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13/08/2022

Milan Kundera, "Les Testaments trahis"

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01/01/2021

British...

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En ce jour historique, aucune envie d'ouvrir un débat sur le Brexit. Mais garder les anglais dans mon coeur, oui.

Et nous n'avons aucune leçon de démocratie à leur donner.

 

10:36 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angleterre, brexit, europe

06/12/2018

Extrait du discours de Kundera...

... à la réception du prix Jérusalem (1985). Précisons que l'auteur a tenu à recevoir cette récompense en sa qualité de "romancier". Je vous copie-colle ce passage en réponse à certaines prises de parole-position que je vois circuler sur les réseaux sociaux :

 

" Le romancier est celui qui, selon Flaubert, veut disparaître derrière son oeuvre. Disparaître derrière son oeuvre, cela veut dire renoncer au rôle de personnalité publique. Ce n'est pas facile aujourd'hui, où tout ce qui est tant soit peu important doit passer par la scène insupportablement éclairée des mass media, qui, contrairement à l'intention de Flaubert, font disparaître l'œuvre derrière l'image de son auteur. Dans cette situation, à laquelle personne ne peut entièrement échapper, l'observation de Flaubert m'apparaît presque comme une mise en garde : en se prêtant au rôle de personnalité publique, le romancier met en danger son oeuvre, qui risque d'être considérée comme un simple appendice de ses gestes, de ses déclarations, de ses prises de position. Or non seulement le romancier n'est le porte‑parole de personne, mais j'irais jusqu'à dire qu'il n'est même pas le porte‑parole de ses propres idées. Quand Tolstoï a écrit la première esquisse d'« Anna Karenine », Anna était une femme antipathique et sa fin tragique n'était que justifiée et méritée.

La version définitive du roman est bien différente. Mais je ne crois pas que Tolstoï ait changé entre‑temps ses idées morales ; je dirais plutôt que, pendant l'écriture, il écoutait une autre voix que celle de sa propre conviction morale. Il écoutait ce que j'aimerais appeler la sagesse du roman. Tous les vrais romanciers sont à l'écoute de cette sagesse suprapersonnelle, ce qui explique que les grands romans sont toujours un peu plus intelligents que leurs auteurs. Les romanciers qui sont plus intelligents que leurs oeuvres devraient changer de métier.

Mais qu'est‑ce que cette sagesse, qu'est‑ce que le roman ? Il y a un proverbe juif admirable : « L'homme pense, Dieu rit. » Inspiré par cette sentence, j'aime imaginer que François Rabelais a entendu un jour le rire de Dieu et que c'est ainsi que l'idée du premier grand roman européen est née. Il me plait de penser que l'art du roman est venu au monde comme l'écho du rire de Dieu.

Mais pourquoi Dieu rit‑il en regardant l'homme qui pense ? Parce que l'homme pense et la vérité lui échappe. Parce que plus les hommes pensent, plus la pensée de l'un s'éloigne de la pensée de l'autre. Enfin, parce que l'homme n'est jamais ce qu'il pense être. C'est à l'aube des Temps modernes que cette situation fondamentale de l'homme, sorti du Moyen Age, se révèle : Don Quichotte pense, Sancho pense, et non seulement la vérité du monde mais la vérité de leur propre moi se dérobe à eux. Les premiers romanciers européens ont vu et saisi cette nouvelle situation de l'homme, et ils ont fondé sur elle l'art nouveau, l'art du roman.

François Rabelais a inventé beaucoup de néologismes qui sont ensuite entrés dans la langue française et dans d'autres langues, mais un de ces mots est resté oublié et on peut le regretter. C'est le mot agélaste ; il est repris du grec et veut dire : celui qui ne rit pas, qui n'a pas le sens de l'humour. Rabelais détestait les agélastes. Il en avait peur. Il se plaignait que les agélastes fussent si atroces à son égard qu'il avait failli cesser d'écrire, et pour toujours.

Il n'y a pas de paix possible entre le romancier et l'agélaste. N'ayant jamais entendu le rire de Dieu, les agélastes sont persuadés que la vérité est claire, que tous les hommes doivent penser la même chose et qu'eux‑mêmes sont exactement ce qu'ils pensent être. Mais c'est précisément en perdant la certitude de la vérité et le consentement un­anime des autres que l'homme devient individu. Le roman, c'est un paradis imaginaire des individus. C'est le territoire où personne n'est possesseur de la vérité, ni Anna ni Karenine, mais où tous ont le droit d'être, et Anna et Karenine. C'est dans l'art roman que l'individualisme européen, pendant quatre siècles, se confirmait, se créait, se développait.

Dans le « Tiers Livre » de Gargantua et Pantagruel, Panurge, le premier grand personnage romanesque qu'a connu l'Europe, est tourmenté par la question : doit‑il se marier ou non ? Il consulte des médecins, des voyants, des professeurs, des poètes, des philosophes, qui à leur tour citent Hippocrate, Aristote, Homère, Héraclite, Platon. Mais après toutes ces énormes recherches érudites qui occupent tout le livre, Panurge ignore toujours s'il doit ou non se marier. Nous, lecteurs, nous ne le savons pas non plus mais, en revanche, nous avons exploré sous tous les angles possibles la situation aussi comique qu'élémentaire de celui qui ne sait pas s'il doit ou non se marier.

L'érudition de Rabelais, si grande qu'elle soit, a donc un autre sens que celle de Descartes. La sagesse du roman est différente de celle de la philosophie. Le roman est né non pas de l'esprit théorique mais de l'esprit d'humour. Un des de l'Europe est de n'avoir jamais compris l'art le plus européen ‑ le roman ; ni son esprit, ni ses immenses connaissances et découvertes, ni l'autonomie de son histoire. L'art inspiré par le rire de Dieu est, par essence, non pas tributaire mais contradicteur des certitudes idéologiques. A l'instar de Pénélope, il défait pendant la nuit la tapisserie que des théologiens, des philosoph­es, des savants ont ourdie la veille."

 

29/05/2018

Europitalia...

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"Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens."

Jean-Claude Juncker

 

11/11/2013

Le 11 novembre…

 

… selon de nombreuses traditions européennes, ouvre la période de l’hiver. Selon ces mêmes traditions, c’est LA date à laquelle l’ours entame son hibernation en se retirant dans sa tanière. 

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Le 11 novembre, c’est également le jour de la Saint-Minas.

« À la Saint-Minas

je me suis annoncé,

et à la Saint-Philippe

je me suis présenté »

Tel est l’avertissement qu’adresse le grand froid aux bergers et aux agriculteurs. Ce dicton météorologique est toujours en vigueur dans le Sud-Est européen où Saint-Minas protège les bergers des loups qui apparaissent en même temps que les premières neiges. C’est pourquoi à la Saint-Minas les femmes ne touchent pas aux ciseaux et les hommes évitent d’ouvrir leurs couteaux, assimilés à la gueule tranchante des loups. »

« Fêtes et croyances populaires en Europe » de Yvonne de Sike, éd. Bordas

08/07/2013

Snowden

 

“ Les hommes d’Europe, abandonnés aux ombres, se sont détournés du point fixe et rayonnant. Ils oublient le présent pour l’avenir, la proie des êtres pour la fumée de la puissance, la misère des banlieues pour une cité radieuse, la justice quotidienne pour une vraie terre promise. Ils désespèrent de la liberté des personnes et rêvent d’une étrange liberté de l’espèce ; refusent la mort solitaire, et appellent immortalité une prodigieuse agonie collective. Ils ne croient plus à ce qui est, au monde et à l’homme vivant ; le secret de l’Europe est qu’elle n’aime plus la vie.

Albert Camus, "L’Homme révolté"

 

 

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13/04/2009

Fuck l'OTAN (2)

Dédicace aux ami(e)s présent(e)s à Strasbourg voilà peu, et qui ont couru... vite.

"  - C’est là, dit Roudelort, écartant le rideau.

Il montra une salle, assez petite, plongée dans l’obscurité.

- Là quoi ? demanda Jérôme.

- C’est là qu’il parlait !

- Qui ?

- C’est là qu’à une dizaine de reprises au moins il a remis en question L’ORDRE DU MONDE.

- Mais qui, quoi ?

- Le Général !

- Le général ?

- Le général de Gaulle : C’est là que devant un parterre de cent ou deux cents journalistes de toutes nations, il donnait ses conférences. Le rideau s’ouvrait, il apparaissait sur une estrade, assis à un bureau, se détachant sur cette tapisserie des Gobelins… regardez bien ce lieu, un peu désuet sans doute, avec ses ors, ses velours, ses tapisseries, ce rideau de théâtre à l’ancienne, eh bien c’est là que ce vieil anarchiste, ce vieux fouteur de merde – plus fouteur de merde que vous autres gauchistes inoffensifs, a annoncé que les troupes américaines, les troupes de l’OTAN, devaient déguerpir de France avec armes et bagages ; c’est là qu’il a annoncé la construction par la France d’une force nucléaire indépendante ; c’est là qu’il a fait allusion à une défense tous azimuts, c’est-à-dire que nos missiles seraient tournés aussi bien vers l’Est que vers l’Ouest ; c’est là qu’il a affirmé qu’il fallait en finir avec la division du monde de Yalta, avec la vision schizophrénique de rideau de fer ; c’est là qu’il a réclamé une Europe de l’Atlantique à l’Oural, une Europe européenne, puissante à forte identité, une Europe des nations, point une Europe du marché, point une grande surface, une poubelle, c’est là qu’il a appelé à la renaissance de la Chine communiste ; c’est là qu’il a dénoncé, après son discours de Phnom Penh, la guerre menée par les Etats-Unis au Vietnam ; c’est là qu’il a remis en question une politique israélienne fondée sur une croyance à une victoire purement militaire sur le monde arabe ; mais c’est là surtout, crime suprême, qu’il a remis en cause, depuis le début des années 60 et jusqu’à la veille de votre farce manipulée de mai 68, le système monétaire international fondé sur la dictature d’un dollar en papier (…) : c’est là que, comme Harpagon, de Gaulle a réclamé aux Américains : " Ma cassette, ma cassette, mon or, rendez-moi mon or ! ", oui, ce vieillard indigne, cet implacable anar (anar de droite si vous voulez !) a réclamé contre la monnaie de singe du dollar son équivalent en or. (…) Gaulle-finger ! C’était une bombe dans la gueule de l’Amérique, un Pearl Harbor : et ça, à mon humble avis, c’est ce qu’on ne lui a jamais pardonné, cette remise en cause du dollar (…). 

Roudelort tenait ce discours en serrant fermement le bras droit de Jérôme, lequel écoutait cette tirade sans presque rien y comprendre. Au fond, il avait lu tout Sartre, tout Althusser, il avait dénoncé avec eux le " fascisme gaulliste ", sans avoir jamais lu une ligne de De Gaulle, ni rien compris à sa politique. Mais Sartre –ou Michel Foucault !- avaient-ils jamais essayé de comprendre de Gaulle ? Ils avaient tartiné des milliers de pages sur le " Pouvoir ", sans semble-t-il, avoir commenté ses conférences de presse ou ses Mémoires. Sans avoir abordé les problèmes économiques, monétaires. En eussent-ils été capables d’ailleurs ? Ces penseurs des sixties-seventies n’étaient-ils pas au fond des… cancres, drapés dans les obscurs oripeaux de leur style souvent abscons ? Des cancres littérateurs qui n’impressionnèrent que des cancres : comme moi Jérôme ! "

 Extrait de " MAOS " de Morgan Sportès

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10/01/2009

Au fait... failli oublier...

... rapport à la nouvelle année, tout ça... les mêmes voeux que l'année dernière ? "La ruine, pour avoir de l'air et de la lumière" (Strinberg) ? En attendant, sur la droite de l'écran, j'ai ouvert deux nouveaux albums (leur contenu ne surprendra pas les initiés). Et une vidéo prophétique pour vous montrer à quoi vous finirez par ressembler si vous perdez trop de temps à lire les blogs.

 

05/08/2005

Vendredi 5 août

Après Toulon, retour à Lyon. Dans mes toilettes, ce poster de l’Europe des 25. Les noms des villes y sont marquées suivant différentes polices. Les villes comptant de 100000 à 500000 habitants ont droit à des lettres de mêmes grosseurs. Bref, Toulon et Lyon ont exactement la même taille sur cette carte (cachant un mur en piteux état).