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11/07/2020

"le plus clair de mon temps..."

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J'ai passé le plus clair de mon temps à lire à la Bibliothèque Municipale de Los Angeles et rien de ce que je lisais n'avait de rapport avec moi ou avec les rues et les gens autour de moi. C'était comme si tout le monde jouait aux charades et que ceux qui n'avaient rien à dire étaient reconnus comme de grands écrivains. Leurs écrits étaient un mélange de subtilité, d'adresse et de convenance, qui étaient lus, digérés et transmis. C'était une machination, une habile et prudente "culture mondiale". Il fallait retourner aux écrivains russes d'avant la Révolution pour trouver un peu de hasard, un peu de passion. Il y avait quelques exceptions, mais si peu que les lire était vite fait et vous laissait affamé devant des rangées et des rangées de livres ennuyeux. (...) Pourquoi est-ce que personne ne disait rien ? Pourquoi est-ce que personne ne criait ? 

Charles Bukowski, préface à "Ask the dust" de John Fante, 5 juin 1979.