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11/04/2020

Tranches de confinement

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Hésiter à entamer un « journal de confinement » par pur snobisme. Sous prétexte que d’autres, et en nombre, s’y sont collés avant moi.

Grande Poste Centrale de la X-Rousse. Devant les machines à affranchir, une femme masquée/gantée se retrouve sans stylo pour remplir un papier et est contrainte de m’en emprunter un. Elle le désinfecte deux fois : en le prenant et en me le rendant à bout de bras. Nous sommes au bord du fou-rire.

Apprendre, par Grégoire, le décès de Limonov. Tout le monde s’en fout. Il n’est pas mort du Covid 19, et c’était un « salaud ». Une pensée pour tous ces salons du livre qui ont déroulé le tapis rouge à Carrère, son biographe, et qui n’auraient jamais invité un auteur comme Limonov.

Revoir « L’ange exterminateur » (LE film sur le confinement). Devant les images de Bunuel, m’effondrer de sommeil. Revenir à moi pour ôter mes lunettes de mon nez tandis qu’un personnage à l’écran fait de même.

Echange improbable de SMS avec mon éditeur parisien. La conclusion de « Monsieur Le Dilettante » : « Soyons fatalistes ». En langage parisien, que veut dire « fataliste » ?

Poursuivre l’animation d’ateliers d'écriture depuis ma cuisine, grâce à certains outils récemment apprivoisés. Cela fait un an que je m’occupe tous les mercredi après-midi d’un atelier "Ados" loin, très loin du milieu scolaire. Que des volontaires, donc. La semaine précédente, elles ont "toutes" (dix filles pour deux garçons) fait mourir leur personnage principal. Aujourd'hui, il n'en a rien été. Je n'en tire aucune conclusion… mais cela me réconforte. Elles ont laissé à leur personnage le temps d'une prise de conscience, au travers trois époques ramassées (avant, pendant et après le confinement). Des lignes ont bougé.

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