13/05/2022
"Dures comme le bois" (une nouvelle lecture)
" Une nouvelle, c'est comme faire planer un avion en papier : il faut une bonne impulsion, un parcours sans trou d'air et un atterrissage subtil. Le recueil de Judith Wiart et Frédérick Houdaer joue avec ces difficultés dans des récits courts, voire très courts, menés de manière énergique et retorse parfois. Derrière les situations bizarres, parfois comiques (comme cet homme propriétaire d'une parcelle de jardin ouvrier qui n'y fait rien pousser), on décèle une violence profonde autour de ces libertés que l'on s'autorise ou non de prendre. Cette violence peut aussi bien venir de l'extérieur, à travers la famille, la société, que de l'intérieur, ce que l'on porte en soi et qui peut nous abîmer sans que l'on comprenne toujours pourquoi.
Un recueil de nouvelles, c'est un panorama, panorama des violences intimes contemporaines, pas forcément dans le sang, pas forcément physiques, plus tortueuses, plus torturées. Et s'il y a beaucoup de tendresse pour les personnages qui traversent les pages, on ne cherche pas à enjoliver leurs dilemmes. Derrière l'écriture douce, les descriptions drôles, on ne cache pas la réalité, y compris lorsque toucher la main d'un enfant pour corriger sa manière d'écrire devient aux yeux de certains le crime absolu. C'est une forme d'élégance que de présenter ainsi les paradoxes de nos sociétés civilisées sans nous imposer un jugement tranchant. On peut d'autant plus apprécier les mots, la variété des registres, sans que cela paraisse simplement léger. "
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16:37 Publié dans a.1) MES LIVRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dures comme le bois, sous le sceau du tabellion, olivier paquet
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