22/01/2007
Lundi 22 janvier
je la vois
grimper
dans un bus qui ressemble
à un vaisseau spatial
je la vois
faire poinçonner
son A.D.N
je la vois
disparaître
au milieu des passagers qui sont autant
d’extraterrestres
je suis le seul
être
humain
qu’elle connaît
je le lui crie
en vain
j’essaye de l’écrire
sur une vitre du bus
j’ai le bout des doigts gelé
quand l’engin quitte la station
il ne me reste plus qu’à créer une secte
certains ne se sont pas gênés de le faire
avec moitié moins de visions
moitié moins de blessures
21:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
18/01/2007
NE MÊME PAS ÊTRE CERTAIN DE LA CHUTE
balcon lumière
sur le point de se décrocher
il tient à un clin d’œil
qu’elle me lancera
qu’elle ne me lancera pas
peut-être me l’a-t-elle déjà lancé
peut-être l’ai-je raté
je n’ai rien appris
concernant la loi de la pesanteur
ou j’ai tout oublié
je ne vois pas venir
le choc
il me faudrait des yeux
plus que des yeux
pour cela
21:25 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
06/01/2007
NOUS Y SOMMES
rituel informatique
double-cliquer
sur l’ICÔNE AVEC RACCOURCI
comme une double prosternation
incliner sa flèche
la poser sur la BARRE DES TÂCHES
mon ordinateur fait de plus en plus
de bruit
pas mes livres
21:20 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, informatique
01/01/2007
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (1)
charles baudelaire
est un poète
il a touché une bourse en tant que tel
il est édité
chacun de ses différents recueils possède son code ISBN
on lit ses textes
sur différentes scènes
on en parle
dans de jolies revues
pourtant
il se souvient avoir offert à sa jeanne duval
il n’y a pas si longtemps de cela
à l’occasion de son anniversaire
un aspirateur
d’autres cadeaux entouraient l’engin à enrouleur de prise automatique
des présents plus beaux et moins utiles
mais il a bien offert
un aspirateur
emballé dans du papier-cadeau
à sa muse
qui accabler ?
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (2)
charles baudelaire
veut tourner un documentaire
sur des bestioles nocturnes
qui n’ont jamais connu l’honneur
d’un film animalier
les poissons d’argent qui virgulent chaque soir
sur le sol de ses toilettes
las
charles baudelaire n’a pas le sou
pour acheter une caméra
alors il demande une subvention
comme on la lui refuse
charles baudelaire casse la tête
d’un fonctionnaire de la culture
après
il va en prison
mais c’est déjà un autre épisode
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (3)
charles baudelaire
sent bien que son procès
s’annonce mal
alors
il saute dans un train
se rend sur une grosse montagne
pleine de neige
où il apprend à chausser les skis
sa jeanne duval est là
pour l’applaudir
quand il décroche sa première étoile
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (4)
à une jolie prostituée
charles baudelaire
montre ses initiales
allumées au dessus du distributeur automatique
de billets
façon de lui dire
fais-moi confiance
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (5)
roulant à vive allure
charles baudelaire aperçoit au dessus de l’A.6
un panneau lumineux
« DES HOMMES TRAVAILLENT
SOYEZ VIGILANTS »
il en attrape des frissons
les mains rivées sur son volant
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (6)
charles baudelaire se fait du soucis
sa jeanne duval est entrée dans une secte
celle des généalogistes
elle harcèle les archives municipales
au poète
elle a des photos à montrer
celles de ses ancêtres
tous y sont
tout y est
constate charles baudelaire
les airs de vieille fille revêche
les superbes bacchantes
les beaux uniformes
les longues jupes
tout y est
à l’exception
des chevilles et des poignets
des gorges et des voix
reste sa jeanne duval
avec toutes ses preuves
de quoi ?
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (7)
charles baudelaire
anime des ateliers d’écriture
il demande à des gens qui ont payé pour cela
de décrire leur trousse
en quarante lignes minimum
cela lui laisse le temps
de réviser
le texte de son dernier poème
sobrement intitulé
« Dieu n’est pour rien dans la recrudescence des vols de sacs plastique »
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (8)
devant le distributeur de pailles du Mac’Do
charles baudelaire rencontre zarathoustra
qui lui souffle
les poètes mentent trop
charles baudelaire ne cherche pas à le contredire
il est pressé de ramener son plateau
à sa jeanne duval qui a un appétit de louve
LES PALPITANTES BIEN QUE FORT PEU SEXUELLES AVENTURES DE CHARLES BAUDELAIRE AU XXIème SIECLE (9)
charles baudelaire
relit
ce que l’on a écrit
sur son compte
il y a de quoi
en être accablé
la preuve
sitôt reposées toutes ces inepties
charles baudelaire
reprend du fromage
22:15 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Baudelaire
09/10/2006
Lundi 9 octobre
07:20 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
05/09/2006
R de jeu
06:00 Publié dans a.2) MES TEXTES, mes clics sans mes claques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, La Valette du Var, square
29/04/2006
Samedi 29 avril
10:20 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marathon d'écriture, les (h)auteurs, Là Hors De
21/03/2006
Fantaisie urbaine (et inédite)
Le portable contre mon oreille, sur le bord d’un lac qui a enfin décidé à se montrer après un épisode nocturne et un autre brouillardeux, j’apprends la fin de mon aventure avec Lyon-Capitale. Il me reste quatre « Fantaisies urbaines » sur les bras. Je vous livre celle-ci :
PLACARD SEDITIEUX
Quand le lyonnais Henri Béraud (prix Goncourt en 1922, condamné au bagne vingt-trois ans plus tard) s’est baladé Place Bellecour pour écrire sa « Promenade autour du cheval de bronze », il n’a guère évoqué le Mac Do où je rédige ces lignes. On lui pardonnera cet oubli.
Dans ce lieu saturé de graisse et de sucre, borné WIFI jusque dans les toilettes, je me livre à la moins branchée des activités. Je me fais du bien. Je bouquine quelques travaux d’historiens, en parfait autodidacte. Je complète ma cartouchière, tandis qu’au dehors croissent l’arrogance des puissants et le ressentiment des sans-grades. Je finis mon menu XL en apprenant qu’à la Libération, chaque lyonnais avait perdu en moyenne dix kilos. Je découvre qu’à d’autres époques fleurissaient sur les murs de Lyon des « placards séditieux » signés « Le Povre » (sic). Je note ce genre de détails, m’amuse à lister ceux de mes contemporains qui mériteraient de se prendre ce genre de placard en pleine figure.
Je vais débarrasser mon plateau, retourne à ma place, à ma lecture et à mes « joyeurs d’espée ». J’apprends qu’en 1909 un des employés de l’usine Berliet de Monplaisir s’appelait Jules Bonnot. J’espère qu’à SEB, quelqu’un lira ces lignes.
Mes voisines de table causent de la grippe aviaire et de l’Ain tout en dévorant leurs chicken nuggets. Je continue de me piquer avec la plume de quelques érudits.
Jean Butin(1) a fait un énorme travail pour moi. Il a constaté que, sur les centaines de rues lyonnaises, quatorze d’entre elles perpétuent le souvenir d’une femme. Pas vingt, pas quinze, quatorze ! « 3 religieuses, 6 bienfaitrices, 3 résistantes, une aviatrice, et… Juliette Récamier ». Gageons qu’avec une Ségolène Royal en tête des sondages, les Collombophiles rééquilibreront la balance (mais que l’on ne compte pas sur eux pour donner à une rue le nom de l’écrivain mentionné en début de cette Fantaisie).
L’ami Gnafr’ me rejoint, les doigts pleins de ketchup lors même qu’il n’a pas attaqué son Big Mac. Il me tient un discours que je résumerai d’un « Pas de Vélo’v pour la banlieue, bien fait pour vos gueules les pauvres ». Contrairement à lui, je doute que la frustration occasionnée provoque une nouvelle « Grande Rebeyne » (du nom de l’un des plus importants soulèvements populaires qu’ait connu la ville).
Gnafr’ me tend un exemplaire du Progrès. À l’intérieur, une interview de Gérard Collomb où il est dit qu’il se Pradélise sans que cela fasse sourciller l’intéressé. Gérard tient plutôt la forme. Philippe Muray est mort. Lyon-Capitale vient de sauver sa peau. La roue tourne. Nous vivons à une époque où les duels sont interdits et les menus XXL autorisés. Préparons-nous à une grande opération de « Vivre ensemble ».
(1) « Ces lyonnaises qui ont marqué leur temps », éditions ELAH
09:20 Publié dans a.2) MES TEXTES, LyonnÈseries, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Béraud, Fantaisies urbaines, Lyon-Capitale, Collomb, Lam, Muray, Butin
02/03/2006
ATELIÉ D’ÈKRITUR (2)
les profs se teignent
les cheveux
en rouge
elles en éclaboussent
les copies
qu’elles corrigent
les élèves se rongent
les ongles
mordent
leurs stylos
lèvent
un doigt
jusqu’à leur nez
lisent
le journal
gratuit
ne lisent pas
les manuels
scolaires
ne lisent pas
tout court
08:35 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, atelier d'écriture