1)

je suis debout

ils sont assis

c’est moi l’écrivain

mais c’est eux qui écrivent

c’est eux qui se perdent

au pays de Neverland

m’entendent-ils citer

Rimbaud

Flaubert

Bruce Lee ?

m’entendent-ils trop parler ?

est-ce que je les gêne

à marcher de long en large

à les inviter à ceci

à les mettre en garde contre cela 

à prétendre sentir la pente de leur écriture

malgré ma sinusite chronique ?

est-ce que ma voix

mon corps

les gênent pour écrire ?

est-ce l’inverse qui se produit ?

est-ce le fait qu’ils écrivent

qui m’anime ?

je ne verrai pas la fin de tout cela

personne ne la verra

le guidon nous sort de la tête

et nous chargeons sur une route

avec laquelle nous finissons

par nous confondre

25/01/2006

TRIOMPHE INTIME

nous posons pour un peintre 

dont l’atelier disparaîtra dans un incendie

pour un photographe qui a oublié

de charger son appareil

pour un voyeur amnésique

pour une caméra reliée

à un centre de contrôle

où tout le monde

même le chien

fait la sieste

15:15 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie

16/09/2005

2005

c’est l’année du coq

 

je n’y peux rien

 

c’est mon année

 

qu’on se le dise

 

qu’on le colporte

 

jusqu’à ce que l’information me revienne

 

aux oreilles