UA-136760349-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/04/2023

Un problème avec mon nouveau roman

343416700_937866370766904_839386653895375965_n.jpg

- Fred, y'a un problème avec ton nouveau roman...


- Si je t'ai demandé de le lire, alors qu'il n'est pas achevé, c'est bien que j' ai besoin d'un retour, critique si possible.


- Oui, mais non. Les scènes de port sont... très bien. Très bien, tes scènes de port. Mais tes personnages...


- Mes personnages ?


- C est leur façon d'interagir... On a l'impression, à chaque scène, qu'ils lisent dans les pensées des uns et des autres...


- C'est exactement ce qu'ils font, où est le problème ?


- Non, mais... Prends l'histoire d'amour que tu racontes, par exemple. C'est de la télépathie H24.


- Ben, oui. Pourquoi ? C'est pas comme ça que ça se passe ? T'as jamais vécu ça ?


- Là, tu me fous la trouille...

 

24/04/2023

Les années 2000 s'annoncent terribles !

336042442_253195190499557_6846295962897240308_n.jpg

 

23/04/2023

Il est temps...

... de brûler tous nos vieux calendriers !

336649090_182494091290794_3796806314359353993_n.jpg

 

19/04/2023

Au crépuscule de la Beat Generation

9782849534540_19132_zoomed.jpg

Les seules histoires qui vaillent la peine d’être racontées sont celles de rencontres. Elles n’ont pas toujours lieu sur les pentes d’un volcan ou au bord d’un lac, elles se produisent parfois sur un bout de trottoir.
En septembre 87, au croisement de deux rues de la ville de Québec, le jeune auteur français Gilles Farcet tombe sur une légende vivante, “considéré pendant 30 ans comme un danger national par la CIA” : Allen Ginsberg himself, en personne !
Cette rencontre s’avéra féconde au point de nourrir deux ouvrages de Gilles Farcet : un récit (Allen Ginsberg, Poète et Bodhisattva Beat*, et un roman (La joie qui avance chancelante le long de la rue**).
Ce ne sont pas de ces livres dont il sera ici question, mais d’un troisième Au crépuscule de la Beat Generation***, bande dessinée au long cours, véritable trip graphique signé Etienne Appert qui fait littéralement sienne l’expérience de Farcet (si tant est que l’on puisse faire sienne l'expérience d’un autre). De la Beat Generation, il sera question, of course. Pas par cette nostalgie que Dylan comparait purement et simplement à la mort. Ni par une hagiographie de ses fantômes. Peter Orlovsky fait une apparition d’épouvante entre les murs de Ginsberg. Et personne n’oublie la fin pathétique de Kerouac entre sa bouteille et sa mère.
Quand Farcet demande à Allen pourquoi il est devenu (et resté) l’élève de Chögyam Trungpa, maître spirituel tibétain certes génial mais inclassable et mort d'alcoolisme, la réponse fuse : “Pour que tu ne te fasses pas d’idées romantiques à propos du bouddhisme”.
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Que les poètes vieillissent et meurent ?

appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac

Appert, au dessin, n’a peur de rien et saute à pieds joints là où les flammes sont les plus hautes, les vortex les plus puissants, quitte à ce que son trait déborde de la page et qu’explosent les couleurs. Il n’est pas de la génération de Farcet qui n’est pas de la génération d’Allen… et ce qui circule entre ces trois-là est d’une remarquable fluidité et lisibilité. Rarement un trip graphique de chaque instant, de chaque planche (ou presque) aura été aussi sensé, aussi documenté… Il n’est que de voir la visite de l’appartement de Ginsberg que nous offre Appert, véritable plongée dans le quartier général des opérations Beat. Sans crainte d’effaroucher ou de déconcerter les fascinés de la beat generation.

appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac

appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac,Au crépuscule de la Beat Generation

Si Farcet met ses pas dans ceux d’Allen, ce n’est pas pour “gloser sur la littérature, mais pour glaner des leçons de vie”. Et les voici qui pleuvent, comme aimantées. Ginsberg joue avec une sorte de Playmobil à son effigie (le représentant nu) pour évoquer la candeur, l’honnêteté foncière de sa poésie… Ginsberg, entre téléphone et photocopieuse, se démultipliant pour aider mille et une personnes (car, oui, il y a bien un rapport entre la disponibilité permanente de Ginsberg aux autres et la qualité de sa poésie).

 

Une seconde rencontre va marquer le périple américain de Farcet : celle de Hank, poète sauvage, saint clandestin, bodhisattva de quartier… Au fil de leurs petits déjeuners va se jouer une autre transmission. Hank ne se contente pas de pointer qu’à New-York “les fruits frais sont cent mille fois plus courants qu’un regard frais”, ou que les mots du poète ne sont pas ceux “des profs, des journalistes ou des psys”. Hank arrache les derniers masques, les dernières illusions que pourrait avoir un “petit français” sur la beat generation.

appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac,Au crépuscule de la Beat Generation

Le danger pour Appert aurait été de représenter Farcet sous les traits d’un “Tintin au pays du beat”. Il n’en est rien (Moloch et la cruauté de certains destins s’invitent dès les premières planches), d’autant plus qu’Appert ose une ellipse finale où l’on voit Farcet réussir quelque chose dont Tintin est parfaitement incapable : vieillir.
Si les épisodes avec Ginsberg sont passionnants, ils pourraient rester anecdotiques sans l’éclairage intérieur que donnent sur l’esprit beat les rendez-vous avec Hank. Et Appert fait dialoguer ces différentes séquences, les fait résonner entre elles bien au-delà de ses cases… que l’énergie beat fait voler en éclat.
Précisons que cet album n’est pas réservé aux seuls initiés fans de la “bande à Kerouac” mais qu’il saura plonger le lecteur le plus novice dans le torrent du “beat” (qui n’a pas attendu la “Beat Generation” pour commencer à couler).
 
* : Editions Le Relié
** : Editions Maelström
*** : Editions La Boîte à Bulles
 

15/04/2023

Le 15 avril 1974...

... la caméra d'une banque de San Francisco filme l'ex-otage fille de milliardaire Patricia Hearst en plein hold-up.

ephéméride,hearst

 

 

10/04/2023

Des "catégories" de ce blog...

Il y en a 26 (colonne de gauche). Cela peut sembler beaucoup (trop), mais quand on songe qu'elles me servent à classer près de 1500 notules...

La dernière en date, je viens de la (re)nommer "Boussole".

branloire pérenne

 

05/04/2023

"Et son prénom, c'est... Boni"

71EpnQAKO2S.jpg

Ses voyages avaient été rocambolesques ; sa situation financière paraissait désespérée, sa santé démolie. En un mot, il était bien hypothéqué.

340266081_3426670837660642_3537502478556294210_n.jpg

Me trouvant soudain en rapport avec un monde tout à fait différent du mien, je me heurtais à des difficultés imprévues comme de choisir des formules pour la fin des lettres.
Je ne pouvais pourtant pas imiter mon ami le duc de B… qui ne sachant comment terminer ses réponses à ses fournisseurs, mettait : "Je me porte bien".
On juge du cas qu’ils faisaient de cette information. 
 
Marquis Boni de Castellane, L'art d'être pauvre
 

04/04/2023

Remise à niveau (english) #174

294262930_10159902671870380_2701277014212214636_n.jpg

 

 

01/04/2023

Le journal de René Fallet

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

Mon œuvre aurait pu être tout autre. Mais il aurait fallu travailler davantage. Merci bien ! J’ai voulu écrire justement pour ne pas travailler. Bah ! Il y a là-dedans de beaux morceaux choisis, comme dans le bœuf. 

 

Je n’écris plus de poèmes. Manque d’émotion. Ecrire pour quatre lecteurs, non, ce n’est pas possible. Pour moi seul, passe encore. De plus, je n’étais pas un grand poète, je ne perds pas grand-chose. On peut empiler sa poésie aux hasards d’un roman. 

 

Léautaud parlait en son temps de littérature de professeurs. Nous en sommes à la littérature d’étudiants. 

 

Léautaud a raison de manquer d’indulgence [vis-à-vis de ses confrères]. Employé, il n’a jamais eu à tirer à la ligne, défaut majeur de tous les écrivains ou journalistes professionnels. Je n’ai pas, moi, choisi la littérature, mais la liberté. La littérature mène à tout à condition d’y rester. 

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

Ne pas offrir ses livres aux amis. Je ne les donne pas à Georges*, qui s’en passe admirablement mais s’en tire avec humour : « La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres, sauf les tiens. »

Les autres les empochent et ne m’en parlent plus, pour m’éviter sans doute la pêche – et la bredouille – aux compliments.

(…) Au début, ils sont contents voire flattés, de vous connaître. Devenus intimes, ils s’en foutent, plus rien de vous ne les étonne. Bien sûr, si je deviens Anouilh, leur intérêt se réveillera : ils seront les copains d’Anouilh, et lui taperont sur le ventre, de préférence en public. Excepté Georges, qui est déjà Anouilh. 

* : Brassens

 

Georges, à une heure du matin, s’affirme gaulliste. Je me dis, s’il est gaulliste, c’est qu’on est bourrés. On l’était. 

 

A ses tout débuts, Canetti, patron des Trois Baudets, pria Brassens de se choisir (on se demande bien pourquoi) un pseudonyme. « D’accord, fit Georges, je chanterai sous le nom de PÉPIN CADAVRE. » Et on ne parla plus de pseudonyme.

 

Oui, Brassens est un type exceptionnel. Ce qui ne me réconcilie pas avec le reste de l’humanité. 

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

 J’aurais bien donné un grand jour d’amour de ma vie pour être l’auteur du "Vieil homme et la mer", ce bouquin devant lequel nos intellectuels font une moue de bon aloi. 

 

Un ami de cent ans : Baudelaire. Nous sommes restés très copains. 

 

J’ai laissé ma vieille Olivetti rouge. J’ai acheté une modeste Brother japonaise. Sous le gaullisme, j’achète le moins possible français. 

  

Vous qui vous levez, pensez à ceux qui dorment.

Vous qui dormez, pensez à ceux qui se lèvent. 

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

Il n’y a que deux sortes de littérature, l’ennuyeuse et l’autre. On me passionnerait si on m’entretenait avec primesaut de la fabrication des verres de lampe en Tchécoslovaquie. Si mes romans ont ennuyé quelqu’un, je lui demande pardon, c’est qu’ils n’ont pas atteint leur but.  

 

Le principal intérêt d’une vie d’écrivain : nul besoin d’être intelligent toute l’année. Quatre ou cinq mois, et même moins, c’est bien assez.  

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

 -Tu sens bon.

- C’est parce que je t’aime. 

 

Elle n’en porte pas. J’ôte les miennes et murmure : « Tu es mieux sans lunettes. »

 

Oui, les hommes sont égoïstes. Ils ne pensent qu’à elles. 

fallet,brassens,journal de 5 à 7,éditions des équateurs

La gauche, la vraie, est un mythe. Tout est de droite, dans la nature et dans l’homme. Surtout les gouvernements de gauche.  

 

Je ne veux pas manquer de moutarde, et j’en cache un tube dans ma bibliothèque, derrière la collection Seghers des Poètes d’aujourd’hui.