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29/01/2018

Ubik

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 - Je vais épouser Joe Chip, fit Wendy d’une voix grave et songeuse, avec un sérieux enfantin.

- Ah ! fit Pat Conley. (Ses yeux noirs étincelaient comme s’ils étaient en fusion.) Vraiment ?

- Vous pouvez aussi changer ça ? Avec votre pouvoir ?

- Je vis avec Joe. Je suis sa maîtresse, déclara Pat. D’après notre accord, c’est moi qui paie ses factures. Ce matin j’ai payé sa porte pour le laisser sortir de chez lui.

 

Philip K.Dick, « Ubik » 

09/01/2018

TOUTE UNE VIE BIEN DISPARUE

 

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Quand Pierre Autin-Grenier se lance dans une enquête autour d’Élodie Cordou, une femme censément disparue, on n’attend pas de lui un strict procès-verbal comme celui établi par Breton autour de sa Nadja. Et de fait, son récit progresse par longues phrases qui toutes s’enroulent autour du même cœur. « Élodie Cordou », plus qu’un nom, presque un mantra poétique.

Petit florilège pour mieux situer cette Élodie Cordou : elle a « toujours eu pour premier soucis de ne rien laisser au hasard » (page 12), « le don d’être toujours là  où on ne l’attend pas » (page 22), « simplement faussé compagnie à tous les faiseurs » (page 45).

Sans compter tout ce qu’elle n’est pas. Elle « n’est pas un mouton résigné que l’on mène par le licou », « n’est pas folle, comme ces menteurs-nés dont on ne partage pas du tout les fantasmes »…

Le portrait en creux qu’Autin-Grenier nous offre est celui d’une personne en danger. Si Élodie Cordou se garde de  « tous ces gens à digestion lente mais impeccablement réglée dont il ne faut contrarier en rien l’étriquée cervelle », si elle maîtrise l’art de « leur envoyer quelques vérités utiles à la figure, sans méchanceté  aucune mais quand même », elle reste en fâcheuse posture… au point de disparaître ?

Élodie Cordou « a mal tourné », antienne reprise par sa famille « depuis des siècles ». Ses proches veulent plus que tout « assurer la suprématie des coffres-forts sur les versatiles rêveries de son tempérament romanesque et frondeur à la fois », fut-ce au prix de calomnies… voire pire. Folle, Élodie Cordou ? « Pas assez pour s’exposer stupidement à la gourmandise de petits truands trop bien intentionnés ». Folle peut-être, mais « à sa façon ».

Son regret ? « Que ne suis-je né de l’union d’un jardinier inculte  mais heureusement doué et d’une marchande des quatre-saisons ».

Les peintures de Ronan Barrot dialoguent avec les phrases d’Autin-Grenier pour donner naissance à ce qu’il faut bien appeler un « déjà classique ».

F.Houdaer

 

« Élodie Cordou, la disparition »

de Pierre Autin-Grenier

avec des peintures de Ronan Barrot

Les éditions du Chemin de Fer

70 p., 14 €

ISBN 978 2 916130 27 9 

05/01/2018

(Double) Hommage

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Paul Otchakovsky-Laurens

 

Pascal

 

19/12/2017

Crowley

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J’ai bien fait de me remettre à l’anglais ces derniers mois. Je puis à présent commander des livres indispensables et non traduits. À commencer par cette énorme biographie (considérée par beaucoup comme LA biographie) d’Alesteir Crowley, remarquable de précisions et sans complaisance.

" In the tradition of Byron, Swinburne and Tennyson, he left the university without a degree and pursued his own star. "

Cela fait quelques temps que je m’y aventure (mon dictionnaire Harrap’s reste à portée de main et n’est pas plus épais que la bio en question). J’apprends énormément de choses au fil des pages, bien que j’ai lu tous les bouquins écrits en français sur le dos sur le compte de Crowley. Pour le teasing, vous pouvez toujours survoler la fiche wikipedia de celui qui a canonisé Gauguin en faisant du peintre un saint de l’Eglise Gnostique, de celui dont la fortune atteignait la somme de 600 euros à l'heure de sa mort. Et ?

My poetic instincts, further, transformed the most sordid liaisons into romance... I found, moreover, that any sort of satisfaction acted as a powerful stimulus. Every adventure was the direct cause of my writing poetry.

And ? Quoi de neuf du côté de celui qui, aux yeux de Chesterton, « a toujours été un bon poète » ?

It’s much too hot, my prostitute,

to cradle, God knows

But I like to keep the edge of your foot

All night between my toes.” 

crowley,alesteir crowley,perdurabo,richard kaczynski

 

 

28/11/2017

Des munitions ?

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Sûrement (même si on ne trouve pas toutes les sortes de cartouches à la bibliothèque municipale).

 

25/10/2017

La Folie d’Alekseyev

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“… Tu connais, Alekseyev, toute la beauté de tes prototypes rugueux. Tu sais tout ce que ton idée a de magique. Énivré, baigné depuis l’enfance par la grandeur des mots d’avenir de la Révolution et par cette certitude d’un autrement possible, tu as travaillé, déformé et agrandi l’espace physique que l’homme connaissait de toute éternité. Tu as créé de toutes pièces une autre dimension, une nouvelle strate d’univers entre ciel et eau et ce monde-là existe réellement aujourd’hui. Tu imposeras tes machines au monde, citoyen ingénieur Alekseyev. Par tous les moyens ; ce choix-là ne t’appartient même pas. Tu combattras toute contrariété, toute loi physique, toute bureaucratie politique ou militaire. Tu rejetteras au néant les siècles passés de navigation et les années d’aviation de l’humanité mais tu feras s’élever les bateaux hors de l’eau et voler les avions sur les flots. Tu offriras aux hommes tes ekranoplanes qui ne sont ni du sol ni de l’air. Il existe un mot dans notre langue russe qui signifie Volonté mais aussi Liberté. Et celui-là te fait encore vibrer. воля. Cette foi absolue est ta beauté, mon ami ; ta terrible beauté de lumière et d’abîme.”

Jean-Baptiste Cabaud

 

  

17/10/2017

Le livre des dieux et des démons

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« Je restais au cinéma toute la journée.
Sur l’écran, une femme marchait dans une ville bombardée,
Marchait et marchait. Elle portait des rangers.
Elle avait de longues jambes nues. Partout où elle allait, il faisait froid.
Elle me tournait le dos, mais j’étais amoureux d’elle.
A la sortie je m’attendais à trouver l’Europe de la guerre. »

Charles Simic, « Le livre des dieux et des démons »
Ed. Circé (trad. Claire Malroux)

 

29/09/2017

MAUDIT MANèGE

- Toi, au moins, tu es observateur... ça ne m'étonne pas que t'écrives des romans... (...) Mais tu as l'air d'oublier une chose. Ma femme s'est BARREE avec un marchand de voitures. Ma fille se BARRE avec un marchand de voitures. Tu ne trouves pas qu'ils en font un peu trop, ces gars-là ?...

Je reconnaissais que c'était dur à avaler. Je ne savais pas s'il méritait un tel coup du sort, mais je pensais pour ma part qu'il valait toute la profession à lui tout seul et même beaucoup plus que ça. Henri était un fabuleux écrivain, sûrement un des meilleurs de tous, mais il faut se lever de bonne heure aujourd'hui pour se vendre un bouquin de poèmes, la plupart des gens ne savent pas que ça existe encore. (...) Je n'étais rien à côté de lui. Heureusement, il y avait une justice et mes bouquins rapportaient assez de fric pour nous deux.

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23/09/2017

Guttierez (bis)

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 «  J’étais en train d’abandonner tout ça, d’envoyer au diable la prose élégante et mesurée, celle qui évite tout ce qui pourrait ressembler à une atteinte à la morale et aux bonnes manières. Le respect, je n’en pouvais plus. (…)

Et je me sentais bien dans cet immeuble puant, avec ces gens qui n’étaient aucunement cultivés, aucunement intelligents, qui ne connaissaient rien de rien et qui résolvaient tout – ou compliquaient tout – avec des cris, des gros mots, de la brutalité, des coups. C’était comme ça, point final. »

Pedro Juan Gutierrez

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