08/02/2019
Calaferte vs Sartre
Ayant eu très jeune une expérience directe des hommes, j’ai rapidement flairé chez les individus ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas. Sartre, c’est de la grimacerie ! Son théâtre a un côté scolaire. Ce sont des petites natures ! C’est le procédé de systématisation. Le facteur succès est primordial pour ce type de confectionneurs. Le succès n’est pas accidentel et l’insuccès non plus. Le succès est une chose simple : c’est l’adéquation entre un individu X et le courant général. Ce sont des gens qui ont une nature pour être en adéquation exacte avec l’air du temps. Seulement l’air du temps, ça passe et il est toujours quatre degrés au-dessous de la veine secrète qui sillonne le monde des idées comme le monde des faits, des évènements.
Louis Calaferte, extrait de « Une vie, une déflagration / Entretiens avec Calaferte » de Patrick Amine
09:29 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : calaferte, louis calaferte, sartre, jean-paul sartre, patrick amine
04/02/2019
Piles
à un salon du livre
une femme s’est approchée de mon stand
de ma table
pour me dire
ma mère est immense sur Terre
puis elle a saisi l’un de mes recueils
l’a feuilleté comme si
elle y cherchait
la phrase qu’elle m’avait murmurée
je savais qu’elle ne la trouverait pas
mais je l’ai laissée faire
(extrait d'un recueil à paraître)
07:08 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salon du livre
02/02/2019
Prochain CABARET POETIQUE...
... le dimanche 3 février. Et ce sera un Cabaret SPECIAL TESTE (du nom de la revue poético-frenchriviérenne qui vient de sortir son n°33). Pour l'occasion, une pleine voiture de poètes sudistes remontera depuis Toulon, via Marseille, pour gagner Lyon et la fameuse salle du Périscope.
Au générique, donc :
07:41 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, le périscope, teste, revue teste, pauline catherinot, cédric lerible, patrick sirot, alain paul antoine, maxime h.pascal
31/01/2019
Je découvre avec retard...
... cette vidéo de Nathalie Quintane.
04:33 Publié dans politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nathalie quintane, gilets jaunes
30/01/2019
Dialogue assis
- Et vous me dites avoir été publié par les plus grands ?
- Tout à fait, très chère.
- Mais… grands comment ? Parce que… vous n’êtes pas gigantesque, Victor. Vous n’êtes pas un auteur gigantesque.
- Laissez-moi le temps de déployer mes ailes, ma chère enfant.
- Je veux bien essayer de me montrer patiente, mais…
- Vous ne savez déjà que trop bien vous montrer cruelle.
- Ne soyez pas désagréable… Cela ne vous grandit pas… Cela ne vous fait pas grandir dans mon estime.
04:30 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
28/01/2019
COIFFE ORANGE
donald trump a décroché le job
mes amis enragent et pleurnichent sur les réseaux sociaux
en bas de chez moi
un nouveau magasin vient d’ouvrir
vendant exclusivement
jeux de société et de patience
j’en pousse la porte pour m’acheter un puzzle de 1000 pièces
un spécial « Pollock »
parce que j’aime bien les peintres financés par la C.I.A.
je n’aurai pas trop de tout l’automne
pour recomposer le tableau
le temps d’assimiler tout un nouveau vocabulaire
impeachment
shutdown
placer ces mots dans mes poèmes
devrait m’aider à les retenir
à quoi finira par ressembler
le puzzle dans lequel moi et mes amis
prenons place ?
(extrait d'un recueil à paraître)
05:34 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pollock, trump, donald trump, c.i.a
24/01/2019
G.
Ai-je raison de penser que plus la littérature est téméraire et d’un accès difficile, plus elle devrait retourner vers des formes anciennes, faciles, auxquelles les lecteurs se sont habitués ?
Gombrowicz (extrait de sa préface de « La pornographie », préface que je vous recommande de lire après le roman)
07:43 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : gombrowicz, witold gombrowicz, rita gombrowicz, la pornographie
21/01/2019
MORCEAUX
les gentils organisateurs
avaient gentiment organisé les choses
au point que je n’avais pas eu une minute à moi
la première journée
je n’avais pas vu grand-chose
de leur ville si charmante
un manège face à la gare
un bout de fleuve à l’extrémité d’une rue piétonne
et une place qui aurait été splendide
si elle n’avait pas été défigurée par
un marché de noël
la température était douce
la mer à trente kilomètres seulement
je n’étais pas chez moi
c’était tout ce qui ce qui comptait
(extrait d'un recueil à paraître)
05:53 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
19/01/2019
Posté ce jour, sur Facebook
Bon… Comme le dit la chanteuse éternelle des années 80, « Juste une mise au point ». Mais comme le dit également Clint Eastwood, « les avis, c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un ». J’en ai donc un sur la première (et pas dernière) polémique de ce Printemps des poètes 2019. Je pensais le garder pour moi, me contenter de coller mes belles z’images sur mon mur Facebook (qui ressemble de plus en plus à un vaste album Panini). Pas par crainte de me griller à l’égard… des officiels de la poésie (ça, c’est fait depuis un bail), mais… Quand bien même on m’assurerait que les bains de boue sont très bons pour la peau, floc-floquer dans la gadoue, ça ne me dit pas plus que ça.
Seulement, voilà… Au-delà des histoires d’égos et de chapelles, il y a quelques enjeux face auxquels il me paraît impossible de ne pas se positionner (à moins d’être… quoi ?). Surtout quand il est question de poésie.
Les deux premières personnes que j’ai vu courageusement monter au créneau sur les réseaux sociaux… sont des femmes (une bibliothécaire et une poétesse). Puis, il y a eu Julien d'Abrigeon (du groupe « Boxon ») qui, depuis plusieurs années, pointe là où ça fait mal concernant ce fameux « Printemps des poètes ».
Pour ceux qui ne comprennent pas de quoi je parle, je rembobine la cassette (les gens de ma génération savent faire ça avec un simple crayon) :
Cette semaine, comme nombre d’entre vous, j’ai reçu un mail très officiel présentant la nouvelle édition du « Printemps des Poètes ». J’ai découvert le méchant dessin de Bilal (qu’a-t-il fait de bon depuis vingt ans ? Combien d’argent public a-t-il gratté pour son bâclage ?), le poème hallucinant de médiocrité de S.Nauleau, et… vous savez quoi ?
Je n’y ai pas cru.
J’ai cru à un fake. J’ai pensé que l’un de mes amis poètes qui me savent de plus en plus critique au sujet de cette manifestation, m’avait fait une blague, adressé un faux mail, etc.
Je n’y ai pas cru. Tout simplement.
La morale de cette histoire ? Il n’y en a pas. Démerdez-vous mais, s’il vous plaît, ne bonimentez pas ou ne laissez pas bonimenter au nom de la poésie trop longtemps. Sinon, le « Printemps des poètes » spécial « Beauté », ça ne va pas être joli-joli.
Je vous laisse, j’ai un roman à finir d’écrire et des recettes de tartes à la crème à trouver.
09:18 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, où mon taux d'adrénaline augmente | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le printemps des poètes