15/04/2022
"Quelques années plus tôt..."
... j’avais eu la chance de rencontrer René Char (…).
Au quotidien, le poète ne correspondait pas vraiment à l’image d’esthète raffiné que ses écrits suggéraient. Colosse bourru, il appréciait peu les intellectuels. Le seul quotidien qui trouvait grâce à ses yeux, c’était L’Equipe. D’ailleurs, s’il m’avait trouvé sympathique, c’était grâce à mon passé sportif et aussi à cause de mes connaissances assez pointues sur le cinéma d’action, en particulier sur le western.
Au cours de nos promenades autour de l’Isle-sur-la-Sorgue, il m’avait révélé qu’il avait tourné avant la guerre un film comme metteur en scène. Ce que j’ignorais complètement. Il avait voulu faire un western français, à la grande déception de ses mécènes qui visaient plus l’héritage du Sang d’un poète que celui de La Poursuite infernale. L’expérience avait tourné court. Le film n’était jamais sorti, et il en gardait un souvenir un peu amer.
Yves Boisset
07:23 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : char, boisset, western, la vie est un choix