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19/09/2023

"Quadruplez la dose..."

baudelaire,eugène sue,paul féval,conseils aux jeunes littérateurs

Plusieurs de ceux que j’aime et que j’estime s’emportent contre les popularités actuelles, - Eugène Sue, Paul Féval, - des logogriphes en action ; mais le talent de ces gens, pour frivole qu’il soit, n’en existe pas moins, et la colère de mes amis n’existe pas, ou plutôt elle existe en moins, - car elle est du temps perdu, la chose du monde la moins précieuse. La question n’est pas de savoir si la littérature du coeur ou de la forme est supérieure à celle en vogue. Cela est trop vrai, pour moi du moins. Mais cela ne sera qu’à moitié juste, tant que vous n’aurez pas dans le genre que vous voulez installer autant de talent qu’Eugène Sue dans le sien. Allumez autant d’intérêt avec des moyens nouveaux ; possédez une force égale et supérieure dans un sens contraire ; doublez, triplez, quadruplez la dose jusqu’à une égale concentration, et vous n’aurez plus le droit de médire du bourgeois, car le bourgeois sera avec vous. "

Baudelaire, Conseils aux jeunes littérateurs

 

18/09/2023

Remise à niveau (english) #177

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11/09/2023

Signature à la Fête de l'Huma

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Je signerai mon recueil NUIT GRAVE à la Fête de l'Humanité le samedi 16 septembre, de 15 à 16h, sur le stand des Éditions La Boucherie Littéraire...

 

08/09/2023

De la part des bouquinistes

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- Tiens, de la part des bouquinistes !

 

07/09/2023

Les éditions LE CLOS JOUVE à la FÊTE DE L'HUMA !

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03/09/2023

"... décidé à écrire net, à boire frais et à se tenir gaillard."

 

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Je relis Paul-Jean Toulet. « Les Contrerimes », au hasard et souvent, autrement et encore. (…) A l’âge des aéroplanes et des premiers carnages industriels, l’auteur de « Mon amie Nane » a aimé « L’Art Poétique » de Boileau, le tracé voluptueux des jardins à la française, les taxautos pris sur les Champs-Elysées avec des filles vénéneuses et les paquebots des Messageries maritimes. Par là, il a relevé l’antique tradition de subversion de la laideur établie, décidé à écrire net, à boire frais et à se tenir gaillard. Refusant la poésie prétentieuse et les vers tarabiscotés, il a cultivé un lyrisme simple et mélancolique. « Que tu es loin, mon beau septembre, / Loin comme le Pays, / Quand ses hanches, et le maïs, / Etaient couleur de l’ambre » Classique et fantaisiste, il a réinventé les enjambements, les phrases nominales, les ellipses et les accélérations : « On rit, on se baise, on déjeune… / Le soir tombe : on n’est plus très jeune. »

Las des effusions romantiques, Toulet a congédié les ruines, les gondoles et les parcs ravagés au profit de motifs proches de la vie : la tonnelle fleurie, l’aubergette, la table de bois blanc et les jambons pendus. D’une santé fragile, usé par la vie d’artiste et les abus divers commis avec Curnonsky, Toulet est mort à Guéthary, sur le rivage basque, le 6 septembre 1920. Amateur de règles anciennes, virtuose du vers français, il fut un grand novateur. (…) Merveilles formelles, les contrerimes sont formées de quatrains alternés de huit et six pieds dont les vers s’embrassent, faisant rimer entre eux des mètres différents. « Trottoir de l’Elysé’-Palace / Dans la nuit en velours / Où nos cœurs nous semblaient si lourds / Et notre chair si lasse. » On note l’élision du e muet, qui marque la rigueur de l’auteur des Contrerimes. Mais il y a aussi de la liberté dans ses vers, ainsi que le rappelle Jean-Luc Steinmetz. « Contemporain d’un Apollinaire dont le livre Alcools comporte une pareille observance de l’ancienne prosodie (à égalité avec les audaces du vers libre), Toulet occupe cette marge étroite où la tradition s’autorise maintes transgressions, guère visibles toutefois pour les yeux peu exercés. »

C’est ainsi que Paul-Jean est grand »

 

Sébastien Lapaque, Au hasard et souvent, éd. Actes Sud

 

02/09/2023

Jeu

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Jeu : trouvez la musique de film inquiétante pour accompagner la une du Progrès.

 

01/09/2023

"Un endroit nommé la vie"

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Des années avaient passé. J’avais séjourné dans des villes grandes et savantes où on m’avait enseigné des sciences et donné des aperçus prudents sur les philosophies.
En ces endroits fiers de leur savoir, on n’avait guère entendu parler de la Maison Etincelante. Le peu que je recueillis sur elle de la bouche des conférenciers, ou que je lus dans les profondes bibliothèques, la présentait comme un banal mythe folklorique, une création d’esprits arriérés et superstitieux.
(…)
Etait-ce l’effet de mes longues contemplations devant [la maison étincelante] ? Je me sentais comme dans mon enfance au contact des miens, d’une autre sorte. Je me refusais à donner à « je » et à « moi » le sens qu’ils ont couramment. Trop de houles m’avaient traversé, et sans cesse m’avaient fait et défait, et j’y avais prêté trop d’attention pour que je me crusse « distinct ». Je ne me sentais ni unique ni à tout jamais irremplaçable. J’avais éprouvé comme tout autre la peur, la colère, la joie et la peine. En revanche, la vanité, le sentiment d’une supériorité due à mon seul « moi », le mépris m’était aussi étrangers qu’ils doivent l’être à un caillou. Mes séjours dans les villes studieuses m’avaient enrichi de connaissances, préceptes, recettes et techniques sans me rendre différent. « Je » me semblait un leurre, une illusion – au demeurant très explicable. 
 
Roger Blondel, Un endroit nommé la vie