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03/05/2024

Remise à niveau (english) #185

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30/04/2024

"l'éditeur..."

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l’éditeur publie une anthologie de poètes contemporains
sous le titre Poètes des profondeurs
la table des matières compte une cinquantaine d’auteurs
et ne partage pas un seul nom avec
la liste que je pourrais établir
sous un pareil intitulé
je ne dois aimer que les poètes superficiels
 
(extrait d’un recueil en cours d’élaboration)
 

27/04/2024

Pollock (pas le peintre)

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Le livre avait profondément marqué [les Jewett], peut-être parce qu’ils n’avaient rien connu d’autre dans leur vie que privations et dur labeur. L’auteur, Charles Foster Winthrop III, un poète raté de Brooklyn qui s’était autrefois rêvé comme le nouveau Robert Browning, avait choisi comme moteur de l’intrigue l’insatiable désir de vengeance d’un certain colonel William Buchet contre les Nordistes, lesquels avaient mis à sac sa plantation lors de la guerre de Sécession sans même lui laisser une seule boule de coton avec laquelle se torcher le cul, et Winthrop avait truffé son récit de tous les actes de viol, de cambriolage ou encore de meurtre qu’était capable de concevoir son cerveau rongé par la syphilis et l’indignation. Pour ce vingtième roman alimentaire pondu en moins de trois ans, il avait touché trente malheureux dollars. Après avoir acquitté ses dettes auprès de ses créanciers, puis passé une heure à se choper des maladies avec la pute qui habitait de l’autre côté du couloir, il ne restait même plus à Winthrop de quoi s’acheter une miche de pain. « Bon, j’ai fait de mon mieux et c’est tout ce qu’on peut demander à un homme », confia-t-il ce soir-là à la vermine qui grouillait derrière le plâtre craquelé de sa chambre humide. Il attendit le matin puis, avec la froide détermination qu’il avait attribuée à Bloody Bill, sa création finale, le plumitif retira d’un coup de brosse les crottes de rat qui souillaient son seul costume présentable et avala suffisamment d’essence de térébenthine pour décaper la peinture d’une maison à un étage.
Quand les Jewett avaient découvert le livre dans un sac en tapisserie abandonné près d’Oxford, cela faisait presque dix-sept ans que le pauvre Winthrop moisissait dans une tombe anonyme et détrempée d’une île de l’East River, devenu à son tour une victime oubliée de l’impitoyable et capricieux monde littéraire qu’il avait jadis espéré conquérir.
 

26/04/2024

Autrefois, les auteurs savaient s'amuser

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24/04/2024

Remise à niveau (english) #184

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23/04/2024

"... mains vides..."

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Nul ne possède rien. Pour posséder quelque
chose, il est nécessaire de le mettre à nu, de
s'emparer de son centre et d'avoir un espace où
le protéger.
Pour posséder une rose,
nul ne peut la dévêtir de ses pétales et retenir son arôme.
Les mains de l'homme sont toujours des mains
vides. Peut-être notre exercice fondamental
consiste-t-il à aimer et à écrire avec les mains
vides.
 
Roberto Juarroz, Fragments verticaux, éd. José Corti
 

22/04/2024

Se relire...

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18/04/2024

Wisława Szymborska

Comme beaucoup d'ami-e-s, je l'ai découverte l'année où lui a été attribué le prix Nobel de littérature. D'ordinaire, je ne m'intéresse pas à ce genre de récompense, mais cette fois-ci, que le prix aille à une poète  polonaise maniant l'humour... cela m'a intrigué.

Depuis lors, je n'ai cessé de la retrouver sur ma route de lecteur.

Un portrait.

Quel recueil vous conseiller ? Sans doute De la mort sans exagérer ou Je ne sais quelles gens (trad. Piotr Kaminski), éd. Fayard.

Deux extraits :

" Voilà les petites filles,
maigres, et sans certitude
que leurs taches de rousseur disparaîtront un jour,

n'attirant l'attention de personne,
elles marchent sur les paupières du monde [...] "

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" Un bon conseil :

n'emmenez pas de railleurs dans le cosmos.

Quatorze planètes mortes,
quelques comètes, deux étoiles ;
avant qu'on n'atteigne la troisième,
ils auront perdu tout sens de l'humour.

Le cosmos est ce qu'il est,
autrement dit : parfait.
Les railleurs ne lui pardonneront jamais.

Rien ne saura les réjouir :
Temps — trop éternel,
Beauté — trop immaculée,
Gravité — comment la tourner en dérision.
Les autres resteront bouche bée,
eux, ce sera pour bâiller.
(...) "

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16/04/2024

"... extrêmement peu de gens..."

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Lettre de Dubuffet à Asger Jorn :
 
Je m'aperçois chaque jour (et je ne cesse de m'en étonner) qu'il y a extrêmement peu de gens, et notamment parmi les écrivains et les artistes, qui aient comme vous et moi conscience du caractère spécieux et frelaté de l'art culturel…