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28/05/2005

Samedi 28 mai

magie pas perdue pour tout le monde

vengeance encore tiède

train qui arrive à l’heure

pour l’homme sans montre

mais qui l’emmène

dans la mauvaise direction

j’écris cela

est-ce que je prétends

connaître

la bonne direction

pour qui que ce soit ?

22:30 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie

27/05/2005

Vendredi 27 mai

mon éditeur mange du chorizo

mon éditeur est aussi un poète

comme moi

il fait avec son corps

avec sa voix

comme moi

il lui arrive de bien se débrouiller

comme moi

il s’en sort parfois d’extrême justesse

je nous souhaite de faire

de vieux os

lui

continue de frayer avec

les fantômes des « morts trop jeunes »

qu’il les chasse 

ou qu’il relise plus attentivement

les manuels

Lautréamont n’est pas mort à 27 ans

mais à 77

Rimbaud n’est pas mort à 37 ans

mais à 70

et tous deux étaient chinois

pour ne prendre que leur exemple

je crois avoir convaincu mon éditeur

quand je le vois brûler ses papiers

d’identité

jeter sa montre

son portable

tout ce qui l’obligeait à porter

le fardeau de l’heure

le mensonge des dates

mon éditeur va faire de vieux os

moi aussi

14/05/2005

FRANCK EINSTEIN

on raconte quantité de choses

sur le compte du fils Einstein

on dit qu’il est devenu fou

qu’il n’a pas supporté d’être le rejeton

d’un génie qui savait tirer

une langue de berger allemand

on exagère

Franck

je l’ai rencontré

son épaule droite était un Lego rouge

d’une belle dimension

sa tête ressemblait à

celle d’un Big Jim décapité

après qu’on lui ait fait jouer

le rôle de Louis XVI

un magnifique contre-emploi

sur sa tête

trônait le scalp renversé d’un Playmobil

comme une petite couronne

le fils Einstein était d’un commerce

agréable

mais sans plus

il était aussi

partiellement articulé

sans vouloir me montrer méchant

je dois bien reconnaître

qu’il n’avait pas inventé

le fil à couper le beurre

 

on raconte quantité de choses

sur le compte des fils de Gandhi

et caetera

06/05/2005

POÈME POLITIQUE

le peuple

j’y reviens

du verbe “ reviendre ”

le peuple

j’en viens

le peuple

j’en suis revenu

les élites maintenant

pourquoi sont-elles au pluriel celles-là ?

 

le peuple

les élites

je fous tout ça dans le même sac

s’il vous plaît Madame

où puis-je trouver

le fleuve le plus près ?

oui

c’est pour ce sac

il me faut un fleuve très profond

avec un courant très violent

pensez à mon dos Madame

aidez-moi à le soulager de son fardeau

tenez

si vous pouviez me donner

la direction du Saint-Laurent

voilà un fleuve de belle taille

qui ferait mon affaire

mais si vous n’avez que le Rhône

à m’indiquer

va pour le Rhône

il en a charrié bien d'autres

 

18/04/2005

LAISSEZ VENIR À MOI LES PETITS ANIMAUX

le chat va-t-il mourir ?

dans la famille

on le craint

on l’espère

on a besoin de se sentir soulagé

on ignore ce qu’il a attrapé

ou ce qui lui manque

il fait peine à voir

avec son arrière-train bloqué

on parle de guérir l’animal

de le soulager

d’une façon ou d’une autre

quelqu’un

-moi-

commence même à chercher un terrain

où l’on pourrait l’enterrer

 

un lundi

c’est le miracle

l’animal se porte comme un charme

s’il ne bouge plus

c’est parce qu’il fixe une proie

derrière la vitre

 

sur une branche

en contre-jour

un oiseau se recroqueville

et se transforme en un énorme bourgeon

quand il explose

il disparaît purement et simplement

et ne laisse derrière lui que le fruit invisible

de son envol

06:45 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chat, poésie

15/03/2005

Eric Dejaeger

Dans ma boîte aux lettres, deux paquets from Belgium. Le 28ème numéro de l’excellente revue Microbe dont s’occupe Éric Dejaeger (je suis flatté d’y trouver l’un de mes textes) et le dernier recueil du même Dejaeger, aux éditions Memor : « Contes de la poésie ordinaire » (avec des illustrations de Joaquim Hock).

 

Extraits :

« LES CHOSES À MOITIÉ

Je m’habille tout en noir. Ou tout en bleu. Parfois en noir et en bleu, voire en bleu et noir. Dans ces deux derniers cas, j’ai l’impression de n’être qu’à moitié moi-même, l’autre moitié perdue dans le panier à linge sale. »

« JARDIN L’HIVER

Nuit froide et claire de janvier. Pendant une heure, j’ai suivi la course de je ne sais combien d’avions. Aucun n’a percuté une étoile. À croire qu’elles ne signifient rien pour les terroristes. »

On peut le commander en librairie ou envoyer un chèque de 15 euros à l’ordre de MEMOR à l’adresse suivante :

Microbe, Launoy 4, (B-) 6230 Pont-à-Celles Belgique

03/03/2005

Jeudi 3 mars

au bout du bourg

une ancienne usine de « je ne sais quoi »

a fermé ses portes

la production a été délocalisée

on ne sait où

on ne sait pas grand chose

mais on en parle

on ouvre sa bouche

malgré les mouches qui ont envahi le café

en se moquant de la saison

le journal qui passe de main en main

ne suffit pas à les chasser

15:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie

02/03/2005

ANGIOMES

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Recueil de poèmes. Éditions La Passe du Vent,

9 euros, ISBN 2845620756

Comment vous le procurer ? Vous pouvez essayer de le trouver chez votre libraire préféré (bon courage).

Solution plus SÛRE : le commander (9 € + 3 € de frais d'envoi = 12 €) à F.Houdaer 105 rue Hénon 69004 Lyon. Précisez bien le titre du livre.

 

 

Revue de presse:

ANGIOMES     

« FREDERICK HOUDAER : ECRIRE SIMPLEMENT, SIMPLEMENT ECRIRE Du polar au poème, du noir au réseau, de l’écrit à la voix, l’urgence de l’écriture La seule fois où il s’est arrêté d’écrire, Frédérick Houdaer a vu un kyste se former sur son poignet droit. Il a été question de chirurgie. L’écrivain a repris l’écriture. Le corps menaçant s’est résorbé en deux jours. Frédérick Houdaer raconte l’anecdote avec un effroi secrètement amusé. Car il y a peu de chances qu’il cesse jamais d’écrire, et pas seulement pour raison de santé. Mais parce qu’il n’a jamais cessé d’écrire. « À 8 ans et demie, j’ai vu une émission à la télé. J’ai dit à ma mère : « Je veux être écrivain ». L’émission parlait de Jules Verne. On ne peut pas dire que dans sa quête d’une écriture toujours plus proche du réel, d’elle-même, de celui qu’elle exprime, il ait renié ce patronage.

Ainsi dans « Angiomes », ces textes au ras de l’émotion, au plus intime du ressenti, au plus précis du quotidien : « Quelque chose de très simple, de très accessible – éviter la littérature » pour dire sans artifice, et avec d’autant plus de force, la vie d’un écrivain établi sur le plateau de la Croix-Rousse, et surtout pas retranché du monde qui l’entoure.

Frédérick Houdaer n’a jamais fait qu’écrire. Plus quelques-uns de ces autres métiers auxquels doit se plier celui qui veut vivre en écrivant. Trieur de verre, vendeur au porte à porte, veilleur de nuit… et agent d’accueil dans un foyer de nuit pour s.d.f. « J’y ai perdu mes idées de gauche ». Les idées de droite ne sont pas plus de mise dans une écriture qui pourtant, est profondément, viscéralement politique. Parce qu’elle donne une vraie vision du monde, nette et sans bavure. Et montre la société sans fard – mais non sans tendresse ni sensibilité, et encore moins sans humour. « On m’a traité de pornographe et de puritain, de fasciste et de gauchiste. J’avoue que si le choix est entre Georges Bush et Michael Moore, je suis mal ! »

L’écriture de Frédérick Houdaer est d’énergie pure. Le même choc dans ce recueil de poèmes que dans les cinq romans ressortissant du genre « noir ». Mais « Angiomes » n’est pas plus de la simple poésie que « L’idiot n°2 » ou « Je viendrai comme un voleur » ne sont du polar classique. C’est l’expression d’un même engagement, assumé aussi bien dans les ateliers d’écriture qu’il anime, dans le site Internet où il intervient presque quotidiennement, « pour donner un petit signal ». Et dans l’écriture, en chair et en os, du théâtre : « Je vais aller de plus en plus vers l’oralité. Vers quelque chose qui n’est pas virtuel, vers le corps des comédiens ». Dans l’urgence d’écrire, l’urgence d’être. »

Jean-Philippe Mestre, LE PROGRÈS, jeudi 31 mars 2005

 

« Notre coup de cœur va à un recueil de poèmes que nous avions gardé à la manière d’une jarre d’eau bien fraîche pour atténuer les violences livresques comme un retour à de la west-coast après les outrances d’une soirée free jazz. C’est le contraire qui nous assaille. Angiomes de Frédérick Houdaer aux éditions la passe du vent nous cueille à l’estomac avec un hommage à Bukowski et ses vers nous mettent dans un état de doute et d’angoisse amère. A lire sur un rocher désert face à des vagues de fin d’été. »        François JOLY, www.sangdencre.org

 

« On le connaît depuis quelques années cet écrivain très doué qui navigue allègrement du roman policier à la critique littéraire, en passant par des animations scolaires. Il est resté poète et « La Passe du Vent » publie ses « Angiomes ». Un extrait :

elle continue de me regarder au dessus de la table / et tout ce qu’elle voit / c’est un type à l’air absent / qui s’appuie sur une tartine avec ses dents / pour ne pas mordre le plancher »

André Mure, LE PROGRÈS, 17 01 05

 

PORTRAIT

 « FRÉDÉRICK HOUDAER LE JOUEUR Il y a ceux qui, gardant plusieurs portes ouvertes, ne savent pas vraiment quoi faire de leur vie. Lui, il n’a eu qu’une porte d’entrée dans l’existence : être écrivain. La maladie de l’écriture l’a pris tout petiot : à huit ans et demi, mesdames, messieurs, Frédérick Houdaer écrit ces deux premières nouvelles. Deux histoires très tristes sur un faucon au Moyen-Âge. Il faut dire que dès l’âge de six ans son père le laissait dans la bibliothèque pour adultes de Reims où ils habitaient à l’époque. Pratique : elle est ouverte même le dimanche. Reclus, le petit Frédérick s’invente un monde dans les livres. Ce sera sa vie. À sept ans il raconte le soir des histoires à son petit frère pour l’endormir. La vision d’un documentaire sur Jules Verne à la télé sonne le glas : il sera écrivain. Quand il revoit La Nuit du Chasseur aujourd’hui, il se dit que ce n’est rien d’autre que le plus grand documentaire jamais réalisé sur son enfance. Un père absent, une atmosphère où la religion est omniprésente : sa mère, scientifique pure et dure, finit par devenir Témoin de Jéhovah. En cachette de son père, il fait du porte à porte mystique jusqu’à l’âge de quatorze ans. Autodidacte complet, il se sépare du lycée en terminale et se glisse définitivement dans l’écriture. Un premier livre qu’il ne finit pas à dix huit ans et six mois plus tard, un vrai roman aussi achevé que son titre : Jérémie Bonnevay ou la conscience défigurée des derniers enfants terribles ! Il rit encore de sa naïveté, mais passe sous silence l’aplomb qu’il lui fallait pour aligner 450 pages. « Je me suis dit si je n’ai pas 180 pages, ce ne sera pas un roman ». Il l’envoie partout, personne ne répond. « Je crois vraiment avoir cumulé tous les défauts d’un premier manuscrit. J’ai le sentiment d’avoir été très loin dans la lourdeur ! » Par réaction à ce flot d’humour involontaire, il écrit ensuite des nouvelles. Le genre lui convient mieux, il se sent plus capable d’être rigoureux. Frédéric Dard a un coup de cœur pour l’un de ses recueils. Il a 22 ans. Le temps de la publication n’est pas encore là, mais ça ne va plus tarder. À l’aise dans le genre noir, il perd sept kilos en écrivant comme un fou furieux « L’idiot n°2 » pour le Serpent à Plumes. Bouquin archi-violent sur la prison, il triture son écriture dans un style haché et baroque mâtiné d’humour très noir. « Je ne lisais que du Michaux à l’époque. Ça mettait la barre un peu haut mais au moins ça m’obligeait à la concision. ». S’il n’est pas autobiographique, L’idiot n°2 reste pour lui son livre le plus personnel, fier de la justesse avec laquelle il a réussi à parler de l’univers carcéral. La Grande Érosion sera moins bien reçue. Dommage, l’idée ne manquait pas de piment : « Je voulais faire un Twin Peaks provincial, franchouillard. J’imaginais Twin Peaks filmé par Chabrol, ce qui change tout ». Le mélange, la fantaisie, l’humour, Frédérick Houdaer n’en manque pas, et l’idée de changer de genre comme de lectorat l’amuse. « Le genre noir est suffisamment ouvert pour que je ne m’y sente pas trop à l’étroit. Mais il n’y a rien de pire pour moi que les gens qui écrivent du noir et qui ne lisent que du noir. Ce serait suicidaire pour moi. » Il poursuit sa route, écrit de la poésie, « du mauvais théâtre aussi », trois pièces dont il ne retient qu’une à la lourdeur assumée « Un sécateur pour Raspoutine », du « sous Alfred Jarry très efficace ». Lyonnais depuis l’âge de onze ans, c’est finalement une conférence à la Villa Gillet sur « la duplicité du romancier » qui va lui procurer de la façon la plus inattendue son nouveau rôle littéraire. Une connaissance lui propose de participer à la collection « Faits Divers » de… Gérard de Villiers ! Il a trois mois pour exécuter la commande. En un mois il écrit l’histoire de Sébastien Poligozzi, sorte de Vautrin de province qui joue au curé malfaiteur pour pallier aux inconvénients de son divorce ! Autobiographie déguisée, Je viendrai comme un voleur, s’il reste pour lui le plus faible de ses trois bouquins du point de vue de l’écriture, est aussi son livre le plus ludique, le plus lisible, auquel il reste pour cela très attaché. « C’est mon premier bouquin que ma mère finit de lire ! ». Il se plaît à conquérir un public complètement différent. « C’est un bouquin que tu trouves dans les relais H, dans les gares, mais vraiment dans les coins qui craignent le plus, juste à côté des bouquins pornos. C’est le vrai bouquin de gare ». Si la légèreté est un art auquel il accède aujourd’hui, il n’en reste pas moins lui-même : il se refuse à prendre un pseudo et a l’intelligence de ne surtout pas jouer à l’anticlérical primaire. Bourré d’humour, Je viendrai comme un voleur s’amuse à être une métaphore parfaite du romancier, rempli de private jokes et d’observations sur la vie de province. Il se fait un devoir d’apporter une noblesse à une collection qui en manquait sérieusement et a déjà écrit le suivant qui se déroule entièrement dans une résidence pour personnes âgées. « Gérard de Villiers m’a fait un gros chèque pour un bouquin où des mamies parlent de paquets de papillotes périmées pendant tout un chapitre ! Je trouve ça magnifique. »

Luc Hernandez, LE PETIT BULLETIN, janvier 02

 

01/03/2005

GENERIQUES

films

médicaments

tous ne se valent pas

certains contiennent

une plus grande concentration

de paracétamol ou de stars

que d’autres

14:50 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie