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11/06/2022

Quelle panoplie ?

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- Pour le Marché de la Poésie, tu as choisi quelle panoplie ?
 
- Je me déguise en Bruno Doucey : l'écharpe, la mèche sur l'œil, le ton mouillé, et hop ! Et toi ?
 
- J'avais acheté le costume de Jean-Pierre Siméon, mais il gratte trop.
 
- Oui. Faut pas forcer sa nature.
 

10/06/2022

Un dernier...

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- Allez, un dernier haiku avant la route...

 

08/06/2022

UN MARCHÉ (DE LA POÉSIE) À PARIS

 

œil-qui-pleure

s’assoit dans le siège 108

de la voiture 15

du TGV qui le conduit Place Saint-Sulpice

quand œil-qui-pleure arrive à Paris

c’est pour s’enterrer tout de suite

prendre le métro à même la gare

grimper dans la première rame

et là bingo

il s’assoit

re

dans un bain de langues

à côté d’une fameuse auteure à scandale

qui lit religieusement le Libé du jour

œil-qui-pleure la dévisage

sans envie

et partage avec elle

les mêmes hoquets ennuyeux

jusqu’à ce que la rame

se remplisse brutalement

d’une classe entière de lycéens

complètement bourrés

une lolita demande à œil-qui-pleure

si elle peut caresser son crâne parfaitement chauve

œil-qui-pleure refuse

elle le fait quand même

tandis qu’un jeune sosie de Joe Dassin se met à hurler

aux Champs Élyséééées

œil-qui-pleure se dit que ce n’est pas à Lyon

que l’on verrait un puceau beugler du Joe Dassin

dans le métro

 

pieds-qui-brûlent

se déchausse

lors de sa visite au Musée des Arts Premiers

maison des hommes

bâton de danse

ancestor figure

pieds-qui-brûlent finit par revenir

Place Saint-Sulpice

pour apprendre de la bouche d’une femme

engraved stone

skull-mask

que l’un de ses amis

n’est qu’un satyre

pieds-qui-brûlent est sommé de répondre

à la question

est-ce que ce connard PEUT ÊTRE un bon poète ?

pieds-qui-brûlent répond prudemment

ce ne serait pas le premier

et reprend un café à trois euros

il souhaite que la femme

achète l’un de ses recueils

male figure

poteaux funéraires

Sèvres-Babylone

 

dos-qui-fait-mal arpente les allées

serpente au milieu des stands

renvoie aux éditeurs leur absence de sourire

beaucoup de belles femmes ici

heureusement qu’il y a beaucoup de belles femmes ici

se dit dos-qui-fait-mal

la poésie n’attire pas que des enseignantes ménopausées

elle attire aussi des enseignantes non ménopausées

voilà ce que pense

dos-qui-fait-mal

en devenant vessie-qui-presse

 

en visitant l’algeco-pissotière

du Marché de la Poésie

vessie-qui-presse se soulage

au dessus de chiottes qui ont déjà vu passer

les queues de centaines de poètes

vessie-qui-presse en établit mentalement

une première liste

 

vessie-soulagée

tourne le dos aux stands pour quelques minutes

le temps de rentrer dans l’église Saint-Sulpice

d’y mater une scène de catch

entre Jacob et un ange

peinte par Delacroix

vessie-soulagée ne s’attarde pas

sous ses dents

une miette de biscuit

lui rappelle que le seul vrai dieu

qu’il ait l’habitude de prier

se nomme Speculoos

vessie-soulagée retourne aux stands

l'y attend 

une nouvelle catégorie de ses lecteurs

il y avait ceux qui aiment ce qu’il écrit

ceux qui n’aiment pas ses poèmes

depuis peu

vessie-soulagée sait qu’il existe une catégorie de gens

qui éprouvent un plaisir coupable

à dévorer ses livres

c’est l’expression qu’ils emploient le plus souvent

plaisir coupable

et vessie-soulagée ne sait comment la recevoir

il espère progresser

aujourd’hui

 

F.H.

marché de la poésie,paris,place saint-sulpice

 

07/06/2022

Terre à Ciel X 2

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Deux critiques de mon dernier recueil (très) perso dans la revue "Terre à Ciel".
 
La première signée de Georges Cathalo :
 
Dans la riche constellation poétique de la région lyonnaise, Frédérick Houdaer occupe une place à part comme l’occupa naguère Pierre Autin-Grenier dont on croise ici le « fantôme de l’ami trop parti », rencontre inattendue lors d’une soirée-hommage particulièrement ratée…. Avec Houdaer, les moments personnels vécus, dans la banalité apparente de l’existence, prennent une dimension inattendue : rencontres imprévues, rendez-vous chez le dentiste, film du dimanche soir,… Il parvient à esquiver le danger de la trivialité grâce à l’art subtil des titres à l’emporte-pièces, tirés au cordeau comme des portes qui s’ouvrent ou qui claquent. Anecdotes et souvenirs sont les moteurs de cette poésie nerveuse et fringante ou les passages en italiques correspondent à des propos oraux. On y retrouve ce qui peut s’entendre lors de rencontres « poétiques » où se pavanent des assis dont on devine les carrières et où « chacun poursuit sa route / vers les promotions découennées ». 
 
La seconde critique est signée Valérie Canat de Chizy.
 
Commander le livre ? ICI.
 

31/05/2022

Andy F.

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Ecrire sur l'obsolescence programmée d'une génération.
La mienne.
 

29/05/2022

"... pas seulement..."

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Passer ma vie avec un monde imaginaire a été mon île au trésor. Bien sûr, c’est vrai que les mondes que je visite au hasard de mes recherches peuvent parfois être jugés puérils ou inutiles, tant ils sont éloignés des préoccupations quotidiennes, mais quand aujourd’hui je repense à ceux qui m’accusaient d’être inutile, et à ce qu’ils croyaient être utile, alors vis-à-vis d’eux, je n’ai pas seulement le plaisir d’être inutile mais aussi le désir d’être inutile. 
 
Hugo Pratt (extrait de son autobiographie Le désir d’être inutile)
 

21/05/2022

"... l'inverse..."

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Nous voyons exactement L'INVERSE de ce qui est. Quand nous croyons voir notre main droite, c'est notre main gauche que nous voyons, quand nous croyons recevoir nous donnons et quand nous croyons donner, nous recevons. "

Léon Bloy (Mon Journal, 3 juin 1899)

 

17/05/2022

Remise à niveau (english) #165

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13/05/2022

"Dures comme le bois" (une nouvelle lecture)

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" Une nouvelle, c'est comme faire planer un avion en papier : il faut une bonne impulsion, un parcours sans trou d'air et un atterrissage subtil. Le recueil de Judith Wiart et Frédérick Houdaer joue avec ces difficultés dans des récits courts, voire très courts, menés de manière énergique et retorse parfois. Derrière les situations bizarres, parfois comiques (comme cet homme propriétaire d'une parcelle de jardin ouvrier qui n'y fait rien pousser), on décèle une violence profonde autour de ces libertés que l'on s'autorise ou non de prendre. Cette violence peut aussi bien venir de l'extérieur, à travers la famille, la société, que de l'intérieur, ce que l'on porte en soi et qui peut nous abîmer sans que l'on comprenne toujours pourquoi.
Un recueil de nouvelles, c'est un panorama, panorama des violences intimes contemporaines, pas forcément dans le sang, pas forcément physiques, plus tortueuses, plus torturées. Et s'il y a beaucoup de tendresse pour les personnages qui traversent les pages, on ne cherche pas à enjoliver leurs dilemmes. Derrière l'écriture douce, les descriptions drôles, on ne cache pas la réalité, y compris lorsque toucher la main d'un enfant pour corriger sa manière d'écrire devient aux yeux de certains le crime absolu. C'est une forme d'élégance que de présenter ainsi les paradoxes de nos sociétés civilisées sans nous imposer un jugement tranchant. On peut d'autant plus apprécier les mots, la variété des registres, sans que cela paraisse simplement léger. "
 
 
Commander l'ouvrage : ICI