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22/08/2012

Pour saluer (tardivement) Michel Polac

... parce que (tout de même) le premier "Droit de réponse" maté du haut de mes quatorze ans...

... parce que le bonhomme m'a fait découvrir plus d'un auteur (Fante, Gombrowicz...) avant ma majorité...

... parce que je me souviens, quelques années plus tard, de Pierre-Jean Balzan - excellent éditeur (La Fosse aux ours) et voisin - m'expliquant comment Polac a sauvé sa toute jeune structure éditoriale, alors ignorée des libraires, grâce à l'une de ses chroniques sur France-Inter.

 

 

"Autodidacte, hypocondriaque, bonimenteur et adepte de Gombrowicz devant l'éternel, j'aurais pu être vraiment un écrivain si j'avais accepté d'être isolé du monde pour développer une pensée originale. Mais j'ai refusé de m'ennuyer, de m'oublier, j'ai cédé à l'actualité, à la facilité et, par peur de la solitude".

M.Polac

 

 

08/10/2011

Sans transition

Ces quelques mots de Jacques Outin au sujet de Tranströmer (prix Nobel de littérature depuis quelques heures) :

« Le poète a avoué à plusieurs reprises n’avoir été que peu sensible à la littérature et à la poésie jusqu’à l’âge de seize ans. Considéré par ses proches comme étant un garçon quelque peu excentrique, dont on disait qu’il vivait « dans son monde à lui », il s’intéressa tout d’abord aux sciences naturelles, à l’histoire et à la géographie, au point de vouloir devenir un jour entomologiste ou explorateur. »

Autrement ? J'ai beaucoup ri, en cette fin de journée, en écoutant "l'affaire Neyret" (sérieusement) expliquée aux enfants sur les ondes de France-Inter. Et toutes ces petites voix qui interrogeaient "et quand est-ce que le monsieur il a plus été policier et qu'il a fait voyou ?"...

Autrement ? A l'heure où j'écris cette notule, je surveille le ciel. Au lieu de la pluie de météorites promise, une pluie tout court.

Autrement ? Cette notule me sert à recycler mes statuts Facebookiens ? Cela se voit tant que cela ?

Autrement ? Je ne suis plus directeur de collection aux Editions "A plus d'un titre".

Autrement ? Filer le collant ? N'être que de Passage pour faire chou blanc (spéciale dédicace à Marc Pellacoeur) ?

14/06/2005

HISTOIRE DE MES LIVRES (Premier épisode)

L'IDIOT N°2

(éditions du Serpent à Plumes, Collection Serpent Noir, neuf euros,

ISBN 2 84261 114 4) :

 

Ecrit en deux mois, durant l’été 1997 (j’ai 28 ans).

Mon cinquième roman écrit (les quatre premiers pas publiés parce que pas publiables).

Mon premier « roman noir ». Je me passe cette commande après avoir constaté la multiplication des collections noires chez les éditeurs. Résultat : un roman plus personnel que les précédents, malgré l’abandon de la première personne du singulier et de ma veine auto-fictionnesque.

Le thème principal de « L’idiot n°2 » n’a rien d’original, mais me tient à cœur : l’enfermement et la libération, dans tous les sens que l’on peut donner à ces mots. La prison est au centre de l’histoire.

Quatrième de couve copiée-collée :

« Dosto, vingt ans, est incarcéré à Shitland. Dans sa cellule, Abdel-Sammy, un sage, et Richard Sebasteni, « le nouveau Dreyfus ».

Dosto philosophe, lit tout ce qu’il peut trouver, abhore la télévision, s’essaye au bouddhisme zen. Il aime Fanny Charpentois qui le lui rend très bien. M.Charpentois, le père, est quant à lui une institution : politicien véreux et fascisant de Lyon, impliqué dans divers trafics, il viole sa fille tous les soirs depuis son entrée en sixième.

Rapide, déjanté, nerveux, un texte dérangeant et atypique dans la lignée du meilleur néo-polar à la Fajardie. »

De la pure prose d’éditeur, comme dirait Polac. À signaler que dans cette même quatrième de couv’, il est question de ma (brève) correspondance avec Frédéric Dard ainsi que de mes huit échecs consécutifs au permis de conduire (ce dernier détail, c’est moi qui ai tenu à le faire figurer).

Pour écrire ce roman sur une période relativement courte, je prends soin de quitter la plupart des associations dont je fais partie. En deux mois d’écriture, je perds sept kilos.

J’envoie le manuscrit à une trentaine d’éditeurs. Pour dégoter leurs adresses, j’abuse de la patience de Mme et Mr Péju. Dans leur librairie La Proue déjà très encombrée, je bloque tout le monde (« Je peux jeter un coup d’œil dans votre botin d’éditeurs, oui ? Histoire de recopier quelques coordonnées… J’en ai juste pour une petite heure, je m’installe, mais pas pour longtemps, etc… »).

Le roman est pris par le Serpent à Plumes et sort en mars 1999.  Atterrit dans la vitrine de La Proue.

Beaucoup de presse (parisienne et Rhône-Alpine). Des chiffres : une quarantaine d’articles. Dans deux articles sur trois, le journaliste n’a pas été fichu d’écrire mon nom ou mon prénom sans l’écorcher (je n’ose pas imaginer ce qu’a vécu Daeninckx à ses débuts !). 

« Etrange roman noir, qui a du style à l’évidence et qui fait froid dans le dos. » (Cathy Bouvard, Lyon-Capitale)

L’article le plus intéressant est signé Pascale Vannereux dans le défunt mensuel lyonnais « Nota Bene ».

Cathy Bouvard me racontera une anecdote amusante par la suite. Durant l’été 99, elle est partie du côté de l’Himalaya. Au pied d’une grande montagne (forcément), elle trouve un bouquiniste (on reconnaît la droguée de livres). Pratiquement que des bouquins en anglais. Une petite caisse de bouquins en français. Et au milieu, mon « Idiot ». Quand elle m’a raconté ça, Cathy ignorait tout ce qui pouvait me lier à cette région du monde… où je n’ai jamais mis les pieds.

Si j’additionne la totalité des droits d’auteurs perçus depuis la sortie du livre, je n’obtiens pas la somme de 2000 francs/300 euros nets (en comptant les 0 francs d’à-valoir). L’une des rares obligations d’un éditeur est d’envoyer un relevé de compte annuel à ses auteurs (où il peut avancer les chiffres les plus fantaisistes). Au Serpent, ils ne l’ont fait que pendant deux années consécutives. Le livre continue à se vendre à ce jour (je signe une dizaine d’Idiot à chaque salon du livre auquel je peux participer). 

L’extrême violence de « L’idiot n°2 » m’a valu d’être rangé dans la même case que Virginie Despentes par plusieurs critiques. C’est ce qui m’amènera à pousser le bouchon complètement dans l’autre sens avec mon livre suivant (« La Grande Érosion »).

A suivre...