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25/10/2022

Une nouvelle critique pour "Dures comme le bois"

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" Dures comme le bois, comme ces armes de Kendo qui touchent vite et juste. Pas de temps pour s’appesantir entre ces tranches de vies qui tournent là, au fil des pages. On te colle l’œilleton du kaléidoscope sur les mirettes et tu regardes ces tronches qui défilent et s’enchaînent sans prévenir.
Dès les premières pages, on t’indique la mer comme seule direction, on t’informe que ce qui te sauve de la noyade n’est rien de mieux qu’une planche pourrie, et voilà qu’on te flanque un casque sur les oreilles et tu entends: “Cours-y!”.
On te laisse seul à seul, ou presque, avec ce GPS, guide suprême qui, solennel, t’annonce entre les voies barrées et déviées, que tu es sur une route que l’on ne pourrait même pas nommer. Colin maillard ne finit pas.
On te colle le cul sur un banc de jardin partagé entre fleurs toxiques et fleurs relaxantes. Ça infuse. La tisane est prête à être bue. Et tu ne sais pas. Autant dire qu’ici, tu ne sais pas.
Même ce foutu Jacques a dit “Tu te lèves, tu te lèves toi et tes questions”.
A tourner les pages, on sent que pèse au bout des doigts comme une grande absence.
L’absence d’une pierre. Une pierre d’ordinaire tenue en main. Massive comme la vérité. Pesante comme sa morale. Cette absence de pierre, que tu sens là, qui te démange, c’est elle qui fait le lien, le
fil des pages.
Ça te pèse lourd une pareille pierre et tu le sais, maintenant qu’elle n’est pas là.Tu as pourtant le geste de la balourder bien inscrit dans ta mémoire. Dans ta mémoire défilent pourtant encore tous ces
gugusses moitié pétés, “aqua in bocca”, bouches cousues sur leurs travers.
Tu tends l’oreille. Tu tends l’oreille et tu entends presque dans ces pages l’écho du “Christ, en bois”
lui aussi, de Gaston Gouté qui te secoue ainsi :
“Mes frères
Qu’il y fout’don’la première pierre
C’ti d’vous qui n’a jamais fauté!”
... qui te secoue, comme le font Judith Wiart et Frédérick Houdaer, qui font tomber les pierres, de tes mains, de tes poches, de ton crâne, avec leurs nouvelles, pas loin d'être tendres au final. Tendres comme le bois. "
 
Ange Tupisutti
 
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