19/03/2007
Lundi 19 mars
Comment battre Sarko, quel adversaire lui opposer au second tour ? Cet extrait d'article de Libé, consacré à l’arrestation de Battisti, me souffle la réponse :
" Ce «coup» serait aussi un moyen d'embarrasser les adversaires politiques qui, lors de la polémique de l'été 2004, avaient soutenu l'écrivain italien. Dont Dominique Voynet, qui indiquait hier qu'elle gardait sa ligne, à savoir «le refus d'extrader un homme qui ne peut pas bénéficier d'un nouveau procès en sa présence». Une position identique à celle de François Bayrou, qui a répété hier ce qu'il avait affirmé en octobre 2004. «Quelle que soit l'horreur que m'inspire cette période, l'horreur que m'inspirent ces actes, dont je ne sais pas s'il est coupable ou pas, notre droit français, européen, occidental, c'est qu'un homme a droit à un procès en sa présence», a-t-il déclaré au terme de sa visite au Salon de l'Etudiant. La position la plus prudente est venue du PS, dont le premier secrétaire, François Hollande, était allé rendre visite à l'écrivain à la prison de la Santé en 2004, alors que l'Italie avait demandé son extradition à la France. Hier, le PS a souligné «son attachement au respect strict de l'application des conventions internationales sur l'extradition», mais en ajoutant que Battisti «a fui, c'est de sa responsabilité, il n'aurait pas dû le faire. Maintenant il doit être extradé».
C'est un type avec tracteur qu'il faut envoyer contre Sarko (non, José, ce n’est pas toi que j’ai appelé !).
21:55 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : battisti, bayrou, hollande, Voynet
21/03/2006
Fantaisie urbaine (et inédite)
Le portable contre mon oreille, sur le bord d’un lac qui a enfin décidé à se montrer après un épisode nocturne et un autre brouillardeux, j’apprends la fin de mon aventure avec Lyon-Capitale. Il me reste quatre « Fantaisies urbaines » sur les bras. Je vous livre celle-ci :
PLACARD SEDITIEUX
Quand le lyonnais Henri Béraud (prix Goncourt en 1922, condamné au bagne vingt-trois ans plus tard) s’est baladé Place Bellecour pour écrire sa « Promenade autour du cheval de bronze », il n’a guère évoqué le Mac Do où je rédige ces lignes. On lui pardonnera cet oubli.
Dans ce lieu saturé de graisse et de sucre, borné WIFI jusque dans les toilettes, je me livre à la moins branchée des activités. Je me fais du bien. Je bouquine quelques travaux d’historiens, en parfait autodidacte. Je complète ma cartouchière, tandis qu’au dehors croissent l’arrogance des puissants et le ressentiment des sans-grades. Je finis mon menu XL en apprenant qu’à la Libération, chaque lyonnais avait perdu en moyenne dix kilos. Je découvre qu’à d’autres époques fleurissaient sur les murs de Lyon des « placards séditieux » signés « Le Povre » (sic). Je note ce genre de détails, m’amuse à lister ceux de mes contemporains qui mériteraient de se prendre ce genre de placard en pleine figure.
Je vais débarrasser mon plateau, retourne à ma place, à ma lecture et à mes « joyeurs d’espée ». J’apprends qu’en 1909 un des employés de l’usine Berliet de Monplaisir s’appelait Jules Bonnot. J’espère qu’à SEB, quelqu’un lira ces lignes.
Mes voisines de table causent de la grippe aviaire et de l’Ain tout en dévorant leurs chicken nuggets. Je continue de me piquer avec la plume de quelques érudits.
Jean Butin(1) a fait un énorme travail pour moi. Il a constaté que, sur les centaines de rues lyonnaises, quatorze d’entre elles perpétuent le souvenir d’une femme. Pas vingt, pas quinze, quatorze ! « 3 religieuses, 6 bienfaitrices, 3 résistantes, une aviatrice, et… Juliette Récamier ». Gageons qu’avec une Ségolène Royal en tête des sondages, les Collombophiles rééquilibreront la balance (mais que l’on ne compte pas sur eux pour donner à une rue le nom de l’écrivain mentionné en début de cette Fantaisie).
L’ami Gnafr’ me rejoint, les doigts pleins de ketchup lors même qu’il n’a pas attaqué son Big Mac. Il me tient un discours que je résumerai d’un « Pas de Vélo’v pour la banlieue, bien fait pour vos gueules les pauvres ». Contrairement à lui, je doute que la frustration occasionnée provoque une nouvelle « Grande Rebeyne » (du nom de l’un des plus importants soulèvements populaires qu’ait connu la ville).
Gnafr’ me tend un exemplaire du Progrès. À l’intérieur, une interview de Gérard Collomb où il est dit qu’il se Pradélise sans que cela fasse sourciller l’intéressé. Gérard tient plutôt la forme. Philippe Muray est mort. Lyon-Capitale vient de sauver sa peau. La roue tourne. Nous vivons à une époque où les duels sont interdits et les menus XXL autorisés. Préparons-nous à une grande opération de « Vivre ensemble ».
(1) « Ces lyonnaises qui ont marqué leur temps », éditions ELAH
09:20 Publié dans a.2) MES TEXTES, LyonnÈseries, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Béraud, Fantaisies urbaines, Lyon-Capitale, Collomb, Lam, Muray, Butin
06/05/2005
POÈME POLITIQUE
j’y reviens
du verbe “ reviendre ”
le peuple
j’en viens
le peuple
j’en suis revenu
les élites maintenantpourquoi sont-elles au pluriel celles-là ?
le peuple
les élites
je fous tout ça dans le même sac
s’il vous plaît Madame
où puis-je trouver
le fleuve le plus près ?
oui
c’est pour ce sac
il me faut un fleuve très profond
avec un courant très violent
pensez à mon dos Madame
aidez-moi à le soulager de son fardeau
tenez
si vous pouviez me donner
la direction du Saint-Laurent
voilà un fleuve de belle taille
qui ferait mon affaire
mais si vous n’avez que le Rhône
à m’indiquer
va pour le Rhône
il en a charrié bien d'autres
07:15 Publié dans a.2) MES TEXTES, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, politique, peuple, élites, Rhône, Saint-Laurent
24/01/2005
Lundi 24 janvier
- Tu me stresses, quand je te vois manger ta pomme.
- Quand je quoi ?
- Quand tu croques ta pomme aussi vite, comme ça. Tu la manges comme un carnivore. Je vois mon homme croquer dans une pomme, et je vois un carnivore !
- Même quand je croque dans une pomme bio ?
Dispution (discution + dispute) au téléphone avec un ami, auteur d’un « Poulpe ». Cela fait deux ans que je sais la chose suivante : la date de décès officiel de Gabriel Lecouvreur dit « Le Poulpe » est le 21 avril 2002. Ça devrait être une évidence, une porte ouverte que j’enfonce, là.
Si mes collègues polardeux, mes confrères (j'adore ce mot) noiristes veulent bien faire suivre...
Pour finir, peu de temps avant la date fatidique du 21 avril, un journaliste (John Paul Lepers, je crois) a demandé à Jospin s'il s'imaginait absent au second tour des Présidentielles. Sa réaction en photo:
22:05 Publié dans polar, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poulpe, lecouvreur, 21 avril 2002, lepers, jospin