27/10/2016
La poésie, aux chiottes !
Comme promis, une vidéo chaque jeudi.
12/10/2016
Supplique à une jeune passante
fille en short, qui ronges tes ongles en tortillant du cul,
les garçons te regardent -
tu as plus d'importance, semble-t-il,
que Gauguin ou Brahma ou Balzac,
plus, en tous cas, que les crânes qui nagent à nos pieds,
ta démarche hautaine brise la Tour Eiffel,
fait tourner la tête des vieux vendeurs de journaux à la sexualité
éteinte depuis longtemps ;
tes bêtises réfrénées, ta danse de l'idiote,
tes grimaces délicieuses - ne lave jamais tes sous-vêtements
sales, ne chasse jamais tes actes d'amour
à travers les allées résidentielles -
ne nous gâche pas ça
en accumulant kilos et fatigue,
en acceptant la télévision et un mari gnangnan ;
n'abandonne jamais ce déhanchement maladroit et inepte
pour arroser la pelouse le samedi -
ne nous renvoie pas à Balzac ou à l'introspection
ou à Paris
ou au vin, ne nous renvoie pas
à l'incubation de nos doutes ou au souvenir
du frétillement de la mort, salope, affole-nous d'amour
et de faim, garde les requins, les requins sanglants
loin du cœur.
Charles Bukowski (in "Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines")
Trad. Thierry Beauchamp
30/09/2016
" Seules les choses... "
00:00 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, charles bukowski
20/04/2016
Blue bird
00:46 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oiseau bleu, blue bird, bukowski, charles bukowski, cnossos
12/08/2015
Jeux de plage
00:02 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plage, bukowski, charles bukowski, marcello mastroianni, fellini, federico fellini
13/07/2015
" L'Amour est un chien de l'enfer "
Trop grand
trop petit
trop gros
trop maigre
ou rien du tout.
Rire ou
larmes
haineux
amoureux
des inconnus avec des gueules
passées
à la limaille de plomb
des soudards qui parcourent
des rues en ruines
qui agitent des bouteilles
et qui, baïonnette au canon, violent
des vierges
ou un vieux type dans une pièce misérable
avec une photographie de M. Monroe.
Il y a dans ce monde une solitude si grande
que vous pouvez la prendre
à bras le corps.
Des gens claqués
mutilés
aussi bien par l’amour que par son manque.
des gens qui justement ne s’aiment
pas les uns les autres
les uns sur les autres.
Les riches n’aiment pas les riches
les pauvres n’aiment pas les pauvres.
nous crevons tous de peur.
Notre système éducatif nous enseigne
que nous pouvons tous être
de gros cons de gagneurs.
mais il ne nous apprend rien
sur les caniveaux
ou les suicides.
Ou la panique d’un individu
souffrant chez lui
seul
insensible
coupé de tout
avec plus personne pour lui parler
et qui prend soin d’une plante.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Et je suppose que ça ne changera jamais
mais à la vérité je ne leur ai pas demandé
des fois j’y
songe.
Le blé lèvera
un nuage chassera l’autre
et le tueur égorgera l’enfant
comme s’il mordait dans un ice-cream.
Trop grand
trop petit
trop gros
trop maigre
ou rien du tout.
Davantage de haine que d’amour.
les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
peut-être que, s’ils s’aimaient,
notre fin ne serait pas si triste ?
Entre-temps je préfère regarder les jeunes
filles en fleurs
fleurs de chance.
Il doit y avoir une solution.
sûrement il doit y avoir une solution à
laquelle nous n’avons pas encore songé.
Pourquoi ai-je un cerveau ?
il pleure
il exige
il demande s’il y a une chance.
Il ne veut pas s’entendre dire :
“non.”
Charles Bukowski (in "L'Amour est un chien de l'enfer", trad. de Gérard Guégan)
04:24 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : charles bukowski, bukowski, l'amour est un chien de l'enfer, gérard guégan, guégan
08/04/2015
John Fante, né le 8 avril...
... 1909, à Denver (Colorado).
" Un jour j’ai sorti un livre et c’était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. J’ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait son énergie et était suivie d’une semblable et la vraie substance de chaque donnait sa force à la page, une sensation de quelque chose sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n’avait pas peur de l’émotion. L’humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J’avais une carte de la Bibliothèque. Je sortis le livre et l’emportai dans ma chambre. Je me couchai sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. Le livre était ‘‘Demande à la poussière’’ et l’auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail. Je terminai ‘‘Demande à la poussière’’ et cherchai d’autres Fante à la bibliothèque. J’en trouvai ‘‘le Vin de la jeunesse’’ et ‘‘Bandini’’. Ils étaient du même calibre, écrits avec les tripes et le cœur. " Charles Bukowski
00:05 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fante, john fante, bukowski, charles bukowski
04/08/2014
Vrac de vrac # 16
Deux articles bigrement intéressants glanés sur la toile :
YVON LE MEN, LE POETE QUI ATTAQUE PÔLE-EMPLOI
&
UN ENTRETIEN AVEC L'EDITEUR DE BUKOWSKI, "Je ne l'ai jamais vu bourré"
14:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yvon le men, pôle emploi, bukowski, charles bukowski
10/03/2014
LE GÉNIE DE LA FOULE
" Il y a assez de traitrise, de haine, de violence,
D'absurdité dans l'être humain moyen
Pour approvisionner à tout moment n'importe quelle armée
Et les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre
Et les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l'amour
Et les plus doués pour la guerre - finalement - sont ceux qui prêchent la paix
Méfiez-vous
De l'homme moyen
De la femme moyenne
Méfiez-vous de leur amour
Leur amour est moyen, recherche la médiocrité
Mais il y a du génie dans leur haine
Il y a assez de génie dans leur haine
pour vous tuer, pour tuer n'importe qui
Ne voulant pas de la solitude
Ne comprenant pas la solitude
Ils essaient de détruire
Tout
Ce qui diffère
D'eux
Étant incapables
De créer de l'art
Ils ne comprennent pas l'art
Ils ne voient dans leur échec
En tant que créateurs
Qu'un échec
Du monde
Ils croient votre amour
Incomplet
Du coup, ils vous détestent
Et leur haine est parfaite
Comme un diamant qui brille
Comme un couteau
Comme une montagne
Comme un tigre
Comme la ciguë
Leur plus grand art. "
CHARLES BUKOWSKI
16:23 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, charles bukowski, haine, foule, guerre, paix, meurtre