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06/03/2022

Sacrifice

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Je savais le sacrifice inévitable, et avec une lâcheté répugnante, je regardais autour de moi, dans l’ombre de la nuit, car j’étais déjà certain d’une chose : le sacrifié ne serait pas moi-même. 
 
La vie secrète de Salvador Dali par Salvador Dali
 
 

28/02/2022

"Une réputation..."

Une réputation, c'est comme un pneu de voiture. Ça roule, ça roule et un jour ça rencontre un clou.

David Goodis (dont c'est l'anniversaire aujourd'hui)

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22/02/2022

Dixit Leonard

You cannot stand what I've become,

you much prefer the gentleman I was before.

I was so easy to defeat, I was so easy to control,

I didn't even know there was a war.

 

Leonard Cohen (There Is A War)

 

leonard cohen,cohen,there is a war

 

08/02/2022

"Tout..."

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Tout commence par une interruption.
Paul Valéry
 

01/02/2022

L'année du Tigre d'eau s'ouvre aujourd'hui...

... et pas seulement pour les chinois.

Je repartage pour l'occasion cette extrait de Michaux :  

Mère-tigre… Rien qu’à la voir approcher de l’eau, on lui donne raison en tout, et tort à la vache, à la biche, au daim, aux herbivores.

Solennellement, et religieusement, prête à tout… Le feu de sa soif rend l’eau sacré… Dans la cage cependant, tout est dénuement et l’eau dans le baquet vient d’un affreux robinet rouillé. Mais le tigre est au-dessus du manque.

Le manque, c’est pour toi, le manque et l’agressivité, ce piteux semblant d’audace. 

michaux,tigre,année du tigre

Seigneur tigre, c’est un coup de trompette en tout son être quand il aperçoit la proie, c’est un sport, une chasse, une aventure, une escalade, un destin, une libération, un feu, une lumière.
Cravaché par la faim, il saute.

Qui ose comparer ses secondes à celles-là ?

Qui en toute sa vie eut seulement dix secondes tigre ? 

Henri Michaux

 

11/01/2022

"Le train"

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Nous nous étions tellement mélangés l’un à l’autre que nous n’avions qu’une seule odeur. J’ignore à quoi je pensais en la regardant ainsi. J’étais grave, ni joyeux ni triste. L’avenir ne me préoccupait pas. Je refusais de le laisser intervenir dans le présent.

Simenon

 

18/11/2021

"... par le sentier de la cluse..."

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Il arriva par le sentier de la cluse, vers le seizième mois de l’automne, qu’on appelait là-bas : la saison pourrie.

Maurice Pons, Les saisons 

(gravure : Kasamatsu Shiro)

 

02/09/2021

Dandysme #1

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Heureux de l’approbation de sa famille, le jeune comte entra vigoureusement dans le sentier périlleux et coûteux du dandysme, il eut cinq chevaux, il fut modéré : de Marsay en avait quatorze. Il rendit au vidame, à de Marsay, à Rastignac, et même à Blondet le dîner reçu.
Ce dîner coûta cinq cents francs. Le provincial fut fêté par ces messieurs, sur la même échelle, grandement. Il joua beaucoup, et malheureusement, au whist, le jeu à la mode. Il organisa son oisiveté de manière à être occupé.
Victurnien alla tous les matins de midi à trois heures chez la duchesse ; de là, il la retrouvait au bois de Boulogne, lui à cheval, elle en voiture. Si ces deux charmants partenaires faisaient quelques parties à cheval, elles avaient lieu par de belles matinées. Dans la soirée, le monde, les bals, les fêtes, les spectacles se partageaient les heures du jeune comte. Viturnien brillait partout, car partout il jetait les perles de son esprit, il jugeait par des mots profonds les hommes, les choses, les évènements : vous eussiez dit d’un arbre à fruit qui ne donnait que des fleurs. Il mena cette lassante vie où l’on dissipe plus d’âme encore peut-être que d’argent, où s’enterrer les plus beaux talents, où meurent les plus incorruptibles probités, où s’amollissent les volontés les mieux trempées. 
 
Honoré de Balzac, Le Cabinet des Antiques (1832)
 

04/08/2021

Gagner sa vie

J’ai dit littérature, ils ont répondu gestion-commerce. Pas assez douée pour la voie littéraire, il aurait fallu redoubler mais les parents ne veulent pas le redoublement puisque ce n’est pas obligé. Préparer un bac pour une fille d’ouvrier, c’est déjà bien et puis gestion-commerce, ça fait sérieux. On dirait presque un métier. 

Et je me laisse convaincre. Aimer lire Kerouac et Miller ne fait pas de moi une littéraire. Trop de fautes dans mes dissertations. C’est inscrit au stylo rouge dans la marge : « des idées, certes, mais que de fautes ! » 

Fabienne Swiatly

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