08/02/2019
Calaferte vs Sartre
Ayant eu très jeune une expérience directe des hommes, j’ai rapidement flairé chez les individus ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas. Sartre, c’est de la grimacerie ! Son théâtre a un côté scolaire. Ce sont des petites natures ! C’est le procédé de systématisation. Le facteur succès est primordial pour ce type de confectionneurs. Le succès n’est pas accidentel et l’insuccès non plus. Le succès est une chose simple : c’est l’adéquation entre un individu X et le courant général. Ce sont des gens qui ont une nature pour être en adéquation exacte avec l’air du temps. Seulement l’air du temps, ça passe et il est toujours quatre degrés au-dessous de la veine secrète qui sillonne le monde des idées comme le monde des faits, des évènements.
Louis Calaferte, extrait de « Une vie, une déflagration / Entretiens avec Calaferte » de Patrick Amine
09:29 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : calaferte, louis calaferte, sartre, jean-paul sartre, patrick amine
21/12/2018
Solstice (s)
05:28 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solstice, jean pérol
01/12/2018
What's new, doc ? Cioran !
Jamais fait partie des Cioranophiles, ni des Cioranophobes. Pourtant, je me suis régalé à la lecture de ses "Entretiens". Au point d'éclater de rire (je ne me paye pas de mots) devant certaines de ces pages.
Pour ceux "qui ne verraient pas le rapport", je recopie les premières lignes du premier entretien:
François Bondy : Comment avez-vous eu cet appartement au sixième étage, d’où l’on a une vue magnifique sur les toits du quartier latin ?
Cioran : Grâce au snobisme littéraire. J’en avais assez depuis longtemps déjà de ma chambre d’hôtel de la rue Racine et j’avais demandé à une agente immobilière de me chercher quelque chose, mais elle ne m’avait rien montré. Je lui ai alors envoyé un livre que je venais de faire paraître, avec une dédicace. Deux jours plus tard, elle m’a conduit ici, où le loyer –croyez-le ou non- vaut à peu près cent francs, ce qui correspond à mes moyens d’existence. C’est comme cela avec les dédicaces d’auteurs. La séance de la signature chez Gallimard, chaque fois qu’un livre paraît, est une chose qui m’ennuyait et une fois j’ai négligé de signer la moitié de mon contingent de livres. Je n’ai jamais eu d’aussi mauvaises critiques. C’est un rite et une obligation. Même Beckett ne peut pas s’y soustraire. Joyce n’a jamais pu le comprendre. On lui avait dit qu’à Paris un critique attend toujours une lettre de remerciement de l’auteur quand il en a dit du bien. Et une fois il a consenti à envoyer à un critique qui avait publié une étude importante sur lui une carte de visite avec ses salutations. Mais l’autre a trouvé cela trop laconique et n’a plus jamais rien écrit sur Joyce.
Dans un autre registre (et dans un autre entretien du livre), Cioran évoque de façon émouvante la figure d'un ami :
Esther Seligson : Quelle a été votre relation avec Michaux ?
Cioran : Je l’ai connu il y a plus de trente ans. Nous nous sommes très bien entendus, et nous avons toujours été amis. Nous parlions des heures au téléphone, et nous nous voyions tout le temps. L’âge en lui ne comptait pas, car il a toujours été vif, combatif, critique et drôle, curieusement épargné par la vie. Je me sentais plus vieux que lui. Il n’avait pas cette amertume qui nous vient avec les années, et je le surprenais souvent en flagrant délit d’optimisme. Il était très railleur et ironique. Il donnait l’impression d’être hors du monde, mais en fait, il était toujours au courant de tout, du cinéma, surtout. Sa vie a été une réussite, puisqu’il a fait exactement ce qu’il a voulu. Il a écrit, approfondi. Ce n’était pas un raté (la plupart d’entre nous le sommes dans une certaine mesure. Pour moi, la réussite est justement d’être un raté, encore que j’eusse pu mieux faire), et c’est pour cela que sa mort n’a rien de triste. (…) Je lui reprochais de s’affliger de la probable disparition de l’homme ; cet aspect naïf de la part d’un être aussi lucide et intelligent me surprenait.
07:18 Publié dans carottages littéraires, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cioran, michaux, bondy, seligson
25/11/2018
" Je commence à comprendre..."
05:46 Publié dans carottages littéraires, où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : confort intellectuel, aymé, marcel aymé
23/10/2018
" Vous avez... "
10:23 Publié dans carottages littéraires, où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : flaubert, maupassant, the sopranos, sopranos, volonté
19/09/2018
Sutra 33
04:49 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : connaissance, lao-tseu, peckinpah, bob dylan, kris kristofferson, pat garrett et le kid
06/09/2018
Une tendance à l'idéalisation
" Peut-être auriez-vous à vous défier d'une tendance à l'idéalisation, qui peut incliner au militarisme comme à la poésie... "
08:01 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel audiard, audi, poésie, armée
01/09/2018
"COMMENT ON DEVIENT ECRIVAIN" (1925!) d'Antoine Albalat
C'est la rentrée ! Ma chaine YouTube redémarre (à raison d'une vidéo fabrication maison par semaine, sans compter divers partages) après une année de pause. On y causera essentiellement bouquins (avec ET sans littérature à l'intérieur), et ce sera sans langue de bois. Vous pouvez bien évidemment vous y abonner, cliquer le pouce bleu sous la vidéo, laisser des commentaires (sur ce blog ou sur la page YouTube), etc.
08:01 Publié dans carottages littéraires, où je youtube, tu dailymentionnes... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : comment on devient écrivain, albalat, antoine albalat
30/08/2018
Jerry Stahl
06:54 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jerry stahl