12/12/2016
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l’orage arrive
et je ne trouve rien d’autre à faire
que de me caser à la terrasse de ce café
juste en face d’un lycée
pas de n’importe quel lycée
celui où j’ai été si malheureux vingt ans plus tôt
cela sert aussi à ça un poème
à rappeler à quel point l’Éducation Nationale peut faire souffrir un gosse
à quel point on choisit parfois très mal sa terrasse de café
vingt ans plus tard
l’air est lourd
je sirote mon café à un mètre de la chaussée
je fixe le lycée en anticipant l’arrivée du maëlstrom
grâce à tous les capteurs disposés sur mon crâne redevenu nu avec le temps
et je n’attends
personne
le vent forcit
il est le seul à pousser sa plainte
je ne suis pas
ne suis plus
en train de me languir après une personne de l’autre sexe
des jeunes filles passent
les épaules trop hautes
une vieille les croise
dans une robe d’un violet électrique
la serveuse est apostrophée par un habitué du bar
t’as mis une perruque ?
elle pose son plateau pour lui répondre
c’est pas une perruque
c’est juste des extensions
le gars contre-attaque
c’est ce que j’ai dit
on a l’impression que t’as DEUX cheveux comme ça
et le premier éclair déchire le ciel
F.Houdaer (in « NO PARKING NO BUSINESS »)
00:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
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