13/12/2023
Tirage et cie
La vérité, là, tout simplement, la librairie souffre d'une très grave crise de mévente. Allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 100 000 ! 40 000 !... et même 400 exemplaires !... attrape-gogos ! Alas !... Alas !... seule la "presse du cœur"... et encore !... se défend pas trop mal... et un peu la "série noire"... et la "blême"... En vérité, on ne vend plus rien... c'est grave ! le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l'auto à 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme au livre... tout "vente à tempérament", vous pensez ! et les "week-ends" !... et les Croisières Lololulu !... salut, petits budgets !... voyez dettes !... plus un fifrelin disponible !... alors n'est-ce pas, acheter un livre !...
Céline, Entretiens avec le professeur Y
09:31 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tirage, céline, chaîne du livre, librairie
20/10/2022
Char et le verre à moutarde
04:29 Publié dans C.A.P de lettres, où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : char, statue du commandeur, le marteau sans maître, feuillets d'hypnos
21/04/2022
"La poésie n'est pas obscure..."
22:36 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros, poésie, blier, poésie obscure
19/12/2021
Ursula
Je m'oppose totalement à la notion que l'on doit placer l'Art sur un piédestal, et le Divertissement à terre dans un costume de clown. Art et divertissement sont la même chose, et plus une oeuvre est profondément et sincèrement divertissante, meilleur est l'art. Considérer que l'Art doit être lourd, solennel et ennuyeux, et que le divertissement doit être modeste mais jovial et populaire, c'est une stupidité néo-victorienne à son pire.
Ursula K. Le Guin, 1975
05:20 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ursula le guin, ursula k le guin, divertissement, art
18/09/2021
Exagérations
17:01 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, la horde sauvage, tournage, peckinpah, the wild bunch
09/05/2021
Peer Gynt
07:56 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peer gynt, ibsen, werenskiold, troll
28/04/2021
"Povre..."
21:40 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villon, truffaut, 1952
25/04/2021
Chaissac
Je ne me dis pas artiste, je ne me dis pas poète, mais je me sens artiste, je me sens poète parfois. Je me sens paysan. Je me sens traceur de piste, guide. Je me sens dompteur. Je me sens prêtre. Je me sens voyageur. Et je me sens surtout le spectateur d’une pièce où tous les hommes et tout ce qui existe sur la terre, jouent un rôle. Je me sens soldat qui doit lutter pour la paix. Je me sens tout.
Lettre de Gaston Chaissac à Raymond Queneau, mars 1946
08:50 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chaissac, queneau, correspondance
24/03/2021
William Seabrook
Quel livre ! Quelle autobiographie (écrite deux ans avant de se tuer…. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Seabrook écrit comme un homme qui n’a plus rien à perdre) !
Extrait # 1 :
« - Will, pourquoi tu ne te reprends pas ? me dit un jour le Dr Beaufort. Tu es plus intelligent que la plupart des étudiants, et pourtant tu restes à la traîne et tu rêvasses au fond de la classe. Tu es plus intelligent que ton père, j’imagine que je n’ai pas besoin de te le dire, mais c’est un homme bon et utile, alors que toi, mon garçon, tu n’es ni bon ni utile… »
# 2 :
« M. Hearst, pour nous les mercenaires qui ne travaillions que pour l’argent, était un employeur généreux, franc, direct et impitoyable, et ceux d’entre nous qui le connaissaient personnellement l’aimaient intimement. Mais des dizaines de blagues circulaient au bureau, dont la favorite concernait un jeune homme, un peu comme moi, qui était venu à New-York, s’était fait embaucher par Hearst, faisait du « bon boulot » et envoyait de gros chèques à sa chère vieille mère. Un jour où elle vint lui rendre visite, il implora ses amis :
- Pour l’amour de Dieu, ne dites pas à ma mère que je travaille pour Hearst… son cœur lâcherait.
- Qu’est-ce qu’elle croit que tu fais ? demanda l’un de ses amis.
- Elle croit, hoqueta le chien savant, que je suis pianiste dans un bordel. »
# 3 :
« Le lendemain alors que nous étions au bord de la fontaine, elle me dit :
- Ecoute. Si tu ʺécrisʺ ce que tu m’as ʺracontéʺ cette nuit, tu auras un chapitre. Si tu arrives à rendre ton écriture aussi cohérente que tu as rendu cohérent ton récit oral hier soir, tu auras un livre qui tient debout.
- Tu étais là. Si mon récit était cohérent, c’est parce que j’ai voulu te faire plaisir, t’enchanter et te savoir heureuse. Être assis seul devant la Remington et essayer d’écrire, c’est comme un chien qui bat les pattes à la fenêtre en espérant qu’une vieille dame inconnue passera et lui lancera un sourire ou un os.
Deborah réfléchit quelques instants avant de poursuivre :
- Je suppose qu’il n’est pas plus naturel pour un homme normal de s’asseoir seul et d’écrire qu’il n’est naturel pour un chien normal de s’asseoir sur son derrière et d’agiter ses pattes avant dans le vide de la solitude. Mais que ce soit naturel ou non puisque c’est le boulot que tu as commencé, que tu as promis de finir et pour lequel tu es payé, je pense que tu ferais mieux de rentrer chez toi tout de suite, de t’asseoir sur tes pattes arrière, de frétiller, de poser tes papattes avant sur le clavier et de frapper les touches, les écrabouiller s’il le faut, jusqu’à ce que tu aies terminé ce chapitre. Et arrête de m’en parler ou d’en parler à d’autres jusqu’à ce que tu l’aies fait. »
15:15 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : seabrook, william seabrook, sans répit, rue fromentin