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13/12/2016

COMING SOOOOOON !

Pour ceusses que cela intéresse, j’ai la joie et l’honneur de vous annoncer LE GRAND RETOUR DE CINDY-JENNIFER (publication prochaine de nombreux inédits sur ce blog).

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Pour ceusses-qu-auraient-raté-le-début (as my grand-ma's Télé 7 Jours said) : Cindy-Jennifer, vous l’avez peut-être déjà rencontrée dans mon essai sur Tristan Corbière. Elle revient. Et elle est trop contente. Elle est toujours trop contente quand on parle d’elle. Et si, en plus, on lui donne la possibilité de s’exprimer… Elle va se gêner !

 

12/12/2016

PREVIOUSLY

l’orage arrive

et je ne trouve rien d’autre à faire

que de me caser à la terrasse de ce café

juste en face d’un lycée

pas de n’importe quel lycée

celui où j’ai été si malheureux vingt ans plus tôt

cela sert aussi à ça un poème

à rappeler à quel point l’Éducation Nationale peut faire souffrir un gosse

à quel point on choisit parfois très mal sa terrasse de café

vingt ans plus tard

l’air est lourd

je sirote mon café à un mètre de la chaussée

je fixe le lycée en anticipant l’arrivée du maëlstrom

grâce à tous les capteurs disposés sur mon crâne redevenu nu avec le temps

et je n’attends

personne

le vent forcit

il est le seul à pousser sa plainte

je ne suis pas

ne suis plus

en train de me languir après une personne de l’autre sexe

des jeunes filles passent

les épaules trop hautes

une vieille les croise

dans une robe d’un violet électrique

la serveuse est apostrophée par un habitué du bar

t’as mis une perruque ?

elle pose son plateau pour lui répondre

c’est pas une perruque 

c’est juste des extensions

le gars contre-attaque

c’est ce que j’ai dit

on a l’impression que t’as DEUX cheveux comme ça

et le premier éclair déchire le ciel

 

F.Houdaer (in « NO PARKING NO BUSINESS »)

 

11/12/2016

Aucune nostalgie...

... ni goût particulier pour le vintage de ma part... mais si mon prochain livre devrait avoir un son, j'aimerais que cela ressemble à ça : 

 

10/12/2016

Rappel

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Le monde n'est qu'une branloire perenne : Toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Ægypte : et du branle public, et du leur. La constance mesme n'est autre chose qu'un branle plus languissant.

 

Montaigne

 

09/12/2016

Ecrire aux frais de la princesse...

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08/12/2016

Cet homme...

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... n'est pas candidat à la primaire (et il conduit une voiture non habilitée à rouler).

 

Dignité

J’ai toujours voulu vous remercier de m’avoir sauvé de ce matelas par terre, 8ème Rue. C’était super de votre part. Je ne sais pas moi-même... comment j’ai réussi à faire un tel gâchis de ma vie. Je ne vous l’avais encore jamais dit, mais juste avant notre rencontre j’ai fini par me tirer d’une maladie assez embarrassante dont je ne sais pas, aujourd’hui encore, comment je l’ai attrapée. Quelques semaines plus tôt, deux hôtesses de l’air avaient débarqué, l’une d’elle avait passé un bout de temps au Brésil, ce doit être elle qui me l’a repassée. En tout cas, en ce temps-là, je travaillais comme garçon de salle au Hickory House, là où il y a le fameux piano-bar en forme de fer à cheval (je crois que ça, je vous en parlé). Moi, j’étais chargé de la grande table de derrière, celle qui était toujours réservée à Duke Ellington et à sa famille. Je ne pourrai jamais l’oublier, assis là avec ses cravates et ses costumes argentés, entouré de sa femme et de ses filles. Si j’ai jamais vu quelqu’un de royal, c’est bien lui. Il émanait de lui une dignité naturelle extraordinaire, une bonté qui semblait passer à travers ses enfants. Je me rappelle avoir regardé ses longs doigts bagués rompre un morceau de pain pendant que je leur versais de l’eau glacée et que je posais le beurrier, et m’être dit : « Voilà, voilà les doigts qui jouent Satin Doll ! Ces doigts-là ! » Je souffrais un tel martyre à ce moment, entre les jambes, que je devais marcher en canard pour éviter le moindre frottement. Et c’était un restau vraiment chic, alors j’essayais de faire aussi discrètement que possible, autrement le maître d’hôtel m’aurait repéré et viré sur-le-champ. Mais croyez-moi, c’était une douleur incroyable.

Et puis, par sa seule présence, le « Duke » m’a fait tout oublier un instant, et je me suis pris à rêver qu’un jour je serais un patriarche bienveillant, avec une épouse et des enfants splendides, qui ne hurlent jamais.

En tout cas, merci pour les superbes croissants à la confiture, et la vue sur Spanish Harlem.

Bien à vous.

4/5/495, Scottsville, Virginie.

 

SAM SHEPARD (Balades au paradis, Editions Robert Laffont, trad. Bernard Cohen)

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07/12/2016

Remise à niveau (english) #58

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06/12/2016

Abattoir 5

C'est une histoire vraie, plus ou moins. Tout ce qui touche à la guerre, en tout cas, n'est pas loin de la vérité. J'ai réellement connu un gars qu'on a fusillé à Dresde pour avoir pris une théière qui ne lui appartenait pas. Ainsi qu'un autre qui menaçait de faire descendre ses ennemis personnels par des tueurs à la fin des hostilités. Et ainsi de suite...

Abattoir 5,kurt

La formation survole à contre-courant une ville allemande en flammes. Les bombardiers ouvrent leur trappe, déploient un magnétisme miraculeux qui réduit les incendies. les ramasse dans des cylindres d'acier et enfourne ceux-ci dans le ventre des coucous. (...) Quand les bombardiers regagnent leurs bases, les cylindres d'acier sont ôtés des râteliers et réexpédiés aux Etats-Unis où les usines tournant nuit et jour pour les démanteler et séparer les dangereux composants, les réduisant à l'état de minéraux. (...) Puis on envoie ces minéraux à des spécialistes, dans des régions lointaines, il s'agit pour eux de les enfouir, de les dissimuler habilement, afin qu'ils ne puissent jamais plus nuire à personne. (...)

abattoir 5,kurt vonnegut,vonnegut

Robert Kennedy, dont la maison de vacances est située à quatorze kilomètres de celle où j'habite toute l'année, a été atteint d'une balle il y a quarante-huit heures. Il est mort hier soir. C'est la vie.

Martin, Luther King a été abattu le mois dernier. Lui aussi est mort. C'est la vie.
Et chaque jour mon gouvernement me communique le décompte des cadavres que l'art militaire fait fleurir au Vietnam. C'est la vie.
Mon père s'est éteint, ça fait des années maintenant, de mort naturelle. C'est la vie. C'était un brave homme. Et un mordu des armes à feu. Il m'a légué ses pistolets. Qu'ils rouillent en paix.
 
Kurt Vonnegut (1969)