29/03/2005
aux marches du Palais
Nous parlons littérature, Montréal (Cécile y a également effectué une résidence d’auteur et a pris l’habitude d’y vivre six mois par an), frelons (qui lui posent des problèmes sur son terrain drômois et composent le pire de mes cauchemars d’enfance depuis le jour où j’ai été coursé par tout un essaim, plus « Orphelin de Perdide » que moi, tu meurs !), manuscrits de François (en exclu mondiale, j’ai lu et commenté les deux derniers : « Pompes Funèbres » et « Bossalo »), Calaferte (que Cécile a bien connu), Chantal Pelletier (sa résidence d’auteur à Montréal est plus récente)…
Avec François, nous allons visiter le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives.
Enfant (j’habitais dans le nord de la France), j’étais un inconditionnel du Facteur. À mes yeux, il était l’artiste idéal. Quand j’ai visité une première fois son Palais, âgé de 15 ans, la désillusion a été rude. Vingt ans plus tard, j’y retourne. Je me surprends à être ému. Quand un autodidacte rencontre un autre autodidacte…
Cécile nous parle du reportage qu’elle a voulu consacrer au Facteur Cheval il y a quelques années. Bien sûr que de son vivant, tous ses proches l’ont pris pour un cinglé. Cécile nous raconte sa rencontre avec les petites-filles du facteur. Des dizaines d’années après sa mort, alors que la consécration officielle (Malraux et cie) était passée par là, les membres de sa famille n’avaient pas changé de regard sur lui !
Suite de la visite du Palais du Facteur :
Ses auto-citations écrites sur les murs de son palais, truffées de fautes d’orthographe (elles ont mystérieusement disparues quand les phrases du facteur sont reproduites dans les brochures touristiques, blasphème !).
« La vie est combats »
« Ce que Dieu écrivit sur ton front’arivera »
Il sait aussi bien faire parler sa femme que sa brouette :
« Je suis fidèle compagne
du travailleur intelligent
qui chaque jour dans la campagne
cherchait son petit contingent »
« Moi, sa brouette, j’ai eu cet honneur
d’avoir été 27 ans sa compagne de labeur »
À l’intérieur du Palais : « J’ai voulu dormir ici ».
J’attire l’attention de François sur cette formule irrésistible que l’on retrouve en plusieurs endroits du palais, et que l’on pourrait faire figurer sur les quatrième de couv’ de nos livres :
« TRAVAIL D’UN SEUL HOMME »
Nous avons beaucoup ri. Et je n’ai pas manqué d’acheter un portrait-carte postale du grand homme. Dire qu’il a commencé son œuvre à 43 ans ! À 70, il la finissait pour s’atteler à son tombeau qu’il acheva à 86 ans, juste avant de mourir).
(1) par déontologie, Cécile a toujours refusé les cadeaux. Un jour, un peintre qui avait appris indirectement qu’elle aimait son travail, lui a envoyé trois petites œuvres. Elle les lui a renvoyées avec un mot d’explications, je ne peux pas accepter, etc. Le type les lui a renvoyées à son tour, mais pas du tout, vous n’avez pas compris, je ne tiens pas à vous demander quoi que ce soit, mais simplement à, etc. Elle les lui a renvoyées une nouvelle fois avec un mot « si, à l’avenir, vous faites une exposition, soyez certain que je n’en parlerai pas… »
10:50 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Facteur Cheval, Philippe, Barcelo, Calaferte, Pelletier, Léon, Mignot
21/03/2005
Lundi 21 mars
Sur la TAZ. Très riche et très discutable.
10:45 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TAZ, Bey, pirate
20/03/2005
Dimanche 20 mars
Je saisis mon « Petit Robert » pour chercher les définitions de « provende », de « ferler »…
10:40 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre des Asphodèles, Manner, Lamiche
19/03/2005
Samedi 19 mars
Cet ami d’ami qui trimballe avec lui son ordi tout au long de sa virée croix-roussienne. À minuit passé, il ouvre son ordi et exhibe les photos hilarantes de ses parents qu’il conserve sur son disque dur (un diaporama montrant sa mère en train de plonger dans l’eau lui arrache des larmes de rire).
10:40 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2005
Vendredi 18 mars
En début d’après-midi, je me rends à la prison Saint-Paul (sise tout contre la gare de Perrache et les quais du Rhône). Ce n’est pas une première. J’y retrouve Sylvie et Fabienne du groupe « Abus de langage », une association de lecteurs à voix haute. Il est prévu que nous lisions, que nous échangions quelques textes avec des détenus (je ne suis pas venu seul, mais accompagné de John Fante, de Withman et cie). Je n’évoquerai pas les petits problèmes que nous avons rencontrés dès l’entrée, je tiens à ce que nous puissions continuer à intervenir dans ces murs (fréquence prévue, tous les quinze jours).
Ceux qui ont lu mon premier livre publié (« L’idiot n°2 ») se souviennent qu’il y était abondamment question de la prison, des prisons, ainsi que de zen et de vedanta à la sauce Frédérick (où réside la dernière action possible, la vraie liberté, la marge de manœuvre inaliénable, avec un zest de hold-up par ci, une scène de poursuite par là, etc.).
À peine m’étais-je assis autour d’une table, entouré de huit détenus, que l’un d’entre eux me tend quelques feuilles photocopiées. Une nouvelle de Zweig (extraite de quel recueil ?) intitulée « VIRATA ». Comme son titre l’indique, l’histoire se passe en Inde, et le conte s’ouvre sur deux citations des Upanishads. Exemple :
« Ce n’est pas en évitant d’agir qu’on se libère en vérité de l’action,
Jamais on ne parvient à s’en rendre entièrement libre, fût-ce un instant. »
Moi : - Pourquoi vous me refilez cette nouvelle ?
Le détenu : - Pour que vous la lisiez. Vous connaissez Zweig ?
- Oui. Mais pas ce texte là…
- Emmenez-le chez vous, quand vous sortirez, tout à l’heure.
- Je le lis et vous le ramène, promis.
Évidemment, cet homme n’avait pas lu mon « Idiot » (je ne me suis pas présenté comme auteur). Pourquoi est-ce à moi et non à Fabienne ou à Sylvie qu’il a refilé cette nouvelle de Zweig ?
10:30 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prison, zweig, swiatly, vedanta, upanishads, abus de langage, fante
16/03/2005
Jeudi 16 mars
Aujourd’hui, j’apprends qu’il fréquente l’église. Et je ne suis pas surpris.
10:30 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, église, altermondialisme
15/03/2005
Eric Dejaeger
Extraits :
« LES CHOSES À MOITIÉ
Je m’habille tout en noir. Ou tout en bleu. Parfois en noir et en bleu, voire en bleu et noir. Dans ces deux derniers cas, j’ai l’impression de n’être qu’à moitié moi-même, l’autre moitié perdue dans le panier à linge sale. »
« JARDIN L’HIVERNuit froide et claire de janvier. Pendant une heure, j’ai suivi la course de je ne sais combien d’avions. Aucun n’a percuté une étoile. À croire qu’elles ne signifient rien pour les terroristes. »
On peut le commander en librairie ou envoyer un chèque de 15 euros à l’ordre de MEMOR à l’adresse suivante :Microbe, Launoy 4, (B-) 6230 Pont-à-Celles Belgique
10:25 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Dejaeger, poésie, Belgique, Microbe, Memor, Hock
12/03/2005
Le dernier caravansérail
Le dernier caravansérail de Ariane Mnouchkine au Palais des Sports de Lyon. J’arrive un quart d’heure avant le début du spectacle, sans billet. Devant l’entrée, on cherche des places, on n’en vend pas (public Téléramesque). Je m’inscris sur une liste d’attente. Quand sonne l’heure du début du spectacle, je suis le dernier sur cette liste d’attente, le dernier qu’on laisse entrer dans la salle, le dernier à chercher une place dans les gradins. N’en trouvant pas, je m’assois sur une marche. On vient me chercher pour m’installer au premier rang. À l’extrême gauche (vu de la scène). En face d’une rampe par où ne cesseront de passer, courant et portant du matériel, frôlant mes genoux, des dizaines de comédiens trois heures durant. Vingt centimètres derrière moi, une présence verticale : Ariane Mnouchkine. Voilà, cela peut commencer, je suis dedans.
Ariane est le plus beau de tous les prénoms. Ma fille en sait quelque chose.10:20 Publié dans planches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Mnouchkine, théâtre, Palais des Sports de Lyon
11/03/2005
Vendredi 11 mars
« 9 songs » bien moins intéressant que « Intimité » de Chéreau (dans les deux cas, sex in London). Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est une question d’âge ! À 20 ans, j’aurais aussi préféré le Chéreau (son meilleur film).
Ce que j’ai le plus apprécié dans le film de Winterbottom, c’est la fermeté avec laquelle il s’en tient à son parti-pris de départ : une scène de concert, une scène de sexe, une scène de concert, une scène de sexe... Refus de tout ressort dramatique.
10:15 Publié dans où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : 9 songs, Intimité, Chéreau, Winterbottom, sexe, concert