24/08/2012
Le vendeur
Big J.Franck s’avança
pesamment vers la porte
portant quatre poupées
fabriquées avec des tubes de papier toilette
de la laine bleue bourrée
au sommet en guise de cheveux
et des yeux au rouge à lèvres
pendant comme les siens.
La femme dit :
« Qu’est-ce que t’as là, J.Franck ? »
Les mots s’engluaient dans sa mâchoire pendante.
Il se lécha les lèvres.
« J’ai essayé de vendre mes poupées
toute la matinée.
T’en veux une ? »
« Enfin, J.Franck. Tu vois pas pourquoi
personne t’en a acheté ? »
« Muettes » dit-il.
Marilou Bonham-Thompson
(trad. Manuel Van Thienen, in « Anthologie de la poésie amérindienne », Bacchanales n°42, revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes)
06:13 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van thienen, anthologie de la poésie amérindienne, bacchanales, maison de la poésie rhône-alpes
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