16/07/2020
Même à distance
ce soir
de coupures publicitaires
de voisine pleurant à sa fenêtre
de martinets rendus saouls par l’orage qui arrive
je n’ai une nouvelle fois
pas gagné au loto
sans me plaindre de mon sort
mon téléphone vibre
un confrère m’appelle
il tient à me faire entendre le bruit de la bouteille de champagne
sabrée par ses soins
il tient à partager cela avec moi
même à distance
il vient de finir de rédiger
un gros essai sur le temps et le hasard
quelque chose dont il ne voyait pas la fin
dont il se croyait incapable
au moment de raccrocher
il a le réflexe
poli
de me demander comment ça va
pile poil
je lui réponds
(extrait d'un recueil à paraître)
07:06 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Y'a des jours comme ça, pris à la gorge par la vomissure et les encoignures inéluctables de l'insipide ou on se dit qu'on aurait mieux fait de se bourrer la gueule au champagne, même seul plutôt que de se rendre malade avec le surimi recomposé de toute cette merde cathodique ineluctable.
Écrit par : Gil | 24/07/2020
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