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24/07/2016

Toucher le fond

 

22/07/2016

Entre nous soit dit # 2

Depuis plus d'un an, je m'échine à ne pas partager sur ce blog ou sur les réseaux sociaux certains articles relatifs à l'actualité. Parce que j'ignore comment un lien, un article - même remarquable - peut être lu, récupéré, l'émotion qu'il peut venir alimenter, etc. Parce que je ne suis pas sûr que mon Canadair soit toujours plein de flotte, parce qu'il peut bien contenir de l'essence.

Hier soir, j’ai discuté pendant deux heures avec un flic. De mon âge, maghrébin. Grandi dans les quartiers nord de Marseille, en fonction dans une ville de la banlieue pauvre de Lyon. Évidemment fatigué, sous pression. Très pédago avec les jeunes, mais très-très pessimiste (comme moi) pour la suite. Pour les trente années à venir. Savez-vous de quoi nous avons parlé ? Du Canada.

Il n’envisageait pas que de partir dans le privé. Il voyait plus loin.

Nous avons parlé du Canada.

 

21/07/2016

CHEZ ZUCKERBERG

 

sur les photos de l’évènement

auquel j’ai participé

j’apparais vieilli

et gonflé au niveau du visage

ma belle chemise avec son imprimé fougère

ne peut plus rien pour moi

je suis entouré de jolies filles

elles ont toutes l’air de porter un prénom

qui commence ou finit par la lettre « a »

j’effectue un zoom sur l’une d’elles

et compte le nombre de grains de beauté sur ses épaules

après

je me recouche

 

F.Houdaer

grizzlys blizzard.jpg

 

20/07/2016

Avant Sète...

Question(s) du jour :

Quand/où finit la perf' poétique,

et quand/où commence... la frime ?

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J'attends vos réponses en commentaires de cette notule...

 

 

19/07/2016

"PARDON MY FRENCH" lu par Michel Thion

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Houdaer nous attend au tournant



Lu cet après-midi, en vitesse, " Pardon my french " (éd : Carnets du dessert de Lune), le dernier ouvrage de Frédérick Houdaer. Parenthèse, Houdaer ça se lit toujours en vitesse, je ne sais pas pourquoi, ça ne lui enlève rien, mais peut-être lui le sait-il ? 
Poésie. " Pardon my french " c'est de la poésie. De plus en plus, pas de doute. On s'éloigne de ces " short short " qu'il aime tant, à la Fredric Brown, où seule la chute importait.

Mais pourtant, c'est bien du Houdaer, comme d'hab, par certains côtés. L'impression de marcher pieds nus dans du gravier, au lieu d'être en ballerines sur un plancher ciré, comme chez les bons poètes qui font bêtement ricaner Houdaer. Très agréable les grands planchers cirés, un peu glissants, on y danse une valse viennoise à chaque fois qu'on dit " file-moi le sel ! "

Chez Houdaer, c'est plutôt une espèce de " frrrrtt, frrrrtt ! " que l'on soulève en marchant avec ses croquenots, dans ses racontars étranges qui trainent un peu des pieds.

Mais là, il y a un tournant, au coin du bois, là ou Houdaer nous attend. (Noter la jolie assonance " là où Houdaer " pour un peu on le chanterait…). Le tournant, c'est que Houdaer, dans ce nouveau livre, sans qu'il y paraisse vraiment, change radicalement de point de vue, sans prévenir : Il vit ce qu'il raconte au lieu de raconter ce qu'il vit, comme le Houdaer d'avant (ou bien doit-on dire l'Houdaer d'avant ?).

Le tournant, c'est que Houdaer passe ici du transfert situationnel au transfert personnel comme diraient les locuteurs de langues signées. Le texte devient performatif, le texte agit directement sur le lecteur/auditeur, le lecteur devient le poète, le texte devient poème, le texte n'agit pas sur le lecteur, le texte agit le lecteur.

Sans transition et sous les apparences de ces petits récits, plus ou moins anodins, ce qu'il nomme faute de mieux la "poésie du quotidien", on est entré en profondeur dans la poésie. C'est un choc. Vous vous baladez en pédalo le long d'une plage peinarde, vous regardez vaguement le fond de la mer à quelques mètres, et vous vous retrouvez à pédaler comme une buse au-dessus de la grande fosse du pacifique.

On n'en est encore qu'à l'orée du virage, au début de l'entrée, mais de ces virages on ne fait pas demi-tour, pas de retour en arrière.

Bref, il va mal le prendre, mais il aura tort, je dirais qu'ici et maintenant, Houdaer devient poète pour de bon.

Et ce n'est pas à cause du côté " trash " de sa langue. S'il n'y avait que ça ce serait du dumping poétique, une facilité bien peu rentable. C'est seulement une marque de justesse, d'exactitude de l'expression. En fait c'est une politesse faite au lecteur, de ne pas le prendre pour une petite chose fragile. Il est capable de vivre la vie, le lecteur d'Houdaer, et de marcher pieds nus dans le gravier. 

La preuve de ce que j'élucubre ici, s'il en faut une : le titre. L'expression utilisée par les anglais qui viennent de dire un gros mot comme on lâche une caisse est " pardon the french ". Houdaer, dans un joli lapsus, intitule " pardon my french ". Et le " french " d'Houdaer nous ouvre la porte de cette poésie activiste émergente à lire comme un premier livre. 

Michel Thion



" Pardon my French " de Frédérik Houdaer aux éditions Les Carnets du Dessert de Lune - 80p. 12 €

Le commander, ICI

 

 

18/07/2016

Remise à niveau (english) # 44

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16/07/2016

Le "Nice" de Jean Vigo

 

14/07/2016

... de la suite dans les idées.

Je viens d'écrire une préface pour le recueil de Sammy Sapin qui sortira d'ici peu dans la fabuleuse collection "Polder" (des éditions Gros textes et de la revue Décharge).

L'an prochain, je publierai un recueil complètement inédit du même Sammy Sapin au Pédalo Ivre.

C'est ce qui s'appelle avoir...

 

 

12/07/2016

Vrac de vrac # 39

Jean-Jacques Nuel a lu mon "Pardon my french", et il le prouve. L'extrait qu'il a choisi de recopier est d'actualité, alors que je reviens du Festival de Lodève (entier, contrairement à ma voiture).

Au fait, tant qu'on est dans les Estivaleries poétiques... C'est quand déjà, les "lectures sous les arbres" organisées par Cheyne Editeur ?

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