01/08/2019
"La nue-propriété plutôt que l’usufruit..."
J’emploie les mots à la source, dans leur innocence première. La nue-propriété plutôt que l’usufruit. Mais ce sont de pieux coquins et qui me jouent des tours pendables. Dès qu’on ne les a plus à l’œil, ils vous cherchent noise, font des fugues. Et caméléons avec ça ! Tantôt ils ne montrent que leur panache blanc, tantôt que leurs entrailles. Et leurs malices étymologiques. D’avoir fait le poisson dans le secondaire ils gardent quelque écaille, et quelque plumasserie d’avoir hanté le ptérodactyle. Par-delà le dictionnaire, ils ont leur tempérament. À force de fréquenter les hommes, de partager nos aventures et l’odeur de nos amours, ils ont attrapé quelque hommerie : ce sont de petits hommes.
Voyez comme “amoureux” vous a un air tendre, tandis qu’“amant” met les pieds dans le plat.
(…)
Il y a aussi les expressions toutes faites, parfois fertiles en perspectives savoureuses ou équivoques…
Joseph Delteil
10:42 Publié dans C.A.P de lettres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : delteil, joseph delteil, miller, henry miller