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31/10/2022

POÈME ÉCRIT… DEVINEZ QUEL JOUR 

 

Halloween partout

des deux côtés de la vitrine

Halloween dégueulé par les magasins

jusque sur les trottoirs

Halloween au beau milieu de la chaussée

pour impressionner les automobilistes

on hésite toujours avant d’écraser

la Mort trimballant sa faux

parfois même

c’est Halloween qui tient le volant

c’est la Mort qui veut se faire la Mort

et là

on n’intervient plus

on laisse faire

on suit le mouvement

les masques ne gênent plus personne

pour conduire

pour prendre un bus

pour appeler sur son portable

pour servir les plats au restaurant

pour se saouler

un type ment à sa femme

et part rejoindre sa maîtresse

habillé en diable

une scène de ménage éclate

devant une montagne de citrouilles

entre un spectre et une sorcière

et moi là-dedans ?

ma panoplie n’est pas la moins effrayante

j’avance

déguisé en écrivain chauve à lunettes

et je sais impressionner la caissière du supermarché

d’un seul mouvement de mes sourcils broussailleux

 

extrait de ANGES PROFANES

 

30/10/2022

Frontière franco-espagnole

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28/10/2022

Monsieur Philippe

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En 1863, un savoyard de 14 ans arrive à Lyon (plus précisément à la Croix-Rousse, au 22 rue d’Austerlitz) pour aider son oncle boucher. Rien de que de très banal dans ce « voyage à la ville » effectué à pieds par Nizier Anthelme Philippe. Ce qui est beaucoup moins banal, est la personnalité de ce jeune garçon. « Personnalité » non au sens d’ego, car Philippe n’a rien d’un Rastignac débarqué dans une ville qu’il rêverait de conquérir. Son ambition est autre. Ses capacités sont autres.
Quand démarre le destin d’un homme ? Dans le cas de Philippe, avant sa naissance, puisque sa mère enceinte ne trouve rien de mieux à faire que de consulter… le Curé d’Ars. Sa naissance et son baptême furent entourés de phénomènes (sur)naturels marquants pour ceux qui en furent les témoins (parfois gênés). « J’ignore tout de moi. Je n’ai jamais compris ni cherché à m’expliquer mon mystère. J’avais six ans à peine et déjà le curé de mon village s’inquiétait de certaines manifestations dont je n’avais pas conscience… J’opérais des guérisons dès l’âge de treize ans, alors que j’étais encore incapable de me rendre compte des choses étranges qui s’opéraient en moi. ». Ce commentaire sur sa prime jeunesse, Philippe le délivrera aux non-initiés. À ses disciples, il apportera d’autres précisions.
À la Croix-Rousse donc, le jeune Philippe fait le livreur pour son oncle boucher. Et l’infirmier miraculeux quand son parent se blesse grièvement une main. Cette fois, ce n’est plus dans un village savoyard mais dans la ville de Lyon que la rumeur va se propager. Et amplifier d’années en années. Philippe soigne, guérit, sauve. Il n’est pas encore majeur.
D’une rare humilité, Philippe n’aspire qu’à apprendre… Son chemin ne sera pas pour autant parsemé de pétales de roses. Au contraire même, les obstacles ne tardent pas à se dresser sur sa route. Inscrit comme auditeur libre à la Faculté de Médecine de Lyon, il fait des merveilles… en même temps qu’il se fait des ennemis. Sa capacité à diagnostiquer les malades ou à les soigner (sans même les toucher parfois) ne laisse pas étudiants et professeurs indifférents. La gratitude de certains sera à l’égal de la jalousie des autres. Philippe sortira de l’Hôtel-Dieu non diplômé, ce qui ne l’empêchera pas d’ouvrir, à 23 ans, son premier cabinet de guérisseur au 8 boulevard des Belges.
Il n’existe pas d’instrument pour mesurer la souffrance d’une société, la souffrance d’une ville. Il n’existe pas d’instrument pour mesurer la souffrance dont Monsieur Philippe (puisque c’est ainsi qu’on s’est mis à l’appeler) a soulagé des milliers de lyonnais : de la jeune fille atteinte d’une double embolie pulmonaire et amenée sur une civière à l'ouvrier qui a perdu un doigt dans une machine (et qui va le recouvrer!), de la gamine qui retrouve l'usage de ses jambes au trois soldats guéris de la typhoïde.
En 1877, après avoir habité place Croix-Paquet puis au 7 rue de Créqui, Monsieur Philippe emménage au Clos Landar, à l’Arbresle, avec sa jeune épouse (l’une des riches consultantes qu’il a soignées).
En 1885, il ouvre un cabinet au 35 de la rue Tête-d’Or. Il y a son cabinet, et il y a son laboratoire (qui sera domicilié au 6 rue du Bœuf puis au 13 de la Montée Saint-Sébastien). Pas mal pour quelqu’un qui affirme : « Je ne suis rien, absolument rien. »
Les jaloux fulminent, enquêtent, font des procès (quatre, pour exercice illégal de la médecine), les mères pleurent de joie en voyant leur enfant qu’elles croyaient condamné marcher à nouveau… Au fil du temps, Monsieur Philippe devient Maître Philippe. Aux yeux des autres. Lui, ne décide ni ne décrète rien en ce qui le concerne. Que l'on apprécie sa (fausse?) bonhommie, que l'on pointe du doigt sa consommation excessive d'alcool, de tabac, ses prédictions (la destruction de Lyon, le renversement des pôles), il n'en a cure.
Des puissants, bien au-delà des limites de la ville voire des frontière françaises, se montrent intéressés par les échos qui leur remontent au sujet de ce thaumaturge : Guillaume II (le Kaiser aurait vu Maître Philippe se rendre invisible), Edouard VII d'Angleterre, et surtout le Tsar Nicolas II et sa femme, auprès desquels il joua un rôle important avant d'être remplacé par un nommé Raspoutine.. au moins l'expérience lui aura-t-elle valu un titre officiel de médecin, lors qu'il n'avait pas le droit d'exercer dans notre pays.
De retour à Lyon, Maître Philippe fera ce qu'il a toujours fait : soigner de façon bénévole et quasi "à la chaîne".
Le décès soudain de sa fille, âgée de 25 ans, lui portera un coup terrible. Il ne lui survivra pas un an et décèdera le 2 août 1905.
Quatorze années après sa mort, la Tsarine laissera sur les murs de sa dernière demeure (la maison Ipatieff) l'inscription : "Maître Philippe avait raison !".
 
F.Houdaer
 

26/10/2022

Rencontres-signatures Editions le Clos Jouve

Ce jeudi (27 octobre) librairie Esperluette (Lyon 5ème)...  

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Mercredi 9 novembre, à Paris (librairie Gallimard, boulevard Raspail)...

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25/10/2022

Une nouvelle critique pour "Dures comme le bois"

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" Dures comme le bois, comme ces armes de Kendo qui touchent vite et juste. Pas de temps pour s’appesantir entre ces tranches de vies qui tournent là, au fil des pages. On te colle l’œilleton du kaléidoscope sur les mirettes et tu regardes ces tronches qui défilent et s’enchaînent sans prévenir.
Dès les premières pages, on t’indique la mer comme seule direction, on t’informe que ce qui te sauve de la noyade n’est rien de mieux qu’une planche pourrie, et voilà qu’on te flanque un casque sur les oreilles et tu entends: “Cours-y!”.
On te laisse seul à seul, ou presque, avec ce GPS, guide suprême qui, solennel, t’annonce entre les voies barrées et déviées, que tu es sur une route que l’on ne pourrait même pas nommer. Colin maillard ne finit pas.
On te colle le cul sur un banc de jardin partagé entre fleurs toxiques et fleurs relaxantes. Ça infuse. La tisane est prête à être bue. Et tu ne sais pas. Autant dire qu’ici, tu ne sais pas.
Même ce foutu Jacques a dit “Tu te lèves, tu te lèves toi et tes questions”.
A tourner les pages, on sent que pèse au bout des doigts comme une grande absence.
L’absence d’une pierre. Une pierre d’ordinaire tenue en main. Massive comme la vérité. Pesante comme sa morale. Cette absence de pierre, que tu sens là, qui te démange, c’est elle qui fait le lien, le
fil des pages.
Ça te pèse lourd une pareille pierre et tu le sais, maintenant qu’elle n’est pas là.Tu as pourtant le geste de la balourder bien inscrit dans ta mémoire. Dans ta mémoire défilent pourtant encore tous ces
gugusses moitié pétés, “aqua in bocca”, bouches cousues sur leurs travers.
Tu tends l’oreille. Tu tends l’oreille et tu entends presque dans ces pages l’écho du “Christ, en bois”
lui aussi, de Gaston Gouté qui te secoue ainsi :
“Mes frères
Qu’il y fout’don’la première pierre
C’ti d’vous qui n’a jamais fauté!”
... qui te secoue, comme le font Judith Wiart et Frédérick Houdaer, qui font tomber les pierres, de tes mains, de tes poches, de ton crâne, avec leurs nouvelles, pas loin d'être tendres au final. Tendres comme le bois. "
 
Ange Tupisutti
 
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21/10/2022

"Elle riait..."

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Elle riait comme quelqu’un qui avait sérieusement réfléchi à la vie et qui avait compris la blague. 

Neil Gaiman, Neverwhere 

 

20/10/2022

Char et le verre à moutarde

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Quand Tonton René cesse de jouer à la statue du Commandeur... (et pour les aminches qui se seraient déjà cassés les dents sur/avec Le marteau sans maître, commencez avec les Feuillets d'Hypnos !)

 

19/10/2022

Remise à niveau (english) #170

english

 

18/10/2022

Les Editions "Le Clos Jouve" dans le "Canard Enchaîné" !

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