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18/08/2012

Lionel TRAN vs Thomas VINAU

 

No Present

 

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A la manière de Jean-Luc Mélenchon sur son blog (et pourquoi pas ?) :

Mes amis, je voudrais vous entretenir aujourd'hui des ouvrages de deux auteurs qui vont faire parler d'eux lors de la rentrée littéraire. De deux potes. Je voudrais (commencer à) vous en parler en les opposant.

D'où je les connais ? Avec Lionel (Tran), lyonnais tout comme moi, je travaille un roman depuis... deux ans. Cela peut paraître long, mais nous n'avons pas chômé. Nous espérons l'achever pour cette fin d'année (à moins qu'il ne nous achève).

Lionel sort fin septembre son second roman autobiographique (chez Stock, dans la collection "La forêt" dirigée par Brigitte Giraud), et cela va faire du bruit. Plus maîtrisé que son premier ("Sida mental", édition Ego comme x), il risque de faire encore plus mal.

Ici, souvenir d'un premier mai avec Lionel T. (& Fabrice Neaud). 

Thomas (Vinau), j'ai publié son dernier recueil de poèmes.

Lionel et Thomas ont en commun d'être aussi peu mondains l'un que l'autre... mais m'est avis qu'en septembre, les deux vont être contraints de faire le job et de prendre l'ascenseur T.G.V. à de nombreuses reprises. Cela finira-t-il face à Ardisson et cie ?

Ah oui, j'avais parlé d'opposer ces deux auteurs... Il n'est pas exagéré d'affirmer que chacun d'entre deux se situe à... une certaine extrémité de la palette littéraire. Pas à la même extrémité.

Chez Lionel, il est question d'un homme de vingt ans survivant à la Croix-Rousse en cette fin de XXème siècle, et l'on songe à Selby & à Elfriede Jelinek.

Pour Thomas, on cite souvent Brautigan. Mais on pourrait en citer plein d'autres, des américains bien sûr... à condition de ne pas oublier Follain, Pirotte, etc.

Dans les deux cas, amateurs de littérature blig-bling s'abstenir.

Je reparlerai individuellement dans mon blog de ces deux livres... et j'ai hâte de voir l'accueil qui va leur être réservé. D'en tirer quelques leçons. 

30/09/2010

"Sida mental" de Lionel Tran

 

 

 

Quel est le dernier auteur rhônalpin à avoir commis un livre aussi féroce ? Doit-on remonter à Calaferte et à sa Mécanique des femmes ?

Sida mental. Le titre, référence au fameux éditorial de Pauwels épinglant les jeunes manifestants de 1986, signale un roman générationnel. Mais ce roman présente deux extrémités… comme un fusil. Le doigt sur la gâchette, on trouve un auteur trentenaire, également responsable des éditions Terrenoire ( Lyon). Les gens de sa génération ne diront pas tous merci à Lionel Tran, devant le miroir qu’il leur tend. Ceux de la génération soixante-huitarde encore moins, puisque c’est elle que vise ce récit largement autobiographique.

Réduire Sida mental à une auto-fiction trash serait une tentative vaine de désamorcer cette oeuvre. Parlerait-on de La Horde sauvage comme d’un simple western, de Last exit to Brooklyn comme du récit d’une grève, de Taxi driver comme d’une déambulation nocturne et urbaine ?

Plus que par le 11 septembre 2001, l’auteur a visiblement été marqué par les travaux du sociologue Chauvel (sur les guerres intergénérationnelles d’aujourd’hui) et il a trouvé en Richard Durn (trentenaire auteur d’un carnage dans un conseil municipal, après divers engagements écologiques et humanitaires!) un cas d’école.

Le style de Lionel Tran n’est pas aimable. Il est froid, le plus distancé possible. L’auteur laisse le lyrisme à la génération d’avant, mais c’est pour mieux lui réclamer des comptes. De la plus sèche des façons.

 

F.Houdaer (article publié dans "Livre & Lire)