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14/12/2020

Anouilheries #3

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Hector : - Vous êtes cruelle.

Eva : - Vous me déplaisez. C’est ma façon de vivre ; je suis cruelle avec ce qui me déplaît. Mais en revanche, quand quelqu’un me plaît, je suis capable de tout.

- Ah ! Pourquoi ne puis-je pas réussir à vous plaire une seconde fois ?

- Vous le savez bien, vous n’êtes plus le même.

- Quelle horrible absence de mémoire ! Je vous l’ai dit, ce déguisement, c’était une fantaisie d’aristocrate (…).

- Je conserve avec plaisir le souvenir d’un jeune homme qui m’a parlé dans le parc. Retrouvez-le. J’en serai peut-être encore amoureuse.

- C’est une aventure ridicule ! Si vous consentiez au moins à me mettre sur la voie. Dites-moi seulement si j’avais une barbe quand je vous ai plu.

- Je vous ai répondu que cela ne m’amuserait plus si je vous le disais.

- Vous reconnaissez ma voix, mes yeux pourtant ?

- Oui, mais cela ne suffit pas.

- J’ai la même taille ! Je suis grand, bien fait. Je vous assure que je suis bien fait.

- Je ne crois qu’aux visages.

- C’est horrible ! Je ne retrouverai jamais sous quelle forme je vous ai plu. Ce n’était pas en femme, au moins ?

- Pour qui me prenez-vous ? 

 

Anouilh, « Le bal des voleurs » (illustration : Eduard Thöny)

 

 

13/12/2020

Où écrire

« J’écris sur les tables de cafés, parce que je ne saurais me passer longtemps du visage et de la voix humaine (…) j’écris dans les salles de cafés ainsi que j’écrivais jadis dans les wagons de chemins de fer, pour ne pas être dupe de créatures imaginaires, pour retrouver d’un regard jeté sur l’inconnu qui passe, la juste mesure de la joie et de la douleur. »

Bernanos, préface aux "Grands cimetières sous la lune"

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10/12/2020

Et vous...

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... vous la sentez comment cette année 2021 (qui pointe sa truffe gelée) ?

Merci de laisser vos prédictions en commentaires.

 

07/12/2020

ESTAMINETC.

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Jacques Truphémus

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truphémus,bar,café

 

06/12/2020

À TEMPS

engeances,la passe du vent

 

des règles non écrites

 

j'en ai trouvées la nuit

 

j'en ai trouvées à la piscine municipale

 

le jour où j'ai oublié mon maillot

 

j'en ai trouvé à une hauteur raisonnable

 

mais largement suffisante pour me donner le vertige

 

j'en ai trouvé sous le pas de charlatans remarquables

 

j’en ai trouvé

 

les jours de panne

 

les jours de grève générale insuffisamment suivie

 

ces règles non écrites concernaient

 

l'humour d'une respiration

 

des odeurs non répertoriées dans la littérature française

 

des chansons mortes

 

la politesse des rois et des manants

 

l'humidité d'une femme

 

la sècheresse d'une autre femme

 

le jeu de l'asphalte sous la chaleur

 

le jeu de l’eau en hiver

 

le craquement d'une vie d’homme

 

tout ce que nous produisons et que seuls

 

les animaux

 

perçoivent

 

afin de nous éviter

 

 

F.Houdaer, "ANGES PROFANES"

 

engeances,la passe du vent

 

 

05/12/2020

Anouilheries #2

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Lady Hurf : - Prenez une décision !

Lord Edgard : - Je vais faire venir un détective en spécifiant que je le veux honnête.

- Jamais, entendez-vous ! S’il est honnête, il sentira mauvais et il courtisera mes femmes de chambre. Ce sera intenable. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi je vous dis tout cela. Je m’ennuie comme une vieille tapisserie.

- Oh ! chère amie…

- Je ne suis pas autre chose.

- Vous avez été si belle.

- Oui. Vers 1900. 

 

Anouilh, « Le bal des voleurs » (illustration : Eduard Thöny)

 

19:08 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anouilh, thöny

02/12/2020

V.G.E.

Otez-moi d'un doute... mais toutes ces nécros qui fleurissent un peu partout, elles n'étaient pas déjà un peu prêtes ?

 

01/12/2020

Pour dire les choses simplement...

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... La (grosse) ville, sans ses cafés & restaurants & théâtres & salles de concert, cela ne présente plus grand intérêt.

Mieux (ou pire)... découvrir grâce à l'année 2020 à quel point un centre-ville se transforme aisément en prison.

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30/11/2020

Anouilheries #1

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- On connaît toujours trop de gens. D’ailleurs, j’ai horreur des histoires de noyés. Votre pauvre oncle nageait comme une clé. Il s’est noyé sept fois. Je l’aurais giflé. 

Anouilh, « Le bal des voleurs » (illustration : Eduard Thöny)

 

09:10 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anouilh, thöny, noyade