27/02/2022
RUNAWAY GIRL
Premier film d’une rare maîtrise, « Olga » a pour centre de gravité un personnage principal d’une rare puissance. C’est Olga qui nous guide au travers d’un monde qu’elle connaît si bien (celui des gymnastes ukrainiennes), qu’elle incarne mieux que personne, ainsi que sur la place Maïdan (dont elle suit les évènements de loin, ce qui n’est pas pour faire baisser la tension en elle). Mais c’est Elie Grappe qui orchestre images et sons de ce petit bijou (sans qu’à aucun moment la mise en scène n’éclipse son héroïne). Lors de l’avant-première à laquelle j’ai assisté, le jeune cinéaste a parlé d’un « travail d’équipe ». C’est également l’une des qualités que l’on attend d’un metteur en scène : savoir s’entourer.
L’énergie est omni-présente dans chaque scène, la véritable énergie (que l’on ne compte pas sur Elie Grappe pour verser dans une hystérie filmée, là n’est pas son propos), aucun plan n’est gratuit, tout sert Olga, tout est là pour la servir sans pour autant la mettre sur un pied d’estale (elle ne présente pas que des traits de caractère aimables).
La dernière fois qu’un premier film m’a autant impressionné, c’était « Grave » de Julia Ducournau. Pour toutes sortes de raison, je ne suis pas allé voir la deuxième œuvre de celle qui a été palmée à Cannes. Mais je courrai voir le deuxième film d’Elie Grappe, c’est une certitude.
« Olga » de Elie Grappe
Sortie le 17 novembre 2021
13:10 Publié dans où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : olga, grappe, élie grappe, ukraine, premier film
Commentaires
Même si sur la forme il y a des choses audacieuses et parfois réussies dans Grave, je le trouve très vert sur le fond. Je crois bien avoir compris à quoi a voulu jouer Ducournau : en gros du gore avec en filigrane un sujet plus complexe. Mais à mes yeux elle n'a réussi cette prouesse qu'avec son second film. A cause de Grave (et aussi à cause de tout ce tapage) j'ai tenté Titane à reculons. Eh bien quelle claque ! Pour moi c'est un petit chef-d'œuvre. Rousselle et Lindon sont prodigieux, une œuvre hybride et ensorcelante où cette fois le « message » (multiple voire multiplié) passe avec une sensibilité en état de grâce. Je l'ai vu deux fois la même semaine : ça ne m'était pas arrivé depuis American Honey.
Je verrai ce Olga. Ce que tu en dis m'intrigue trop ^^
Écrit par : Stéphane Bernard | 13/11/2021
Si tu kiffes les « justaucorps movies » Foxcatcher est assez incroyable dans son genre.
Écrit par : Stéphane Bernard | 13/11/2021
Stéphane, j'ai vu "Foxcatcher". Quel film ! Quant à "Titane", tu m'as convaincu. J'y vais.
Écrit par : Frédérick Houdaer | 16/11/2021
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