07/07/2007
Jean Vautrin, A.D.G, le polar, la politique, l'amitié
A.D.G meurt.
Vautrin lui rend un hommage inouï dans le Figaro.
Impeccable.
P.S: le jour où cet article de journal n'est plus lisible en lien, merci de me le signaler... Je ferai le nécessaire.
09:30 Publié dans C.A.P de lettres, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Vautrin, A.D.G, Le Figaro, amitié, polar, politique
06/07/2007
Fantaisie urbaine (1)
ICÔNES X-ROUSSIENNES
Au cœur de la Vogue, je discute de l’Islam avec Gnafr’, un ami. Je me dispute avec lui. J’en lâche la peluche Pinkie qui m’encombrait les bras, le Churros qui me pendait des lèvres. J’essaye de me faire entendre, malgré le vacarme des manèges. Je hurle « Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! », puis c’est au tour d’un forain de me hurler qu’il n’est pas sourd.
La pluie commence à tomber. Des housses jaunes apparaissent sur les manèges, semblables à des cirés bretons que les mômes auraient abandonnés sur les chevaux de bois, les motos vrombissantes et les éléphants roses. Une fillette pleure en voyant les gouttes trouer sa barbapapa.
L’histoire ne s’arrête pas là. Mon amitié avec Gnafr’ non plus. Je lui offre une jolie phrase de Cioran (« Connaître, au milieu d’une foire, des sensations dont auraient été jaloux les Pères du désert » ), et nous traversons tout le plateau jusqu’à chez moi. Nous passons rue Bonnet, devant l’immeuble du 26, là où la Vierge est apparue au XIXe siècle.
Aujourd’hui, on y trouve les cabinets d’un orthophoniste et d’une psychomotricienne ainsi qu’un appartement aux fenêtres ouvertes d’où s’échappe du jazz jour et nuit, été comme hiver.
- Tu te rends compte que notre quartier, notre ville a failli devenir un Lourdes bis ! Il s’en est fallu de peu…
Gnafr’ n’a pas la moindre idée du phénomène que j’évoque, même s’il a lu mon polar censé se dérouler à Lourdes.
- Lourdes, en fréquentation annuelle, c’est plus important que Bénarès ou la Mecque. Est-ce que tu te représentes l’ampleur du truc ?
- Et pourquoi le plateau de la Croix-Rousse n’a pas viré Lourdes # 2 ?
- Une décision de l’Église, qui aurait trouvé ça trop lourd à gérer.
- Et pourtant, la Vierge Marie est apparue ici ?
- Bien sûr que oui. Tout ça est historique.
- Je sais ce que tu regrettes… Le plateau transformé en gros méchant Lourdes, ça aurait empêché l’arrivée des bobos, c’est ça ?
- Pas les effets collatéraux qui m’intéressent. J’essaye juste de lui trouver un visage à cette Vierge lyonnaise.
- Et ?
- J’ai trouvé. Christine Pascal. L’actrice. La réalisatrice. Avec son visage de madone croix-roussienne. Elle a passé son adolescence dans le quartier, Gnafr’. Entre le lycée Saint-Ex et Saint-Bruno des Chartreux.
- O.K, elle était canon, c’est pas pour ça que Benoît XVI va la canoniser.
- Qui sait ? On peut toujours se fendre d’une lettre à Barbarin. En s’y mettant à deux…
F.Houdaer (publié dans « Lyon-Capitale # 547 )
08:15 Publié dans a.2) MES TEXTES, LyonnÈseries | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fantaisies urbaines, Croix-Rousse, Lyon, Pascal, Saint-Bruno des Chartreux, Lourdes, Vogue
05/07/2007
Peckinpah, Nietzsche et le rire
Comme précisé dans ma note bio-biblio, suis sorti du ventre de ma mère le jour où "La horde sauvage" sortait sur les écrans.
D’une certaine façon, cela faisait plusieurs années que j’attendais la parution du (grand) petit livre de Fabrice Revault. Je viens de le trouver par hasard à la librairie « Au Bal des Ardents ». Merci de lire l'article en lien pour plus de précisions.
"La tragédie est justement la preuve que les Grecs n'étaient pas pessimistes."
Nietzsche
08:00 Publié dans où je lis, où je youtube, tu dailymentionnes..., où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Revault, Peckinpah, Nietzsche, La Horde sauvage, librairies lyonnaises, au bal des ardents, wild bunch
03/07/2007
Fort de ma faiblesse...
"Fort de ma faiblesse, j’aurais rêvé toute ma vie de gens solides, d’hommes en bronze et de femmes en acier, capables de m’aider à tenir le coup. Mais comment les supporter ? La solidité m’incite à l’hilarité, rien de plus. Seuls les faibles, les paumés, les déchirés, les inconsolables inconsolés m’intéressent. Eux seuls me touchent, me déchirent, m’aident à tenir le coup. Autant dire que pour marcher, je m’appuie sur des béquilles molles, des béquilles en caoutchouc. Cela revient à dire qu’il faut avoir la force d’assumer, non seulement sa propre faiblesse, mais ses faiblesses et celles des autres. Ce n’est pas tellement facile. Cela demande même une certaine force. Cela nous ramène à la solidité. Etc. Cela peut continuer pendant un certain temps…"
16:25 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Sternberg, force, faiblesse