12/06/2017
"La joie qui avance chancelante..."
La vie, man, la vie. Du jamais vu, je te le dis, de l’inédit jusqu’à aujourd’hui. Contemple et apprends, contemple et apprends. Tiens-toi tranquille et sache que la vie n’est que le bavardage de Dieu. Souvent, ce bavardage n’est que ça : du bavardage. Dieu divague, ou plutôt il semble divaguer. Il fait comme s’il divaguait, la canaille, ça fait partie de son éternel jeu de cache-cache. Un débit ininterrompu de situations, de collisions en apparence sans queue ni tête, de drames et de merveilles, parfois, entre surexcitation et abattement. Et puis il arrive que tout d’un coup, si tu regardes, si tu te tiens tranquille et que tu regardes calmement, la cohérence se fait jour. Le sens de ce discours selon toute apparence insensé se révèle et te foudroie. Le monde cesse d’être ce conte plein de bruit et de fureur raconté par un idiot et qui ne signifie rien. Ou, plus précisément, il demeure un conte plein de bruit et de fureur, mais plein de silence et d’amour, aussi, dit par une incommensurable intelligence et dont le sens fulgurant échappe à toute appréhension rationnelle, mais qui est pourtant bien là, de toute éternité.
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18/03/2016
Au revoir, Denise
08:31 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : denise desjardins, desjardins
07/05/2013
"Je n'ai jamais dit que j'étais un grand poète..."
« Je ne savais pas qui j’étais, où j’allais, ce que signifiait le monde, de quoi les femmes étaient faites. La seule chose que je savais, c’est qu’il me fallait garder des traces de cette petite vie qui était la mienne (…) Je n’ai jamais dit que j’étais un grand poète ; je n’ai jamais essayé de faire croire que j’étais autre chose qu’un poète mineur et un faiseur de chansons. Je ne sais même pas quel nom coller à cette activité. Laissons aux spécialistes le soin de donner les appellations. J’ai seulement dit que j’avais tout consigné. Tout est là. J’ai accompli exactement ce que je m’étais proposé au départ, témoigner de mon voyage sans jamais porter de jugement. Mais le voyage est là. On ne peut pas en douter. »
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02/09/2012
"Chamanes au fil du temps"
- Vous ne connaissez jamais vraiment les yoshi ; ils sont comme quelque chose que vous reconnaissez et, en même temps, ils sont différents – comme quand je vois un jaguar – il y a quelque chose en lui qui ressemble au jaguar, mais peut-être aussi quelque chose qui ressemble à l’homme – et il change… » Pour les Yaminahua, les yoshi échappent à toute définition univoque. Ils sont toujours « comme… et pas comme », « les mêmes… mais différents ».
Apprendre à être chamane consiste donc à apprendre à chanter, à entonner les chants au rythme puissant, à patiemment tisser des images verbales formulées dans le langage métaphorique et abstrus du chant chamanique, et à les suivre. « La chanson est une piste – tu la construis propre et droite et ensuite tu la suis. »
« Ce qui compte, comme le soulignent tous les chamanes, c’est qu’aucune des choses mentionnées dans une chanson ne soit évoquée par son nom véritable. »
Extrait du chapitre « Le chamanisme et le marché truqué » :
« Une fois transplanté et transformé en marchandise, le savoir indigène finit par adopter la nature fragmentaire de la société qui se l’approprie. C’est certainement la raison pour laquelle le savoir indigène ou local doit toujours rester épistémologiquement en marge de la connaissance globale. S’il y a une chose que la culture globale est incapable de capturer, c’est bien la nature holistique de la connaissance indigène. Mais même là où l’épistémologie est admirée, il n’existe pas de contexte approprié pour la croyance et la mise en œuvre du savoir.
Bien que l’astronomie voit toujours plus loin dans l’espace, le champ de la conscience humaine s’est rétréci du cosmos à la petite sphère terrestre. Ainsi, et de manière ironique, plus les choses deviennent globales, moins elles sont holistiques, puisqu’elles se confinent à notre planète. Entre-temps, la nature coercitive de l’interaction entre les composantes sociales du monde requiert, non pas l’homogénéisation du modèle Coca-Cola, mais le maintien d’un certain nombre de différences. Ces différences n’ont toutefois qu’un pouvoir relatif et impliquent une structure de classe ou une hiérarchie épistémologique, dans laquelle la connaissance globale ne peut être assurée de sa supériorité que si elle peut montrer du doigt d’autres types de connaissance inférieurs. Peut-être est-ce là la véritable conséquence de la globalisation : que la nature coercitive de l’interaction entre les différentes composantes sociales amène les parties les plus faibles à se soumettre ou à adopter des déguisements de plus en plus habiles. »
« Dans le cas du curare, l’écorce est râpée et placée dans une compresse faite de feuilles en forme d’entonnoir suspendu entre deux lances de chasse. On y fait ensuite passer de l’eau froide par percolation, puis on recueille les gouttes dans un pot de céramique. Ce liquide de couleur sombre est doucement chauffé sur le feu et amené plusieurs fois à légère ébullition, jusqu’à ce qu’il s’épaississe. Il est ensuite refroidi puis réchauffé à nouveau, jusqu’à ce qu’une couche épaisse d’écume visqueuse se forme graduellement à la surface. Une fois l’écume retirée, on plonge les pointes des fléchettes dans le liquide visqueux, après quoi elles sont séchées précautionneusement près du feu. Si la procédure est en soi banale, le fait de comprendre que cette substance, tirée d’un nombre infime de lianes par rapport aux centaines d’espèces peuplant la forêt, est inactive quand on l’administre par voie orale mais létale en injection intramusculaire fait appel, en revanche, à un processus cognitif profondément articulé.
Dans le cas de l’ayahusca, c’est la sophistication de la préparation elle-même qui est impressionnante. La drogue peut être préparée de différentes manières, mais, habituellement, on racle l’écorce fraîche de la tige, puis on la fait bouillir pendant plusieurs heures, jusqu’à la formation d’un liquide épais et amer. (..) De façon évidente, les effets psychotropes de l’ayahuasca sont extraordinairement rehaussés si l’on y ajoute un certain nombre de plantes subsidiaires. Il s’agit là d’une caractéristique de bon nombre de préparations indigènes traditionnelles. »
« Chamanes au fil du temps », Narby/Huxley
22:30 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : narby, huxley, chamanes au fil du temps
13/08/2011
ARNAUD DESJARDINS (1925-2011)
18:48 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arnaud desjardins, desjardins, hauteville
21/07/2010
Daniel Morin
Il y a dix ans, sortait mon premier livre. Il était dédié "à Arnaud et à Daniel".
Aujourd'hui, sort (enfin) le premier livre de ce "Daniel". Cet ancien ouvrier dans la métallurgie est, sans conteste, la personne dont la rencontre m'a le plus marqué.
07:57 Publié dans Boussole, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : morin, daniel morin, l'idiot n°2, eclats de silence, jollien
12/06/2007
bureau
Il choisit une couleur qui s’appelait Tibetan Desire, ce qui l’amusa beaucoup, car il y voyait une complète contradiction dans les termes.
« Les perdants magnifiques » de Leonard Cohen
20:25 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cohen, leonard cohen, bureau