24/01/2005
Lundi 24 janvier
- Tu me stresses, quand je te vois manger ta pomme.
- Quand je quoi ?
- Quand tu croques ta pomme aussi vite, comme ça. Tu la manges comme un carnivore. Je vois mon homme croquer dans une pomme, et je vois un carnivore !
- Même quand je croque dans une pomme bio ?
Dispution (discution + dispute) au téléphone avec un ami, auteur d’un « Poulpe ». Cela fait deux ans que je sais la chose suivante : la date de décès officiel de Gabriel Lecouvreur dit « Le Poulpe » est le 21 avril 2002. Ça devrait être une évidence, une porte ouverte que j’enfonce, là.
Si mes collègues polardeux, mes confrères (j'adore ce mot) noiristes veulent bien faire suivre...
Pour finir, peu de temps avant la date fatidique du 21 avril, un journaliste (John Paul Lepers, je crois) a demandé à Jospin s'il s'imaginait absent au second tour des Présidentielles. Sa réaction en photo:
22:05 Publié dans polar, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poulpe, lecouvreur, 21 avril 2002, lepers, jospin
23/01/2005
Anouilh et Audiberti, champions du monde
Recopiées dans mon disque dur depuis belle lurette, ces phrases somptueuses signées Anouilh et Audiberti. Question: où les ai-je repêchées ? Ce n’est pas un jeu… Je l’ignore vraiment. Qui me rafraîchirait la mémoire ?
“ Je veux que tout redevienne difficile, qu’on paie tout soi-même, l’amour et la liberté, et que ça coûte cher. ”
Jean Anouilh
“ La rage de découvrir une droite et une gauche dans le strict domaine du style ne se recommande, certes, d’aucune science, d’aucune méthode. Il n’est pas interdit, néanmoins, de constater que l’aisance, la fluidité, disons “ aristocratique ” de la plupart des écrivains du XVIIIème siècle, reliées à la prose incolore et suprêmement aisée de Fénelon et de Mme de La Fayette , se prolongea jusqu’à nous dans un certain ton élégant, désinvolte, volontiers bâclé, où se restitue le langage parlé d’une bonne société altière et bien-disante. Cette formule rassemblerait à la fois Lamartine, Alfred de Musset, les gens qui écrivent leurs mémoires, tous ceux qui pratiquent un rythme moralement “ impair ” à la fois coulant et entrecoupé, talon rouge même si le signataire s’appelle Verlaine. A cette formule s’opposerait le martèlement laborieux, cordonnier, forgeron, “ prolétaire ” de certains, Michelet, Hugo, Péguy. Ceux-là, par une sorte de hantise matérielle et carrée de la phrase, quels que soient par ailleurs les souffles qui les portent, ceux-là suggèrent la C.G .T. Chateaubriand est à cheval sur eux et sur Talleyrand. Ces forgerons prosodiques engendrent Jaurès. Zola frappe à leur porte. Ils montrent sans cesse leurs bras, leur sueur. Ils ont, au moins, un prédécesseur, Bossuet. En effet Bossuet, comme Hugo, fait valoir le muscle. Il brandit le marteau. Mais Stendhal (…), comme Saint-Simon, tout en passant sa vie à écrire, donne l’impression qu’il n’en a pas le temps, requis par des rendez-vous, des bains à prendre, des pédicures, des archevêques. Leconte de Lisle, travaillant ses vers sous un étau, serait un écrivain de gauche. De droite, Jean Paulhan, pour autant qu’il feint de pondre du bout des doigts. De droite aussi Drieu La Rochelle , toujours à la limite de la faute d’orthographe, par dandysme subtil, par brillant laisser-aller. Mais cette division, je le répète, n’a quelque sens qu’en cuisine écrivassière pure. ”
Audiberti
22:05 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : audiberti, anouilh, fénelon, madame de la fayette, musset, verlaine, michelet, hugo, peguy, stendhal, drieu la rochelle, zola, saint-simon
18/01/2005
Mardi 18 janvier
Rêve de cette nuit, sa toute fin (sur le coup des 5h) : On me demande (qui déjà ?) quel rôle je souhaite jouer, celui d’un enfant ou celui d’un flic ?
21:55 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rêve, enfant, flic
12/01/2005
Mercredi 12 janvier
Un magazine ouvert sur la photo de Charles Juliet. Et sur la porte de mon bureau, le poster grandeur nature de Bruce Lee (supplément au numéro spécial « 30e anniversaire » de la revue KARATE-BUSHIDO). Mes deux maîtres en rigolade ?
Dans « Big Boss », Bruce Lee esquisse quelques pas de danse après avoir été porté en triomphe par des ouvriers dont il défendait la cause. Dans la vie réelle, la seule compétition remportée par Bruce Lee n’est pas un championnat de karaté, mais un concours de danse cha-cha-cha. Je rêve de voir Bruce Lee dans une comédie musicale, je rêve d’un match Petit Dragon vs Fred Astair (de son vrai prénom Frédérick, as me !).
21:50 Publié dans où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juliet, lee, astair, danse, karaté-bushido, big boss
08/01/2005
Samedi 8 janvier
J’explore la blogosphère depuis… deux mois à tout casser.
Blog : quel vilain mot (je suis le combientième à le noter ?).
A propos de sphère. Dixit Peter Sloterdijk :
« La créativité, c'est la capacité de meubler la sphère et de l'agrandir. Le concept de créativité ne peut pas être séparé du concept d'enrichissement du monde. Si la créativité est enrichissante, c'est dû à sa capacité d'agrandir l'espace comme lieu du choix des possibles. Le couple, la dualité, c'est l'entité de base à partir de laquelle cette création de l'espace a commencé. C'est la forme élémentaire du multiple. Cela implique un parti pris pour la diversité et la multiplicité. On ne doit pas compter à partir de UN, mais à partir de DEUX. La relation mère enfant est, de façon constitutive, une conjuration. D'une manière plus générale, les êtres humains sont toujours des conspirateurs et la capacité de former une société plus élargie implique la capacité de former de grandes conspirations. Au XIXe siècle, la forme la plus englobante de la conspiration, c'était l'État-nation. On commence à comprendre, de plus en plus au cours du XXe siècle, qu'il faut, finalement, mettre en chantier une conspiration encore plus complexe qui n'aurait pas de " non-membres " et qui serait l'humanité.»
21:45 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sloterdijk, blog, conjuration
06/01/2005
Jeudi 6 janvier
Combien sommes-nous à avoir un site, un blog et tout le tintouin… et à ne PAS avoir l’ADSL ?
21:45 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adsl
05/01/2005
Mercredi 5 janvier
Alice et Arthur (sept ans à eux deux) émerveillés par « Barbie et Casse-Noisette ». Moi, émerveillé par la phrase de Nimier.
21:45 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nimier, barbie, casse-noisette
01/01/2005
samedi 1er janvier 2005
Il y a deux ans, j’achevais une résidence d’auteur de trois mois à Montréal. Souvenir de cette boulimie de lecture de classiques français qui m’a saisi au cœur de cette ville unique mais incontestablement américaine par de nombreux aspects. Je n’ai retrouvé Selby, Brautigan et cie qu’une fois revenu à Lyon !
Je continue aujourd'hui à associer Montaigne ou le Cardinal de Retz à Montréal.
21:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, littérature classique, lyon, montréal, selby, brautigan, montaigne, cardinal de retz, résidence d'auteur, lalonde, québec
02/06/2002
ILS VEILLENT
ILS VEILLENT
Comédie noire. Un huit-clos dans une résidence de personnes âgées, ou « les Pieds-Nickelés à Mamiland ». D'un côté, une bande de sauvageons. De l'autre, d'increvables nonagénaires. Faites vos jeux… Éditions Vauvenargues, collection Faits Divers,
5,45 euros, ISBN 2-74430-7653
Revue de presse:
« FRÉDÉRICK HOUDAER LE JOUEUR Il y a ceux qui, gardant plusieurs portes ouvertes, ne savent pas vraiment quoi faire de leur vie. Lui, il n’a eu qu’une porte d’entrée dans l’existence : être écrivain. La maladie de l’écriture l’a pris tout petiot : à huit ans et demi, mesdames, messieurs, Frédérick Houdaer écrit ces deux premières nouvelles. Deux histoires très tristes sur un faucon au Moyen-Âge. Il faut dire que dès l’âge de six ans son père le laissait dans la bibliothèque pour adultes de Reims où ils habitaient à l’époque. Pratique : elle est ouverte même le dimanche. Reclus, le petit Frédérick s’invente un monde dans les livres. Ce sera sa vie. À sept ans il raconte le soir des histoires à son petit frère pour l’endormir. La vision d’un documentaire sur Jules Verne à la télé sonne le glas : il sera écrivain. Quand il revoit La Nuit du Chasseur aujourd’hui, il se dit que ce n’est rien d’autre que le plus grand documentaire jamais réalisé sur son enfance. Un père absent, une atmosphère où la religion est omniprésente : sa mère, scientifique pure et dure, finit par devenir Témoin de Jéhovah. En cachette de son père, il fait du porte à porte mystique jusqu’à l’âge de quatorze ans. Autodidacte complet, il se sépare du lycée en terminale et se glisse définitivement dans l’écriture. Un premier livre qu’il ne finit pas à dix huit ans et six mois plus tard, un vrai roman aussi achevé que son titre : Jérémie Bonnevay ou la conscience défigurée des derniers enfants terribles ! Il rit encore de sa naïveté, mais passe sous silence l’aplomb qu’il lui fallait pour aligner 450 pages. « Je me suis dit si je n’ai pas 180 pages, ce ne sera pas un roman ». Il l’envoie partout, personne ne répond. « Je crois vraiment avoir cumulé tous les défauts d’un premier manuscrit. J’ai le sentiment d’avoir été très loin dans la lourdeur ! » Par réaction à ce flot d’humour involontaire, il écrit ensuite des nouvelles. Le genre lui convient mieux, il se sent plus capable d’être rigoureux. Frédéric Dard a un coup de cœur pour l’un de ses recueils. Il a 22 ans. Le temps de la publication n’est pas encore là, mais ça ne va plus tarder. À l’aise dans le genre noir, il perd sept kilos en écrivant comme un fou furieux « L’idiot n°2 » pour le Serpent à Plumes. Bouquin archi-violent sur la prison, il triture son écriture dans un style haché et baroque mâtiné d’humour très noir. « Je ne lisais que du Michaux à l’époque. Ça mettait la barre un peu haut mais au moins ça m’obligeait à la concision. ». S’il n’est pas autobiographique, L’idiot n°2 reste pour lui son livre le plus personnel, fier de la justesse avec laquelle il a réussi à parler de l’univers carcéral. La Grande Érosion sera moins bien reçue. Dommage, l’idée ne manquait pas de piment : « Je voulais faire un Twin Peaks provincial, franchouillard. J’imaginais Twin Peaks filmé par Chabrol, ce qui change tout ». Le mélange, la fantaisie, l’humour, Frédérick Houdaer n’en manque pas, et l’idée de changer de genre comme de lectorat l’amuse. « Le genre noir est suffisamment ouvert pour que je ne m’y sente pas trop à l’étroit. Mais il n’y a rien de pire pour moi que les gens qui écrivent du noir et qui ne lisent que du noir. Ce serait suicidaire pour moi. » Il poursuit sa route, écrit de la poésie, « du mauvais théâtre aussi », trois pièces dont il ne retient qu’une à la lourdeur assumée « Un sécateur pour Raspoutine », du « sous Alfred Jarry très efficace ». Lyonnais depuis l’âge de onze ans, c’est finalement une conférence à la Villa Gillet sur « la duplicité du romancier » qui va lui procurer de la façon la plus inattendue son nouveau rôle littéraire. Une connaissance lui propose de participer à la collection « Faits Divers » de… Gérard de Villiers ! Il a trois mois pour exécuter la commande. En un mois il écrit l’histoire de Sébastien Poligozzi, sorte de Vautrin de province qui joue au curé malfaiteur pour pallier aux inconvénients de son divorce ! Autobiographie déguisée, Je viendrai comme un voleur, s’il reste pour lui le plus faible de ses trois bouquins du point de vue de l’écriture, est aussi son livre le plus ludique, le plus lisible, auquel il reste pour cela très attaché. « C’est mon premier bouquin que ma mère finit de lire ! ». Il se plaît à conquérir un public complètement différent. « C’est un bouquin que tu trouves dans les relais H, dans les gares, mais vraiment dans les coins qui craignent le plus, juste à côté des bouquins pornos. C’est le vrai bouquin de gare ». Si la légèreté est un art auquel il accède aujourd’hui, il n’en reste pas moins lui-même : il se refuse à prendre un pseudo et a l’intelligence de ne surtout pas jouer à l’anticlérical primaire. Bourré d’humour, Je viendrai comme un voleur s’amuse à être une métaphore parfaite du romancier, rempli de private jokes et d’observations sur la vie de province. Il se fait un devoir d’apporter une noblesse à une collection qui en manquait sérieusement et a déjà écrit le suivant qui se déroule entièrement dans une résidence pour personnes âgées. « Gérard de Villiers m’a fait un gros chèque pour un bouquin où des mamies parlent de paquets de papillotes périmées pendant tout un chapitre ! Je trouve ça magnifique. » Luc Hernandez, LE PETIT BULLETIN, janvier 02
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22:50 Publié dans a.1) MES LIVRES, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ils veillent, polar, houdaer, vauvenargues, mes romans, personnes âgées, joueur, verne, témoin de jéhovah, dard, hernandez, le petit bulletin, de villiers