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29/07/2024

"C’est pourquoi l’homme part en vacances..."

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C’est pourquoi l’homme part en vacances. Il est heureux et a beaucoup d’enfants. Il les assied sur la banquette de façon à coincer les paquets.
Le lendemain, les plages sont noires de monde. La mer se couvre de canards en plastique jaune que chevauchent des hommes intrépides. Parfois, ce sont des comptables modèles, parfois des penseurs importants. Les plus beaux ont l’air de monarques avec une grande barbe carrée. Ils donnent l’image qu’eût présenté l’histoire du monde si les rois s’étaient mis à cheval sur des canards. Leur corps se bronze, leur tête s’échauffe, les femmes les admirent dans les bars.
D’autres fois ils pendent au bout d’un fil, le long d’une falaise verticale, vertigineusement accrochés avec des clous et des ficelles. Puis ils s’élèvent lentement par tractions successives. Leurs abdominaux se fortifient.
D’autres fois, ils se jettent dans les entrailles du sol pour regarder des bisons dans des grottes. C’est ce qu’on appelle la spéléologie. Assis sur des rochers humides, à mille mètres de profondeur, ils contemplent longuement dans de sombres cavernes des profils de bison, de mouflon, d’instituteurs, et même des slogans politiques que les premiers hommes et les enfants de l’école voisine ont tracé sur les parois.

Alexandre Vialatte, Almanach des quatre saison
(Ill : Reginald Marsh)

 

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